
Troisième Exem ple.
P h a l lu s ia intestinalis.
C ’est maintenant cjue l’abdomen des Ascidies commence visiblement à des-l
cendre et à se séparer du thorax (1). Cette nouvelle et importante modifica.]
tion semble annoncer que la nature va passer des Ascidies simples aux Ascidies]
composées. On ne peut toutefois la considérer encore que comme le lien orga]
nique qui unit ce genre au suivant.
L ’enveloppe de la Phallusie intestinale est gélatineuse , transparente, cylin-J
drique, et d’une forme qui indique qu elle se prete a 1 alongemient des viscères!
Elle n’a point de ramifications vasculaires visibles | les vaisseaux incolores cpi’ellJ
reçoit lui viennent de la partie inférieure du corps. Son epiderme est legerementl
velouté ; les festons de ses orifices sont séparés par de gros points calleux, caracl
tère dont on pourra tirer meilleur parti dans la suite, si on le trouve exclus!
veinent propre à cette tribu. Les fibres longitudinales de la tunique descendes!
par faisceaux réguliers qui vont s épanouir a sa base. La cavité branchiale est très!
alongée, et le pharynx presque contigu à son fond, qui est ainsi facilement dépassa
par l’abdomen. L ’estomac, auquel conduit un court oesophage/descend oblique!
ment en arrière. Il est pourvu de quelques feuillets en dedans, et en dehorsd!
glandes assez saillantes : on observe de semblables glandes sur une portion i l
l’intestin. L ’anse de celui-ci est un anneau qui remonte à peine jusqu’aux braJ
chies , mais qui est immédiatement suivi d’un long rectum. La masse de lovait!
est comprise dans l’anneau intestinal ; son fond s attache a 1 oesophage ; son tul!
monte avec le rectum et le dépasse. Il est à remarquer que dans cette espèce i l
péritoine commence à prendre plus de consistance et fournit une voûte rnemlnl
neuse qui circonscrit et protège en dessus la cavité abdominale.
Genre C l a v e l l i n a .
Exemple.
C l a v e l l in a borealis. ( Ascidia clavata. Cuv. )
Quoique le genre des Phallusies comprenne quelques espèces dont la massi
des viscères se concentre entre le fond de la tunique et celui du sac branchial!
ce dernier très-àlongé leur sert encore de point d’appui, et l’on peut dire qui
(1) En un certain sens, l’abdomen ne descend pas, les intestins et l’ovaire se sont prolongés au-dessous !
il monte, et en voici la.preuve. Une Ascidie dans sa thorax, ne peut plus être comparée qu’à un Gasteropo c>
position naturelle représente un Mollusque bivalve, aussi dont les viscères abdominaux se seroient déroulés en!
dans sa position naturelle; et ce dernier, un Mollusque avant de la tête, et qui n’auroit conservé ^ans,a p° J
gastéropode, une Patelle, par exemple, la tête en bas tion habituelle de l’abdomen que les branchies et la n j
et dans une situation renversée. II résulte de la que les Ceci complete, en quelque sorte, I inversion j
parties qui descendent relativement à l’Ascidie, montent pressions que j’ai fait remarquer ci - devant, pWjm
relativement au Gastéropode. Ainsi une Ascidie dont note /.
toutes les Phallusies ont l’abdomen plus ou moins latéral. Il n’en est pas ainsi des
Clavellines. Leur sac branchial ou leur thorax est fort petit : leur abdomen est
très-alongé et absolument inférieur ; le pédicule qui le supporte Je fait paroître
encore plus long. Au reste, les proportions de ce prolongement, qui n’est rempli
que par une production muqueuse de la tunique, peuvent varier; et je pense
qu on doit considérer 1 Ascidia lepadiformis de Miiller comme une espèce de Cla-
velline dont le pédicule est fort court.
L’existence du pédicule établit entre les Clavellines et les Boltenies une sorte
Je conformité extérieure qui tend à les faire confondre : mais, si l’on fait attention
au point d’où part ce support, on trouvera bientôt que le caractère qui sembloit
rapprocher les deux genres, est précisément celui qui les éloigne, et qui oblige
de les placer aux deux bouts de la série des Ascidies simples.
Les véritables rapports des Clavellines sont avec les Phallusies. Néanmoins, aux
différences que 1 on connoît s’ajoutent des considérations moins importantes peut-
être, mais dont la réunion me semble justifier pleinement l’établissement du genre
L'orifice branchial paraît privé de rayons; il est garni au-dedans de filets disposés
sur deux rangs bien séparés. L e réseau de la cavité n’a point de bourses ou papilles
vasculaires; il se compose de gros vaisseaux transverses, unis par des vaisseaux
longitudinaux, très-fins et très-égaux. L ’oesophage est long et grêle ; il descend tout
droit, et aboutit a un estomac perpendiculaire, qui a quelques feuillets au-dedans;
mais qui n’est pas glanduleux. On ne voit point ici cette côte cylindrique qui, dans'
les Phallusies, s’étend du pylore au bout du rectum. Toute la portion de l’intestin
inférieure à 1 estomac est remplie de petites glandes piriformes, qui ont la couleur
jaunatre ou verdâtre des tubes hépatiques ; elles sont contenues dans l’épaisseur des
parois intestinales, et ne font aucune saillie. A u sortir du pylore, l’intestin ne se
relève pas pour former un anneau plus ou moins vertical : il descend au contraire
perpendiculairement jusqu’au pédicule, et ne se recourbe que pour remonter directement
vers lanus en passant sur l’estomac; exactement comme dans la plupart
des Ascidies sociales, avec lesquelles celle-ci, par les proportions et le groupement
de ses viscères, a des analogies que M. Cuvier a très-bien remarquées.
a position de 1 ovaire dans le repli de l’intestin, quoique semblable à celle
fine présente la Phallusie intestinale, ne vient point infirmer les conséquences
précédentes, parce que cette position est encore à peu près la même dans les
genres Diazona et Distoma, qui sont des Ascidies sociales.
On peut prévoir, des rapports de la Clavelline avec ces deux derniers genres,
quen se bornant à considérer l’organisation individuelle, il ne se présentera aucune
distinction réelle entre les Ascidies simples et les Ascidies composées ; et en
•met, plus on les compare entre elles, plus les différences s’évanouissent. Hormis les
istmctions qui caractérisent les genres chacun dans sa division, on peut dire que
toutes les autres modifications leur sont communes ( 1 ). II y en a même qui, après
«oir disparu dans les unes, se montrent de nouveau dans les autres. Ainsi les
P es bourses papilliformes des branchies du genre Phallusia reparaissent dans
I1) Les Abeilles solitaires ne ressemblent pas davantage aux Abeilles sociales.