
nids formés par toutes les espèces de ce genre sont d’une construction solide,
faite avec art, et composée de substances dures ; l’intérieur est tapissé de matières
molles : quelques-unes nichent deux fois dans l’année, et placent leur nid dans
les cheminées, sous les toits des maisons ou contre les rochers; d’autres, dans les
trous des collines sablonneuses et escarpées, ou dans des creux d’arbre. Leur
ponte est de quatre ou cinq oeufs Je plus ordinairement d’un blanc pur.
Les observations intéressantes faites dans ces derniers temps sur les hirondelles
et les1 martinets par M. Natterer de Vienne réfutent de la manière la plus péremp-
toire les hypothèses de leur immersion et de leur engourdissement. M. Natterer
a, pendant huit ou neuf ans, élevé et gardé en cage un certain nombre d’hirondelles
et de martinets, qui ont constamment mué chaque année au mois de février.
Comment pourroit-on concilier ce fait avec la prétendue torpeur de ces oiseaux!
Il reste donc évident que les hirondelles émigrent et muent avant leur arrivée
dans les pays tempérés.
E S P È C E .
HIR O N D E L L E D E RIOCOUR (i ), HIRUNDO RIOCOURI I
( planche 4 , fig. 4 }•
H . v e r t i c e , c o lli p a r t e s u p e r i o r i , d o r s o , a l a r um t e c t r i c ib u s , u ro p y g io p e c to r e q u e cceru-
le is ; f r o n t e , g u l â , v e n t r e , la t e r i b u s , a b d o m in e e t c a u dæ te c tr i c ib u s in f e r io r ib u s ru fis ;
r e c tr ic ib u s a p ic e n ig r is ; rem ig ib u s fu s c is ; c a u d â v a ld è f u r c a t â .
L e sommet de la tête, le dessus du cou, le d o s , les couvertures des ailes, le
croupion, les pennes de la queue en dessus et la poitrine sont d’un beau bleu; le
front, la gorge, le ventre, les flancs, l’abdomen et les couvertures inférieures de
la queue sont d’un roux foncé ; les remiges sont brunes, les rectrices roussâtres
en dessous et terminées de noir, les extérieures très-longues; le bec est bleuâtre,
les pieds sont bruns.
La femelle diffère peu du mâle.
Cette hirondelle n’a été trouvée jusqu’à présent qu’en Egypte.
La propagation est sans doute la même que celle de l’hirondelle de cheminée,
avec laquelle cette espèce a beaucoup de rapports.
Genre G O É L A N D o u M O U E T T E
( L a rus, C u v . , V i e i l l . , T em m ., B r i s s . , L i n . , L a t h . ).
Caractères principaux.
Bec médiocre, comprimé, tranchant; mandibule supérieure arquée vers le bout; 'in férieure
formant en dessous un angle saillant; narines latérales placées vers le
milieu du bec, fendues longitudinalement, étroites et percées de part en part.
( i ) N o u s a v o n s d éd ié c e tt e e sp èc e à M . 'de R i o c o u r , am a teu r t r è s - z é lé , à q u i l'o rn ith o lo g ie est red e v a b le d’une
m u ltitu d e d e b o n n e s o b se rv a tion s .
G O É L A N D O U M O U E T T E . PL. <?, 2 J L
J a m b e s nues au-dessus du talon.
Tarses médiocres.
Trois doigts devant, entièrement ou presque entièrement palmés; un derrière,
libre, court, articulé très-haut sur le tarse.
Caractères accessoires.
A i l e s longues.
La première et la deuxième remiges à peu près de même longueur.
Q u e u e à pennes d’égale longueur, ou un peu fourchue.
Ce sont des oiseaux lâches et voraces qui abondent spr toutes les côtes; ils volent
avec rapidité, se reposent indifféremment sur le rivage ou sur les eaux : leur
nourriture consiste principalement en poissons, voiries et coquillages. Ils nichent
sur le sable et sur les rochers des bords de la mer, ou au milieu des herbes dans
les terrains marécageux. La ponte est de deux ou trois oeufs. La livrée des jeunes
est différente de celle des adultes ; elle varie jusqu’à la troisième mue. De là est
venue la confusion qui existe dans la nomenclature. Les sexes ne se distinguent que
par la grosseur : la femelle est ordinairement plus petite que le mâle.
La mue est double; les changemens produits par la seconde s’opèrent principalement
sur la tête et le corps.
E S P È C E .
LA M O U E T T E D E DO R B IGN Y , LARUS DORBIGNY! (t)
( planche 9 , fig. 3 ).
L . o c c ip i t e , n u c h â , d o r s o , a lis c a u d â q u e fu s c o - c în e r e o - coe ru ie s c e n tib u s ; f r o n t e , g e n i s ,
c o llo e t p a r t ib u s in f e r io r ib u s a i b i s ; c a u d â p a r ùm f u r c a t â ; r o s tr o n ig r o ; p e d ib u s r u b r is .
L occiput, la nuque, le dos, les ailes et la queue sont d’un brun-cendré tirant au
bleuâtre; cette couleur est plus claire sur les couvertures des ailes et sur les barbes
extérieures des grandes remiges; le front, les joues, le cou et toutes les parties
inférieures sont d’un blanc pur; la queue est un peu fourchue; le bec est noir; les
pieds sont rouges.
Cette espèce est la plus petite du genre; elle se rapproche, tant pour la taille
que pour le plumage, de l’Hirondelle de mer épouvantail [Sterna nigra] en livrée
d’hiver. Ses pieds, toutes choses égales d’ailleurs, sont plus grêles que chez ses
congénères; les membranes sont aussi plus découpées et plus courtes. On peut la
( 1) M . D o r b i g n y , je u n e n a tu ra lis te , membre d e la S o c ié té d ’ histoire na ture lle d e P a r is , et a c tu e llem en t en
v o y a g e au C h i li et au P é ro u .