
La mue est double dans la plupart des genres; il en est quelques-uns chez lesquels
la femelle mue plus tard que le mâle. Dans le plus grand nombre, la livrée
des deux sexes ne présente aucune différence ; le plumage des jeunes avant la première
mue ressemble à celui de la femelle, et demande, pour plusieurs espèces,
deux ou trois ans avant d’acquérir son dernier degré de perfection ou de stabilité.
De tous les oiseaux ce sont ceux qui ont le cou le plus alongé, proportionnellement
à la longueur de leurs jambes : leur genre de vie exigeoit un long cou ,
afin de pouvoir, en nageant à la surface de l’eau, plonger leur tête à une certaine
profondeur.
Leur sternum est très-long ; -il garantit bien la plus grande partie de leurs viscères,
et n’a de chaque côté qu’une échancrure ou un trou ovale garni de membranes.
Us ont généralement le gésier musculeux, les coecum longs, et le larynx
inférieur simple, mais renflé, dans les espèces d’une famille, en capsules cartilagineuses.
( Cuvier, Règne animal. )
Genre S T E R N E ou H I R O N D E L L E D E M E R
( Suma, C u v . , V i e i l l . , T em m ., B r i s s . , L i n . , L a t h . ).
Caractères principaux.
B e c aussi long ou plus long que la tête, presque droit, lisse, pointu, tranchant,
comprimé; mandibules à très-peu près d’égale longueur; la supérieure inclinée vers
la pointe; l'inférieure formant en dessous une légère saillie, ou sans saillie ; narines
basales, ovales, longues, percées de part en part.
L a n g u e épaisse, pointue.
J a m b e s nues au-dessus du talon.
P i e d s tétradactyles.
Tarses très-courts.
Trois doigts devant, un derrière; les antérieurs réunis par une membrane échan-
crée •, le postérieur libre et court.
Caractères accessoires.
A il e s plus longues que la queue.
La première remige la plus longue.
Q u e u e plus ou moins fourchue.
Les hirondelles de mer se trouvent dans toutes les parties du monde ; elles
volent en tout sens et avec rapidité sur les mers ou dans l’intérieur des terres, sur
les bords des lacs, faisant entendre de grands cris. Leur nourriture consiste en
petits poissons vivans, mollusques et insectes aquatiques, qu’elles saisissent, comme
les vraies hirondelles, en rasant la surface des eaux. Elles se reposent le plus souvent
à terre ; rarement on les voit appuyées sur les eaux. Les sternes nichent en
grand nombre dans les mêmes lieux ; elles déposent leurs oeufs, ordinairement
deux, sur les rochers des bords de la mer, et sur quelques brins d’herbes sèches,
que tapisse environ une demi-douzaine de plumes, ou bien dans un petit enfoncement
pratiqué dans le sable.
La mue est double chez toutes les espèces connues-; une partie du plumage
change de couleur, tandis que l’autre reste la même, et c’est sur-tout à la tête que
sopere le plus grand changement. La première mue a lieu au mois d’août, et la
seconde au mois de mars : celle-ci est terminée au commencement d’avril. Il
n existe aucune différence extérieure dans les sexes : les jeunes ne se distinguent
des adultes qu avant la première mue ; passé cette époque, il n’existe plus aucune
différence dans le plumage.
E S P È C E S .
HIR O N D E L L E D E MER T SCHEGRAVA, STERNA CASPIA
( planche 9 fig. i ).
St. corpore supra cinereo, subtus niveo; capite nigro et albo ; variegato remigibus
primariis fusco-cinereo-argeilteis ; rostro rubro; pedibus nigris.
S y n o n y m . Sterna Caspia. L i n n . ; G m e l . Syst. nat. pag. 603, n.° 8.
Sterna Caspia. L a t h . Ind. Ornith. pag. 339, n.° 1.
Hirondelle de mer Caspienne, Sterna Caspia. V i e i l l . Tabl. encyclop. tom. I , pag. 96.
Caspian tern. L a t h . Syn. tom . I I I , pâg. 350, n.* 1.
Sterna maggiore. Storia degl. recel, planche 54-6 » tom. V.
L Hirondelle de mer tschegrava, en plumage d’hiver, a le dessus de la tête et la
nuque variés de blanc et de noir; toutes les parties supérieures, d’un cendré clair
tirant au blanc; les premières remiges, d un brun cendré argenté; les parties inférieures,
d un blanc pur ; le bec est rouge ; l’iris, d’un brun jaunâtre ; les pieds sont
noirs. ( Planche 9 , fig. 1. )
En livrée de noces, le dessus de la tête et la nuque sont d’un hoir profond ; le
reste du plumage est comme en hiver.
Les jeunes, avant la première m ue, ont les parties supérieures d’un brun cendré,
raye de bandes et de taches transversales noirâtres ; les rectrices sont terminées de
brun ; les remiges sont presque en entier de cette couleur ; le bec est d’un rouge
terne a sa base et noirâtre à sa pointe.
L Hirondelle tschegrava est répandue sur toute la surface du globe; les individus
tues sur les cotes de la Nouvelle-Hollande ne diffèrent point de ceux des bords
de la mer Caspienne, de la Méditerranée ou de la Baltique.
Les poissons et les mollusques forment sa nourriture. Elle niche dans les endroits
inhabités, sur le sable nu ou sur quelques herbes sèches déposées sur les
rochers des bords de la mer. Sa ponte est de deux oeufs d’un blanc sale, nuancé
de verdâtre et parsemé de grandes taches brunes.