la tête, la dépasse, au contraire, presque du double en hauteur : aussi voit-on,
lorsqu’on examine un schilbé, que la partie du bord dorsal que comprennent entre
eux l’occiput et le commencement de la nageoire, remonte obliquement d’avant
en arrière, en formant avec la surface plane du dessus de la tête un angle rentrant
très-prononcé, et que la bouche et les yeux sont placés si bas, qu’ils se
trouvent presque de niveau avec l’insertion des pectorales et même des ventrales.
Ces proportions de la tête et du corps et les dimensions des nageoires donnent
à l’animal une physionomie très-singulière, et dont on ne sauroit mieux donner
l’idée qu’en comparant les schilbés à des poissons renversés. En effet, la dorsale,
très-courte, très-haute, et en même temps très-rapprochée de la tête, a une ressemblance
grossière avec la ventrale d’un grand nombre d’osseux thoraciques; et
l’anale, qui est d’une telle longueur, qu’elle n’est séparée des ventrales et delà
caudale que par un très-petit espace, représente très-bien la nageoire du dos de
plusieurs malacoptérygiens.
Les caractères que je viens d’indiquer se retrouvent également chez le schilbé
et chez l’oudney; et l’on reconnoît facilement par la comparaison de ces deux
espèces qu’elles appartiennent au même genre naturel. Il est d’ailleurs très-facile
de les distinguer l’une de l’autre, comme le montrera leur description.
Le schilbé a communément un peu moins d’un pied du bout du museau à
l’origine de la nageoire caudale, sa tête ayant deux pouces et demi de long, et
un pouce et demi de hauteur, vers l’occiput.
La dorsale est placée un pouce environ en arrière du bord de l’opercule,
c’est-à-dire, vers le quart antérieur de la longueur totale. A partir de ce point,
c’est-à-dire, dans les trois quarts postérieurs, le corps est à peu près de forme
triangulaire, parce que son bord inférieur, presque rectiligne, et le superièur,
très-légèrement convexe, se rapprochent peu à peu l’un de l’autre jusqua la fin
de la nageoire anale, où ils ne sont éloignés que d’un pouce. L e corps est, au
contraire, assez élevé au niveau de la dorsale, où il a près de trois pouces de
hauteur, et même encore vers le milieu de l’anale, où il a deux pouces et
demi.
Les pectorales, dont le premier rayon est une forte épine dentelée, s’insèrent
au-dessous de la partie la plus postérieure du bord de l’opercule : elles sont de
grandeur moyenne, et assez pointues. La dorsale, placée un peu plus en arriéré,
et un peu plus grande que celle-ci, a de même une épine pour premier rayon:
elle leur ressemble d’ailleurs par sa forme générale. Les ventrales, plus petites
que les pectorales, leur sont aussi assez semblables : elles sont uniquement composées
de rayons articulés, et s’insèrent un pouce et demi plus en arrière; distance
peu considérable, mais néanmoins plus grande que la longueur de ces
dernières nageoires. Il suit de là que la pointe d’une pectorale ne peut atteindre
l’insertion de la ventrale qui lui correspond; caractère sur lequel j’insiste à dessein,
parce qu’il est propre au Silurus mystus. L ’anus, placé un demi-pouce au-dela des
ventrales, ne se trouve séparé que par un intervalle d une ou de deux lignes de
l’anale : celle-ci, composée de rayons très-courts, mais extrêmement nombreux,
commence vers le milieu de la longueur totale (1),, et se termine tout près de
l’origine de la caudale. Celle-ci est fourchue et de grandeur moyenne
Les mâchoires sont garnies d’une multitude de petites dents dirigées en
arrière et disposées irrégulièrement sur plusieurs rangs. L ’ouverture buccale est
antérieure, et ne se prolonge latéralement que d’une ligne ou.de deux • elle a
néanmoins beaucoup de largeur, à cause de la forme déprimée de la tête. La
mâchoire inférieure est un peu plus longue que la supérieure : ses quatre barbillons
sont assez, rapprochés les uns des autres et fort grêles; les externes ou
les plus longs ont plus dun pouce, et les internes sont de moitié plus courts
A la mâchoire supérieure, les internes, placés immédiatement en avant des
orifices des narines, ont huit lignes; les deux autres, situés vers l’angle de la
commissure des lèvres, ont un pouce. Les rayons branchiostéges sont au nombre
de neuf
Le corps, généralement comprimé, est sur-tout très-mince dans sa moitié inférieure;
son bord inférieur est même, dans toute l’étendue où il donne insertion
a la nageoire anale, caréné et presque tranchant. La ligne latérale est à peu près
droite; elle commence à la partie supérieure de l’opercule, ou, ce qui revient
aumeme, vers la partie supérieure de la tête, et se termine sur le milieu de la
queue, vers l’insertion de la caudale : elle se rapproche ainsi peu à peu de la
région moyenne, à mesure qu’elle devient postérieure.
La peau est nue et dune telle finesse,,, qu’elle laisse apercevoir les muscles
et les pièces p.sseuses sous-cutanées, : observée sur un individu frais elle est sur
le doSj, d’un bleu noirâtre; sur le ventre et tes flancs, d’un blanc argenté, lavé de
rose; et,sur la tête, généralement bleuâtre avec des teintes de jaune doré et sur-
tout de couleur de chair.
C’est à Hasselquist que l’on doit la connoissance de ce silure : ce voyageur l’a
indique sous 1e nom de Silurus schilbé NUeticus. L ’espèce a aussi été vue en Egypte
par Sonmni, qui en a donné une figure assez inexacte dans l’Atlas de son voyage
SPi- 23> %• 1). r , 6
Quelques auteurs ont cru que cette espèce, assez commune dans 1e Nil étoit
connue dqs anciens; et mon père a pensé que c’étoit le poisson que Strabon a
mentionne spus le nom de silurus, nom qui est devenu depuis Linné celui d’une
ami e tout entièie. On a également rapporté le silurus au docmac, dont il se rapproche
aussi a quelques égards; mais on doit convenir que l’on ne peut admettre
que comme tres-douteuse l’une ou l’autre de ces déterminations.
J e passe, maintenant à la description du Silurus auntus. Cette seconde espèce i
generaiement les mêmes formes que la précédente, et il me suffira d’indiquer le:
eres peu nombreux, mais très-faciles à saisir, par lesquels elle se distingue,
e p ps apparent de ces, caractères, c’est l’extrême petitesse dp l’oudney pai
8»ir dist’J c e T ¡ T ' t 'T aiUeilrS\ *?r '° '!' ",ité de la Oueue- sans V > <» uistance du bout du museau a l extré- dale. comprendre la nageoire eau