et présente vers sa partie moyenne une petite échancrure placée au-devant des
narines et de i’ceiJ : ii est mince et tranchant dans sa moitié supérieure, mais il
devient obtus et arrondi depuis la petite échancrure jusqu’à la symphyse de |s
mâchoire d’en bas. Le bord inférieur, rectiligne, presque perpendiculaire au pré-
cèdent, et plus long que lui d’un quart, s’étend de l’extrémité de la lèvre inférieure
à l’origine de l’anale : il présente vers son tiers antérieur la fin de l’ouverture
branchiale, et vers ses deux tiers l’anus séparé par un très-petit intervalle, en
avant, de l’insertion des ventrales, et en arrière,,d’une lame osseuse verticale
dont la disposition, très-remarquable, sera indiquée plus bas. Le bord supérieur
cle même longueur que l’antérieur, forme avec lui un angle très-obtus, mou et
arrondi; il est légèrement concave, et porte la première dorsale, qui est très-,
petite et presque rudimentaire. Les deux autres bords, qui sont, l’un, postérieur
et supérieur, et l’autre, postérieur et inférieur, forment des angles obtus avec les,
bords supérieur et inférieur et avec l’axe du prolongement caudal; mais iis sont]
exactement perpendiculaires l’un sur l’autre : le premier donne insertion dans i
toute son étendue à la deuxième dorsale, et le second à l’anale; tous deux sont)
d’ailleurs rectilignes, tranchans et égaux en longueur au bord inférieur, et, par;
conséquent, semblables entre eux pour leur forme et leurs dimensions. Nous
verrons aussi que la seconde dorsale et l’anale sont presque exactement sem-.j
blables l’une à l’autre, et que les deux lobes de la caudale ne présentent entre!
eux aucune différence ; en sorte que le Vomer Alexandrimis présente avec autant!
d’évidence que d’exactitude cette symétrie signalée par le célèbre Meckel, entre
la moitié dorsale et la moitié abdominale du corps ; symétrie qu’on parvient sili
difficilement à démontrer, ou même à rendre vraisemblable, chez les animant!
supérieurs, chez les mammifères et sur-tout chez l’homme (1). f
( i ) La raison de cette différence me semble assez facile
à saisir. Lorsque chez un mammifère on a voulu établir
une homologie entre la face dorsale et la face ventrale du
corps, on a comparé la colonne vertébrale à la série des
pièces du sternum et à la ligne blanche, les côtes àux-câr-
tilages costaux, l’aorte et la veine cave aux vaisseaux
connus sous les noms d’épigastriques et de thoraciques
internes, et la moelle épinière au grand nerf sympathique.
O r, si la disposition en série des vertèbres ët des pièces du
sternum établit nécessairement quelque analogie entre les
unes et les autres, ne doit-on pas aussi reconnoître qu’il
y a beaucoup plus de dissemblance que de ressemblance
entre une vertèbre composée d’un grand nombre de
noyaux élémentaires, et une pièce sternale dans laquelle
on ne peut distinguer que deux points osseux, l’un pour
sa moitié droite, l’autre pour sa gauche! et ne peut-on pas
faire de semblables remarques à l’égard des autres homologies
que je viens de citer !
Au contraire, si l’on compare la région dorsale et la région
ventrale d’un poisson, les parties entre lesquelles on
cherche des rapports sont la moitié supérieure et la moitié
inférieure de la colonne vertébrale, et les muscles, les
vaisseaux et les nerfs qui appartiennent à chacune d’elles.
Or ces deux moitiés se composent, comme l’a établi mon
père [Aient, du Muséum, tome IX ) , d’élémens parfaitement
comparables entre eux, savoir, les deux pénaux et
les deux épiàùx pour Time, les deux paraaux et les deux
cataaux pour: l’autre-; et c’est par la comparaison de cet
.parties qu’on peut nommer similaires, qu’on trouve dansj
les vertébrés parvenues a leur maximum de composition
une homologie de la plus parfaite exactitude.
La différence,entre ces deux manières de chercher desj
rapports est,celle-ci : dans la première, on agit sur ¿0.
organes complexes, sur des appareils entiers ; bn agit, si je 1
puis employer cette .expression , sur les masses : dans li;
seconde, on opère seulement sur les élémens des organu : j
par la première, on trouve des hoitîologies de forint, <81
situation, de disposition ; par la seconde, on est c o n d u ira :
des homologies deformation, de composition, Or, de même,
que la recherché dés analogies où des ressemblances qui
existent entre les mêmes parties, considérées chez divers
animaux, n’est devenue véritablement scientifique quej
depuis quelques années, de même la recherche des homoj
logies ou des ressemblances qui existent entre divers»]
parties du même animal ( sorte particulière d ’ a n a lo g ie s ), ;
ne deviendra peut-être scientifique à son tour qw
lorsqu’elle sera faite dans le même esprit qui présidé;
maintenant à la recherche des analogies, c ’est-à-dire,
lorsqu’on cherchera les homologies entré les élémens des,
organes.
Les
LE VOMER D ’A L E X AN D R IE . PL. 22
Les nageoires présentént des caractères non moins remarquables. La seconde
[' dorsale est composée de vingt-un rayons dont les proportions sont très-remarquables
: le premier est^ très-court et presque rudimentaire ; mais le sécond est
; tellement développé, qu'il égale en longueur le corps tout entier : les suivans diminuent
insensiblement jusqu’au huitième, et les treize autres sont à peu près de
î même grandeur que celui-ci. L ’anale, qui n’a que dix-neuf rayons, répète d’une
| manière très-remarquable les formes de la dorsale : ses trois premiers rayons sont
[ semblables aux trois premiers, et les seize autres aux seize derniers de celle-ci,
| en sorte que le quatrième et le cinquième dorsaux sont les seuls qui ne soient
| pas représentés dans la nageoire de l’anus. Quant à la première dorsale, elle est
très-petite et presque rudhnentaire ; j’ignore le nombre des rayons dont elle sè
| compose, les individus que j’ai examinés ayant tous cette nageoire mutilée ou
j même complètement détruite. La caudale est longue, profondément échancrée
j et fourchue; ses deux lobes sont minces, triangulaires et pointus. Les ventrales
I placées au-dessous des pectorales, sont de grandeur moyenne et ne présentent
I rien d’extraordinaire ; bien différentes, comme on Je voit, de celles de quelques
E autres vomers. Les pectorales sont très - longues et falciformes : leur bord est
j convexe et recourbé sur lui-même ; l’inférieur est concave et très-sinueux Du
| reste, le nombre des rayons est comme il suit :
D'- d "-t i - P- -B. V. 6. A. Jy, Ç. ,8.
, La ligne latérale est, dans sa partie postérieure, rectiligne et un peu plus
i eloignee du bord abdominal que du bord dorsal : vers le tiers postérieur du corps,
I elle se rapproche beaucoup plus encore de celui-ci, et forme une courbe demi-
I circulaire, dont la convexité est tournée vers le dos, et dont l’extrémité antérieure I i S i près e£ au dessus de fouverture branchiale. Cette disposition est
tres-facile a apercevoir; mais on ne distingue souvent qu’avec quelque difficulté
| une petite ligne qui semble être une branche de la latérale, et qui s’étend depuis
le point.où celle-ci cesse d’être rectiligne jusqu’à celui où elle se termine. L ’anus
est place vers le tiers antérieur du corps, au-dessous de l’insertion des pectorales,
i et,comme je lai déjà dit, en avant dune lame osseuse verticale, dont la dispo-
| smon est très-remarquable. Celle-ci, dont on peut donner une idée très-exacte
en la comparant à un soc de charrue, se montre à l’extérieur sous la forme d’une
petite plaque verticale, très-mince, assez étroite, cachée en grande partie dans un
! smon profond, ou plutôt dans une cavité particulière, et faisant saillie, par son
extremne antérieure, de haut en bas et d’avant en arrière : elle est soutenue à
intérieur par une longue tige osseuse, convexe antérieurement, mais creusée en
tiere une large et profonde rainure, de forme demi-cylindrique. Cette tige me
paroit résulter de la réunion des deux cataaux (1) de la première vertèbre post-
tnae, et pouvoir etre comparée aux os en V ou furcéaux des cétacés et
™ grand nombre de mammifères. La lame verticale, vue dans son ensemble,
tome IX°fÎ - Ge0ffrOy"SaIn'"Hllaire, Mémoire sur la vmibrt (Mémoires du Muséum royal d’histoire naturelle,
H- M TOME I.«', i.re partie. "