
 
		quand  ses  fonctions  sont  transportées  à  l’estomac  :  on  sait  que  dans beaucoup  de  
 poissons  il  lui  est  donné  de  communiquer  avec  l’arrière-bouche  et  d’en  recevoir 
 de  l’air.  ,  . 
 Il  n’en  est  pas  de même  dans  les  tétrodons  :  aucune  ouverture  ou  canal  pneumatique  
 ne  lui  donne  de  communication  avec  la  bouche  ;  c’est  un  sac  fermé  de  
 toutes  parts,  qui  a  la  forme  d’un  fer  à  cheval,  dont  le  bord  circulaire  est  en  
 avant, et qui  se  termine par deux branches en arrière.  La figure n.°  2  la  représente 
 de  grandeur naturelle. 
 Sa la c e ,  visible  dans le  dessin a  est  adhérente,  mais  par  un  tissu  cellulaire  très-  
 lâche,  à  la  partie  de  l’estomac qui  repose  dessus;  1 autre  face adhéré pareillement  
 à l’épine  du dos :  en  sorte qu elle n’est là que  suspendue  en  quelque  sorte, et qu elle  
 peut  être  portée  indifféremment  en avant  et  en  arrière. 
 L ’ouverture  marquée  §   qui  se  voit  au-dessus  de  la  vessie  natatoire,  est  la  
 section  dé  l’oesophage  ou  du  conduit  intermédiaire  qui  existe  entre  1 arriere-  
 bouche  et  l’estomac. 
 §.  V I . 
 D e  VOs fu rcu la ire,  de ses M uscles,  et de leur  influence sur la  Vessie natatoire. 
 J ’ai  appelé  os furculaire  une  pièce  qu’on  trouve  dans  tous  les  poissons  osseux,  
 et  que  j’ai  le  premier  décrite  (i).  Ayant  reconnu  son  analogie  avec  les  branches  
 de  la fourchette,  je  lui  en ai  donné  le  nom,  ou du moins  celui  dt  furculaire,   employé  
 dans  les  derniers ouvrages d’anatomie.  C e t os  est si  long dans  les  tétrodons,  
 et  il  y  joue  un  rôle  si  important,  que c’est  pour avoir ete  frappe de  son  développement  
 extraordinaire  dans  le  fahaka,  que j’ai désiré connoître  ses  relations générales  
 dans  l’ensemble  de  l’organisation. 
 C ’est  un  long  filet  osseux,  semblable  à  une  côte,  qui  porte  le  n.°  16 ,  tant  
 dans  la flg . 3   que  dans  celle  du  sq u e le tte^ .  23. 
 Deux grands muscles y trouvent,  vers leur milieu, de nombreux points  d’attache.  
 Ces muscles  naissent  d’ailleurs  :  le  premier  G ,  du  sternum,  d’où  il  se  dirige  en  
 arrière,  et  s’insère  par  son  autre  extrémité  sur  les  os  de  la  nageoire  anale,  et  le  
 second  H,  de  l’omoplate  n.“  15 , ayant  son  extrémité  opposée épanouie sur l’aponévrose  
 générale  qui  existe  au-dessous  de  la  peau. 
 Ces muscles  et  leurs  congénères,  ainsi  répandus sur  les  côtés  de  la vessie natatoire, 
   lui  impriment,  quand ils se contractent, un mouvement qui  la porte  d arrière  
 en avant ;  ce qui  s’effectue  avec d’autant plus de  facilité,  que  la vessie natatoire est  
 saisie  et  comme  embrassée  par  les  os fùrculaires que  la contraction  de  ces muscles  
 rapproche  l’un  de  l’autre.  Tous  ces  efforts  acculent  la  vessie  natatoire  sur  le  col  
 de  l’oesophage,  et  ferment  si  exactement  cette  communication  ,  que  tout  l’air  
 contenu  dans  l’estomac  ne  peut  plus  s’en  échapper. 
 L ’a ctio n   de  ces  muscles  ne  sauroit  être  prolongée  au tan t  de  temps  qu il arrive 
 (1)  B É É   les  Annales  du  Muséum  d'histoire  naturelle,  t.  I X ,   p '  et  4 ’J' 
 aux  tétrodons  d’être  gonflés  :  mais  alors  elle  est  remplacée  par  une  humeur  
 visqueuse répandue  dans le pourtour  intérieur du col  de l’oesophage. Cette humeur  
 rend  ces  parties  assez  adhérentes  pour  lutter  avec  avantage  contre  la  réaction  
 qu’exerce  nécessairement  le  fluide  accumulé  dans  l’estomac.  Elle  conserve  la  
 même  ténacité après  la vie ;  ce  dont  je  me  suis assuré  en  injectant  souvent  de  l’air  
 dans  la  grande  poche  d’un  fàhaka. 
 Le moyen dont  on  fait usage pour ce la , consiste à souffler de l’air dans la bouche  
 de  l’animal,  après  avoir  pris  la  précaution  qu’il  n’en  échappe point par  les  ouïes.  
 La pression  qu’on  est  alors  forcé  d’exercer sur  celles-ci  pour  en  tenir l’ouverture  
 hermétiquement  fermée, met  la  vessie  natatoire  dans  le  cas  de  remplir  son  effet  
 sur  le  col  de  l’oesophage,  ou,  ce  qui  est  la même  chose,  la  porte  vers  le  haut;  
 effet  d’où  il  résulte  que  les  parois  de  l’oesophage  sont  si  intimement  rapprochées  
 et adhèrent  tellement  ensemble,  que  si l’on  donne un  coup  sec sur  la  peau  tendue  
 d’un fàhaka,  il  arrive  autant  de fois  à  celle-ci  de se  déchirer,  qu’à  l’air  de  s’ouvrir  
 ■ un  passage  de  l’estomac  dans  l’arrière-bouche. 
 Les  tétrodons  font  cesser eux-mêmes  leur gonflement  de deux manières  :  1 en  
 ramenant  en  arrière  la  vessie  natatoire  ,  au  moyen  de  deux  petits  muscles  h   
 (fig.  1 4 ),  lesquels  sont  placés  vers  le  milieu  de  la  région  abdominale  ,  immédiatement  
 sur  les  côtés,  le  long  et  sur  les  bords de  la  colonne  épinière ;  ces muscles  
 s’épanouissent  antérieurement  sur f f  qui  est  une  section  de  la  vessie  natatoire  : 
 2.°  en  pressant  leur  poche  aérienne  au moyen  des  fibres  musculaires  répandues  
 sur  toute  sa  surface  extérieure;  le  ressort  de  l’air,  augmenté  par  cette  compression, 
   rompt  tous  les  obstacles  qui  s’opposent  à  son  passage,  et  détruit  en  particulier  
 la  cohésion  résultant  de  l’humeur  visqueuse  qui  humecte  les  parois  intérieures  
 de  l’oesophage. 
 Nous  verrons  aussi  plus  bas,  que  le  col  de  l’oesophage  est  entouré  de-petits  
 muscles qui peuvent,  au besoin,  en  développer l’étendue  et en rétablir  les  communications. 
 s.  V I I . 
 Des  Pièces  osseuses  qui  composent  le  Coflre  pectoral  des  Tétrodons. 
 Nous  nous  sommes bornés  jusqu’ici  à  indiquer comment  l’air  entre  dans  l’estomac  
 et  comment  il  en sort ;  il  nous  reste  à  reconnoître  quelle  force  l’oblige  à  s’y  
 accumuler  et  ly   conserve  dans un  certain  degré  de  condensation.  Pour  produire  
 cet  effet,  qui  tient  au  mécanisme des  corps  de  pompe,  il  fklloit  un appareil plus  
 compliqué  que  celui  que  nous  présente  le  coffre  pectoral  des  poissons  osseux,  
 chez  qui  cet  ensemble  est  amalgamé  et  comme  confondu  dans  la  cavité  de  la  
 bouche. 
 Une  plus  grande  complication  du  coffre  pectoral  distingue  en  effet  les  tétrodons  
 :  quelques  parties  y  semblent  ajoutées,  et  leur  procurent  tout  au moins  ce  
 résultat  très-singulier pour des poissons,  d’avoir,  à volonté,  la cavité de  la poitrine  
 distincte  de  celle  de  la  bouche. 
 H .  N .  D  > 
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