l’unité de composition ; et ils signalent trois sortes de différences : i . le cas où
les canaux ont leurs deux extrémités ouvertes ( les crocodiles et les raies ) ; 2.° le
cas où l’extrémité cloacale est fermée, et va plonger dans le tissu caverneux (la
tortue ) ; 3.° et enfin le cas inverse où le tube est fermé à sa naissance du côté
de l’abdomen1 ( la truie et les ruminans ). Les holothuries sont dans le premier
cas ; les canaux répandus dans leur abdomen, et que l’analogie doit faire considérer
comme péritonéaux, y occupant proportionnellement une plus grande
capacité. Les deux jeunes auteurs ajoutent même à ce sujet, que là sans doute
est le plus haut degré du développement des canaux péritonéaux; proposition à
laquelle il me paroît difficile de se refuser. Cela posé, 1 état classique seroit chez
les animaux des derniers embranchemens ; et seulement des traces de cette organisation
se trouveroient conservées chez ceux du premier embranchement, où,
comme cela s’observe toujours en pareil cas, des modifications plus ou moins
grandes changent, en l’altérant plus ou moins profondément, le caractère du typé
principal, et exercent sur-tout une telle influence sur les fonctions, quelles diffèrent
quelquefois du tout au tout d un genre a 1 autre.
A l’égard des holothuries, l’eau qui pénètre dans les canaux décrits, en àgissant
comme dans la respiration branchiale sur le fluide circulatoire, y apporte 1 élément
respirable. M. Tiédemann, auteur principal sur cette question, n’en doute aucunement
; également M. Cuvier semble indiquer dans le passage rapporte ci-dessus
qu’il en est ainsi à l’égard des raies ; enfin je citerai, comme apportant le sceau
de l’évidence dans cette matière, le travail de MM. Audouin et Lâchât sur une
larve apode trouvée dans le bourdon des pierres ( 1). Les auteurs de cet article, se
proposant de donner l’appareil respiratoire de la larve ( Conops rufipes), décrivent
deux tubes trachéens, qu’ils disent ressembler à deux arbres taillés en quenouille,
parce que ces tubes fournissent de distance en distance des rameaux qui aboutissent
à la peau : ces tubes naissent chacun par un orifice distinct de la partie postérieure
du corps et se rendent droit et longitudinalement vers la bouche. Que
ce soient là des organes de respiration, ce point est incontestable; leurs branches
latérales sont de vraies trachées, et elles ne sont que les subdivisions des troncs
principaux : mais ce qu’on peut aussi ajouter, c’est que ces longs tubes sont, à
tous égards, analogues aux canaux péritonéaux des raies et des crocodiles.
Or il y a plusieurs années que, m’occupant de recherches sur les organes sexuds
des raies, et ne connoissant encore aucun de ces travaux, javois été fortement
préoccupé des ouvertures introduisant de l’eau dans 1 abdomen des poissons cartilagineux.
Je voyois en ces ouvertures, placées sur les côtés de l’anus, des orifices
de trachées ; je regardois donc le sac où elles conduisoient comme une vaste
trachée aquatique, comme réalisant en ce lieu et y faisant connoitre des organes
accessoires de respiration, principalement utiles à ceux des poissons qui se cachent
et s’enfouissent dans la vase.
Je n’ai pu me dispenser d’entrer dans ces détails, d’ailleurs nouveaux pour lâ
plupart; ayant par eux à mettre en évidence toutes les curieuses conséquences de
( 1 ) Voyez Mémoires de la Société d’ histoire naturelle de Paris, tome I ." , pag. 329, planche 22.
la découverte de mon fils et de son habile collaborateur en ce qui concerne le
crocodile. Ce reptile possédé donc également, et même sur une plus grande échelle
que la raie, un organe de la respiration aquatique. Toute la cavité abdominale y
est employée; et en effet, on conçoit que l’eau qui s’y trouve introduite n’ap
proche pas en vain I clément respirable des nombreux vaisseaux qui tapissent les
surfaces baignées; 1 energie de l’animal en est sensiblement augmentée, cette circonstance
dépendant de 1 oxigenation du sang. Mais cependant il n’y a résultat
de respiration aquatique, ainsi que je m’en suis assuré en étudiant attentivement
le,eu de 1 appareil branchial des poissons, qu’autant qu’une certaine force s’appliquant
sur la masse du fluide contenu, parvient à désagréger mécaniquement les
particules d air interposées entre les molécules de l’eau, qu’autant que cette masse
d eau mise en mouvement par cette impulsion rencontre plusieurs issues où elle
se brise et se subdivise a 1 infini. Or toutes ces conditions se remarquent comme
possibles, comme évidemment éventuelles, dans l’entonnoir qui forme la première
moitié du canal pentoneal, et dans l’action des muscles abdominaux, qui, pressant
et diminuant es capacités de l’abdomen, force l’eau de s’écouler par la petite
parue du canal peritonéal, c’est-à-dire, par un tube fort étroit et nécessairement
avec lenteur. Que le sternum placé au-devant des poumons soit tiré par les muscles
pectoraux et fasse dans le sens de la diagonale un mouvement en avint, le sternum
dau-dessous (car, par exception à ce qui, sous ce rapport, existe chez les autres
animaux ilest.p ou r e crocodile un second sternum étendu sur tout l’emplacement
de 1 abdomen) ; alors, dis-je, le sternum abdominal est entraîné à la suite
de 1 antérieur. Un second effet de ce mouvement est qu’il soit soulevé au même
moment. La cavité de I abdomen augmente en capacité et donne lieu à l’eau d’y
affluer passant par le canal péritonéal, comme, en vertu du même mécanisme
air, chez les animaux de la respiration aérienne, afflue dans les sacs pulmonaires”
en s y introduisant par la trachée-artère.
Ainsi voilà le crocodile qui attire de nouveau notre attention comme être
Fmlegie, comme doué encore d’une autre organisation supplétive, enfin comme
eunissant les organes des deux sortes de respiration ; le voilà véritable amphibie
dans ce sens qui est animal aérien par sa poitrine et animai aquatique par une
modification de l’état de son abdomen. Il n’a fallu, pour le doter de ce dernier
S i r Ï P° Ur dir6’ e ty a PPr°Prier les déh™ système qui est
c liq u e et parfaitement normal, seulement chez les animaux invertébrés. J’avois
des deux ras"1-11 £ 3 d“ G.rUStaces’ entre autres ,e Birë us 1 3 1 qui ont les organes
de deux respirations. Mais nous ne sommes cependant pas sur les mêmes faits •
ce erg," ^ ie méme emp]acement chez ,es crustacés> étan£ ^
parfait ü eg menrt daDS k Cavhé du dlorax’ et à 0 étaI)lir dans un accord
comme H I S Ü -6 Utre' (" e sont de véritables poumons, et des branchies,
milieux C ü 6S P° Issons; chacun entre alternativement en action , suivant les
Mieux qui lui correspondent. Mais si chez le crocodile le même but est atteint
trachéen“ . ! T ' M M M M £St 1 1 5 par - appareil
h 1 t o Î ? SyStemeS respirat0ires occupent chacun une cavité particulière,
• I U M E I.er, i/ c partie.
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