
variée de gris rosé, de bleu et de couleur de chair ; les barbillons sont d’un rose
très-pâle.
Cette espèce, connue des Arabes sous les noms de bayad et de jitile , est Fi®
des plus grandes de la famille des siiuroïdes. On voit communément au marché
du Kaire de très-grands individus, dont quelques-uns ont jusqu’à trois pieds six
pouces. Ces poissons, dont la chair, assez estimée, forme véritablement le fondj
de la nourriture du pays, sont ordinairement transportés au quartier des Francs
et vendus par fragmens î ils sont très-abondans pendant les trois mois de l’accroissement
du Nil.
Il y a lieu de croire que c’est cette espèce qui a été indiquée et figurée
(p lan ch e 2 7 , fig. 2 ) pa r Sonnini sous le n om de bayatte : c ep en d an t, comme
la figure est peu soignée e t la description très-incomplète et sur-tout très-peu|
précise, elles p o u rra ie n t être rapportées presque également à l’espèce suivante, mil
se distingue assez difficilement de celle-ci.
L E B A Y A D D O C M A C
( Porcus docmac, G e o f f r . S.t -H i l . , planche 1 5 , fig. 3 et 4 )•
C e t t e espèce, qui p o rte en É g y p te le n om de bayad docmac, e t que Forskadl
a appelée Silurus doemak, est très-voisine de la p ré céd en te , et ne se distingue guèrel
que par le nombre de ses ray o n s, pa r sa couleur qui est d’un gris bleuâtre plusl
unifo rme , e t p a r les p ro p o rtio n s de sa tê te , qui est à-la-fois et plus large et plusl
haute. C e tte modification très-remarquable a entraîné aussi quelques changemensl
dans la forme d u c o rp s, qui est sensiblement plus gros e t plus épais à sa partie
a n té rieu re , et dans la position des yeux, qui sont plus latéraux. L a plupart de
ces caractères n e p eu v en t être indiqués avec précision que pa r des mesures : jet
crois do n c utile de d o n n e r avec quelque détail les dimensions des diverses parties!
de la t ê t e , prises comparativement chez l’une e t chez l’autre sur deux individus
de même taille ( un p ied un pouce d u bout du museau à l’origine de lai
caudale ).
Largeur de la tête....................................................................... 2 p0uc. 2 |jg. 2 pouc. ? |
— -------------------- au niveau des yeux.............................. 1 9
au niveau des barbillons 1 3
' 9 Distance entre les yeux........................................................... 1 j , ¿j
Largeur de la bouche............................... .. .„ .. . 1 \ \ p
Distance de l’épine dorsale au bout du museau..................... 5 n ■ 5 6
Hauteur de la tête en arrière....... ........................................ 1 8 % u
------------------------ au niveau des yeux.....................................// p 1 4
------------------------ en avant............... ................................. // j „ 5
Il me reste peu de chose à dire sur les autres caractères de cette espèce; cari
les barbillons, les épines dorsales et pectorales, l’adipeuse, la caudale et les ven-l
traies sont semblables chez le bayad et chez le docmac ; et les différences quel
présentent les autres nageoires sont assez peu importantes, comme le montrerai
le tableau comparatif du nombre des rayons chez tous les schals, les pimélodes
et les bagres ( j ) :
Synodontis macrodon. D.
------------ membranaceus. . D.
—— — — clanàs. . . . . . . D.
Piniclodus bïseutatus D.
Porcus auratus. . . . . . . . . . £).
bayad.... j . . . . . . V.,D.
docmac...........................D .
8. P. 9- V. p j A. 12. ç. 18,
8. P. 10. V. 7* A. 12. c. 18,
8. P. 9* V. 7- A. 11. c. 18.
8. P. 10. V. 5- A. 9- c. 18.
8. P. 9. V. 6. A. 1 1. c . 18.
P. • o„ y. 6. A. 1 ?• c . 18.
10. P. 11. V. 6. A. 9- c. 18.
L’H É T É R O B R A N C H E H A R M O U T ,
H eterobranchus anguil laris
( P o i s s o n s d u N i l , pl. .6, fig. , , 3 , 4 , e t pl.' 1 7 , fig. . , 2 , 3 , 4, 5 , 6 et 7 ) ,
ET L’HÉ T ÉROBR A N CHE HALÉ,
H e t e r o b r a n c h u s b i d o r s a l i s
( p la n ch e / ié , fig. 2 et j , et planche 1 7 , fig. S et 9 ).
U n e question qui a beaucoup occupé dans ces derniers temps, et dont la
solution, très-importante pour les progrès de la zoologie, ne doit pas non plus
rester sans influence sur 1 avancement de la philosophie naturelle elle-même, est
celle-ci : Peut-on, par la connoissance des caractères extérieurs d’un animal, déterminer
a priori les modifications que présente son organisation intérieure! et peut-il
exister une méthode naturelle basée seulement sur un des caractères extérieurs!
Il est peu d’animaux dont l’examen soit plus propre à fournir la solution de ce
problème que celui des hétérobranches : car, assez semblables par leurs caractères
extérieurs aux autres siiuroïdes pour que M . Cuvier ait cru devoir n’en faire
<[uun simple sous-genre parmi les silurus, ils présentent néanmoins dans leur appareil
respiratoire des modifications qui semblent de la plus haute importance,
et qui ne se trouvent chez aucun autre poisson ; fait d’autant plus remarquable,'
que l’appareil respiratoire est toujours un appareil de premier ordre, et devient
meme dans beaucoup de cas l’élément dominateur de toute l’organisation.
Lhétérobranche harmout, que je décrirai le premier, ressemble au bayad et au
docmac par la forme déprimée et par l’extrême largeur de sa tête, par sa lèvre
supérieure un peu plus longue que l’inférieure, et par ses dents en velours,, dont
col'J»« ep“ e î 0" * 1* “ rutlhnentaire et les rayons in- tableau. La même remarque est applicable,, à l'égard de
Je ¿.JE 0X'!t™t.' 4 F« « « « !« , 'es bords ces derniers, à tous les genres précédemment décrits,
ageoire caudale, n ont point'été comptés dans ce