
P O I S S O N S D E L A ME R R O U G E , &C.
sont d’un jaune citrin, et l’anaie est jaunâtre. L ’oeil, de grandeur moyenne, a
l’iris de couleur d’or.
Le nombre des rayons est comme il suit dans cette espèce et dans les précédentes :
Sargus raucus. .
vulgaris.
B. 7 . D . -
B. 5. D. -
P. H t B É - : A. j j g c . . * 7j
p. 16. Ü | c . Bfj
p . 14. V- ¡ ¡ A .-A - c . ■7'
p . M- v - î - a f e * c . •7-
Les quatre spares dont je viens de donner la description sont assez com m un s
dans la Méditerranée, près d’Alexandrie et de Rosette. Quelques-uns d’entre eut
ont été également trouvés dans d’autres parties de la même mer : c’est ce d o n t on
se convaincra facilement en comparant les figures de l’Atlas et mes descriptions
aux figures et aux descriptions publiées, d’après des individus recueillis sur divers
points de la Méditerranée, par plusieurs naturalistes, et principalement pat
MM. Risso et Delaroche (1). Ainsi il n’y a point de doute que le Sparus ammlum
de ce dernier ( Spams haffara, Riss.) ne soit le Sargits annularis , et, par c o n s é q u e n t,
que cette sargue ne soit répandue sur les rivages de Maïorque et d’Iviça et sur les j
côtes du Piémont. A u reste, cette même espèce existe également dans la mer
Rouge : mon père s’en est procuré à Soueys plusieurs individus. IJn fa it très-
remarquable, c’est que ces individus lui avoient été apportés par les pêcheurs avec
d’autres poissons de même forme, de même taille et de même couleur, mais à
dents grêles et pointues; d’où il résulte que ces derniers, entièrement sem b lab les,
comme espèce, au Sargus annularis , sans ce dernier caractère, et pouvant être
facilement confondus avec lui, appartiennent réellement à un genre très-différent.
s. 3
LA SCIÈNE AIGLE, S C IÆ N A A Q U I L A
( P o i s s o n s d e l a m e r R o u g e e t d e l a M é d i t e r r a n é e , p l a n c h e 1 9 , f ig . 5 e t 4 )
E T L A S C IÈN E C O R B , S C IÆ N A U M B R A
( planche 19, fig. 5 ).
C e s deux espèces, très-communes dans toute la Méditerranée, sont trop bien
connues des naturalistes pour que je croie devoir en donner une longue description
dans un ouvrage de la nature de celui-ci; je me bornerai à indiquer leurs
principaux caractères.
La Sciène aigle [ Scioena aquila, Cuv. ] , ou, comme on l’appelle sur nos côtes,
le fégaro, a la mandibule supérieure sensiblement plus longue que l’inférieure, et
( i ) Risso, Ichthyologie de Nice ; Delaroche, Mémoire
sur les espèces de poissons observées h Iviça ( Annales du
Muséum royal d’histoire naturelle, tome XIII). — Ces
deux auteurs ont quelquefois donné le même nom à des
espèces différentes; mais M. Çuvier a levé en grande
partie les difficultés qui résultoient pour la synonymie
des sparus, du peu de concordance des nomenclatures I
adoptées par ces deux savans.
* La figure 4 représente les rayons branchiaux, et
indique leur, forme avec exactitude; mais elle pourrait
induire en erreur au sujet de leur nombre, qui est de j
- sept, et non pas seulement de six.
garnie
L E S S C I È N E S . P L . ¡ p .
garnie de dents coniques , assez longues, très - écartées les unes des autres, très-
variables, meme d un côté à 1 autre, pour leur grandeur et leur position, et dont
le nombre est ordinairement de douze à vingt. Les dents de la mâchoire inférieure
sont de deux sortes : les unes, placées latéralement, sont semblables aux supérieures,
mais un peu moins grandes; les autres, placées antérieurement, sont
beaucoup plus petites, beaucoup plus rapprochées les unes des autres, et plus nombreuses.
Le corps, assez alongé et semblable à celui de la plupart des sciènes, est
terminé par deux bords convexes en sens opposés. La queue, dont la forme ne
présente rien de remarquable, est terminée par une nageoire assez longue, entière
et coupée carrément. La dorsale épineuse est deux fois plus courte que la dorsale
molle, mais aussi beaucoup plus basse; son premier rayon est rudimentaire; le
second est lui-même beaucoup plus court que le troisième,’ et le quatrième est le
plus long de tous. La pectorale est étroite, mais très-alongée et aiguisée en pointe.
La ventrale ne présente rien de remarquable, non plus que l’anale, dont le premier
rayon est une épine très-foible, très-grêle et assez alongée.
lie corps est généralement couvert de grandes écailles d’un gris argenté ; la face
interne des mandibules et la langue sont de couleur de chair. Les yeux, fort grands,
ont l’iris jaune. L ’espèce atteint une taille considérable : elle a assez communément
plus de trois pieds de long, et quelques auteurs ont même fait mention d’individus
de plus de cinq pieds.
La Sciène aigle est bien connue des Arabes, qui la désignent sous le nom de
but; et elle est particulièrement assez commune à Damiette.
Cest également dans cette ville que mon père s’est procuré la Sciène ombre,
Scioena timbra, Lin. ; Scioena nigra, B l„ pl. 297, o u , comme on l’appelle ordinairement,
le corb ou corbeau. Cette sciène, l’une des plus communes, est aussi l’une des
mieux connues des espèces méditerranéennes; et sans entrer dans les détails d’une
description, je crois devoir me borner ici à indiquer quelques caractères qui me
semblent mal indiqués dans la figure. Les dents inférieures, beaucoup plus petites
que les supérieures, sont très-nombreuses, très-rapprochées les unes des autres, et
disposées irrégulièrement sur plusieurs rangées. La nageoire pectorale, un peu
plus courte proportionnellement que chez le fégaro, est aussi un peu moins pointue
et moins étroite ; mais elle n est pas aussi large que la représente la figure. La caudale,
à peu près de même forme et de même grandeur que chez la Scioena aquila,
est cependant un peu arrondie à ses extrémités. Enfin la dorsale est composée de
rayons plus élevés et moins nombreux; et l’anale a une épine plus forte et un rayon
eplus que ne le montre la figure (1). En effet, les rayons sont comme il suit, chez
le fégaro et chez le corb :
Scioena aquila. D'. f f . D " . -Uj. P . 17 . V . -j. A . - , c . 17.
umbra. D'. -fa. D". O-, p . ,4 . y . | . A . qç. C . 17.
différii!-«” 31 me ren^rj comPte de ces nombreuses les côtes d’Égypte : je me suis assuré de ce fait par la com-
pj 1 n rp_ ’ ^UI Pounorent penser que la fig. 5 de la paraison de deux individus entièrement semblables, dont
a de certain U" 8 î “ f T , “ ï ue Ie corb- Ce i a>iI S >’“ n “ voit été rapporté d'Égypte par mon père, et l'autre
, est que le véritable Scioena ambra existe sur envoyé de Marseille au Muséum d’histoire naturelle.
n.JV. TOME I.«, ,re partie. Ss