
se rapportent très-bien au latous; et d’ailleurs, si le passage de 1 auteur Égyptien
pouvoit laisser quelque doute sur cette détermination, il suffiroit de citer en sa
faveur la ressemblance si remarquable ou plutôt l’identité du nom ancien et du
nom moderne.
A u reste, Sonnini avoit déjà rapporté, avant mon père, le àætoî à la Perche
latous ( dont il a donné une figure assez exacte, pl. 2 2., fig. 3 ) : il ne nous apprend
pas, il est vrai, sur quels motifs il a basé sa détermination ; mais, combattant
l’opinion de Pauw, auteur des Recherches philosophiques sur les Egyptiens et hs
Chinois, qui avoit cru retrouver 1 ’oxyrhynchus dans le keseheré, il dit positivement
que cette espèce paroît être celle que les anciens Grecs appeloient latos, et qui
étoit sacrée dans le nome de Latopolis (1).
L E C Y P R I N L É B I S ,
C y pr inu s N i l o t i c u s
( P o i s s o n s d u N i l , p l . 9 , f ig . 2 ) ,
ET LE CYPRIN B INNY,
Cy p r in u s l e p id o t u s
( p lanche 1 o , f ig . 2 J.
C es deux cyprins appartiennent à des sous-genres différens, suivant la plupart
des méthodes ichthyologiques, et particulièrement suivant la classification de
M. Cuvier. Le lébis a la dorsale asse? longue et des lèyres charnuestpès-épaisses:
mais il manque d’épines et de barbillons ; caractères précisément inyerses de ceux
que présente le binny. En effet, chez pelui-ci, la dorsale est assez courte, et a
pour troisième rayon une très-forte épine ; et il existe chez lu i, comme chez le
Cyprinus barbus, quatre barbillons, dont deux sont placés vers l’angle des lèvres,«
deux vers la partie antérieure de la mâchoire supérieure ; d’où il suit, en adoptant
tous les sous-genres de M. Cuvier, que le lébis ( Cyprinus N ilo ticu sLin. ; Forsk.
n,° to 4 )est un labéon, et le binny ( Cyprinus binny, Forsk. n,° 103; Çyprinus kp.
dotus, Geoffr. S.'-Hil.) un barbeau, et que le premier devra être appelé Labeo Nib-
ticus, et le second, Barbus binny ou Barbus lepidotus.
A u reste, malgré les différences que je viens dç signaler, et quelques autres
d’une moindre importance qui seront indiquées plus bas, on commettroit une
grave erreur si l’on nioit que les deux cyprins du Nil se trouvent liés par des rapports
très-intimes; et c’est ce qu’une courte description suffira pour démontrer.
Tous deux ont la tête nue en dessus, de forme pyramidale, assez large, aplatie sur
la face supérieure et sur les deux faces latérales; le bord dorsal du corps très-haut
et convexe jusqu’à la fin de la nageoire du dos, puis beaucoup moins éleve et
(1) Voyage dans la haute et basse E g y p te tome I I , page 292.
rectiiigne
P O I S S O N S D U NI L .
rectiiigne jusqu’à l’insertion delà caudale; celle-ci fortement écbancrée et de grandeur
moyenne; enfin I anale composée de rayons peu nombreux, dont le premier
e s t le double du dernier. Toutes les nageoires conservent aussi assez exactement
chez le lébis et chez le binny la même forme, la même position et le même
nombre de rayons. Ainsi les ventrales ont-chez l’un et chez l’autre neuf rayons
articulés, dont les plus externes sont les plus longs, et les internes les plus petits;
elles sont triangulaires, et leur insertion correspond a peu près au commencement *
de la dorsale. Toutefois celles du binny sont un peu plus rapprochées de la tête ;
car elles dépassent en avant la dorsale,, tandis que chez le lébis c’est la dorsale qui
dépasse celles-ci. Les pectorales, de forme triangulaire et de grandeur moyenne,
ont chez le binny dix-sept, et chez le lébis dix-huit rayons articulés, dont les
premiers, ouïes supérieurs, sont tres-distincts, et les derniers très-peu visibles et
tres-petits (sur-tout chez le lehis). L anale est composée de six rayons mous et très-
profondément divisés chez le Cyprinus Niloticus, et de sept chez le lepidotus, sans
compter une petite tige osseuse, non articulée (1), qui se trouve adhérente sur
toute sa longueur au premier rayon. La'caudale, comparée chez les deux espèces,
ne presente que des différences plus foibles encore : elle se compose chez l’une
et chez 1 autre de dix-neuf rayons, dont les externes sont beaucoup plus grands
que les internes. Mais nous ne retrouvons plus la même analogie à l’égard de la
dorsale : celle du binny se compose de neuf rayons articulés, dont les premiers
sont doubles des derniers, et de trois epines, dont l’une, placée en avant du
premier rayon mou, est un peu moins longue que lui, mais beaucoup plus
grosse et sur-tout beaucoup plus large, et dont les deux autres sont, l’une très-
petite, l’autre rudimentaire. La dorsale du lébis est composée d’une tige osseuse,
ou épine très-foible et très-grêle, et de treize rayons articulés, dont les premiers
sont un peti plus courts, et les derniers un peu plus longs proportionnellement
que chez le binny.
i On Voit-donc que de toutes les nageoires la dorsale est la seule qui présente,
dtme espèce à 1 autre; des différences de quelque valeur, et que les formes générales
sont assez semblables chez toutes deux. Néanmoins il est à remarquer que
le corps est, chez le binny, très-éievé vers sa partie moyenne, et que son bord
supérieur présente un angle assez prononcé au point d’origine de la nageoire
dorsale : le lébis a, au contraire, le dos assez régulièrement convexe. De plus, la
tête est beaucoup plus large et moins alongée chez le Cyprinus Niloticus, espèce à
laquelle le développement considérable de ses lèvres charnues donne d’ailleurs
une physionomie toute particulière. Enfin les écailles sont plus larges et beaucoup
plus distinctes chez le lepidotus; et la couleur et la taille de l’un et de l’autre
sont aussi différentes : le lébis, qui a le plus ordinairement moins d’un pied du
ut du museau à l’origine de la nageoire caudale, a la tête d’un jaune foncé en
■¡e'!«/ 31 C,°.Ijstata cett/e disposition chez le binny, et Celte remarque me paroît d’autant plus nécessaire, qu’en
, ^U,e..e ex*ste e§aIement chez le lébis; mais , je ce point ma description ; n’est pas entièrement d’accord
p e vérifier chez cette dernière espèce, le seul in- avec la figure,
ivr u que j aie examiné ayant la nageoire anale mutilée.
H l|j TOME I.er, ..repartie. Qo