
reptiles deux appartiennent à une autre tribu d’ophidiens, deux ne peuvent être
considérées que comme très-douteuses, et une seule se trouve établie sur des caractères
réels : cette, dernière est le Scythale zigzag \Scythale bizonatus], ou ÏHoratta-
pam de Russe), et le Boa horatta de Shaw.
C ’est tout près de ce scythale qu’on devra placer le serpent dont nous allons
donner la description sous le nom de Scythalepyramidum : tous deux présentent
absolument les mêmes caractères génériques; tous deux sont aussi, comme nous
le verrons, très-voisins par leur taille, par leurs proportions, par le nombre de
leurs bandes abdominales et caudales, et parleurs couleurs.
Le Scythale des pyramides [ Scythale pyramidum, N ûb) , très-semblable aux I
vipères à divers égards, se distingue au premier aspect de celles-ci par les bandes
sous-caudales, qui sont d’une seule pièce, comme les sous-abdominales; en sorte I
que, suivant la classification de Linné, il appartiendroit au genre Boa, et non au I
genre Coluber. Il diffère d’ailleurs des crotales par l’absence de ce qu’on a si improprement
nommé chez ceux-ci la sonnette ou les grelots, et parcelle des fossettes I
que l’on remarque derrière les narines dans ce groupe et dans quelques autres. La I
tête, large et très-renflée postérieurement, est presque entièrement couverte de I
petites écailles carénées, dont la forme est ovale, et qui sont très-sèmblables à celles I
du corps; on voit au contraire quelques plaques sur le pourtour de la commissure I
des lèvres, vers les narines, vers l’extrémité du museau, et, à la région inférieure I
de la tête, sur les bords d’un petit sillon qui s’étend de la symphyse de la mâchoire I
à la première bande abdominale. La queue, courte et très-grêle, finit en une pointe I
très-fine ; l’anus est simple et ne présente rien de particulier. Enfin, pour compléter I
ce qui a rapport aux caractères génériques, nous nous sommes assurés que les cro-1
chets venimeux existent semblables à ceux des vipères.
L e Scythale des pyramides est sujet à un grand nombre de variétés, comme I
nous avons pu le constater par la comparaison que nous avons faite de plus de I
trente individus. Quelques-uns d’entre eux avoient un pied et demi du bout du I
museau à l’anus, et deux pouces et demi de l’anus à l’extrémité du prolongement I
caudal; chez d’autres, le corps avoit seulement dix pouces et demi, et la queue un I
peu plus d’un pouce : mais la plupart avoient environ un pied et demi de Ion- I
gueur totale. Le corps, généralement déprimé, avoit communément un pouce de I
tour près de la fête' un pouce et demi vers sa partie moyenne, et un pouce vers I
l’anus. La queue, de forme triangulaire et un peu comprimée, avoit neuf lignes I
de circonférence près de son origine, et seulement un demi-pouce dans son milieu : I
son extrémité, presque ronde, est très-amincie.
Les bandes abdominales ne présentent rien de remarquable; mais la disposition I
des plaques qui environnent l’anus ne doit pas être oubliée : la partie antérieure I
de cet orifice en présente une très-grande qui le recouvre en entier, et quelques I
autres, très-petites, placées à droite et à gauche; enfin, en arrière,.l’anus est ordi- I
nairement suivi par deux doubles bandes, dont la première est très-peu visible et I
très-étroite. Presque toutes les écailles du corps et de la queue sont, comme celles I
de la tête carénées et de forme ovale; mais celles qui composent la rangée la plus
inférieure, de chaque côté,sont beaucoup plus larges et plus lisses.
Le nombre des plaques qui couvrent la face inférieure du corps et de la queue
est sujet à une multitude de variations : le plus grand de nos individus avoit ( en
omettant celles dont nous avons parlé en décrivant le pourtour de l’anus ) cent
soixante1et-dix-huit bandes sous-abdominales et trente-quatre sous-caudales ; deux
autres individus, de taille moyenne, avoient, l’un cent quatre-vingt-deux abdominales
et trente-deux sous-caudales, et l’autre, cent soixante-neuf abdominales
seulement et trente-huit sous-caudales; enfin le plus petit de tous avoit cent quatre-
vingt-trois des premières et trente-quatre des secondes. Ce dernier présentoit
d’ailleurs une anomalie très-remarquable : plusieurs des. bandes de la moitié terminale
de la queue étoient formées de deux plaques., comme chez les vipères;
et il existoit une bande semblablement divisée; vers la partie antérieure de
l’abdomen.
Le Scythale des pyramides se rapproche, par la plupart des caractères que nous •
venons d’indiquer, du Scythale zigzag : il a également quelques rapports avec
cette espèce par la disposition de ses couleurs. La région supérieure du corps est
généralement brune avec de petites bandes irrégulières, blanchâtres, composées
pour la plupart d’une tache, centrale arrondie, et de prolongemens plus étroits
dirigés transversalement sur les flancs : quelquefois la parpie.,centrale existe uniquement;
quelquefois il n’y a de prolongement que sur un côté du corps. On compte
ordinairement de trente-six à quarante de cqs,bandes frapsversa|es depuis l’occiput
jusqua l’anus; mais le plus petit de nos individus n’en présentoit que trente-deux.
Le système de coloration de la queue est le même que celui du corps ; seulement
les taches blanchâtres sont,'dans la région caudale, plus rapprochées les unes des
autres, plus arrondies et moins distinctes. La tête.est, à sa partie supérieure, généralement
brunâtre, avec quelques petites lignes blanchâtres, très-étroites, très-irrégulières
et de direction très-variable. La gorge et une portion du bord des deux
mâchoires sont de cette dernière couleur. Le dessous du corps et de la queue est
généralement.blanchâtre, avec quelques points noirs disposés de la manière suivante:
chacune des plaques abdominales en présente cinq ou six, parmi lesquels un ou
deux, très-peu prononcés, sont placés près de la ligne médiane, et les autres,
beaucoup plus distincts, sont rejetés vers les flancs. Les points noirs des plaques
caudales ont une disposition un peu différente, et sont moins nombreux : on n’en
voit meme chez quelques individus qu’une seule série placée sur la ligne médiane;
ce qui pourroit faire supposer, si l’on n’examinoit les bandes de la queue que de
loin ou sans beaucoup d’attention, l’existence de plaques divisées sur la ligne
médiane. Cette erreur d’observation, dans laquelle il est très-facile de tomber,
seroit très-grave; car, aux yeux de celui qui la commettrait, ce serpent serait nécessairement
pris pour une vipère, et seroit ainsi rapporté à un groupe très-
différent.
Ce scythale n’est pas rare aux environs des pyramides; le peuple de cette partie