164 D E G E N E S
feuilletés, puis compares ; mais leur furface fe décompôfe & fe déco.
lore à l’air.
I Granit de B i e n t ô t après, ces magnéfiennes font remplacées par une efpece
ftevf de Sranit <îue ^’on pouvoit auflî nommer porphyre. Ce granit n’eft
cryftallifée compofé que de deux fubitances; favoir, de jade blanc un peu grenu,
oufmarag- & de fmaragdite lamelleufe grife. Voyez les § § . 1 3 13 & 1 3 1 3 . //,
L e granit qui réfulte de l’entrelacement de ces deux fubitances, eft
à gros grains, difficile à caifer , & fe pefenteur fpécifique eft 2,943.
L a ftrufture des rochers de ce granit me parut impoflïble à déterminer
, parce que les fentes qui fe coupent fous differens angtes, ne
peuvent pas fe diftinguer des couches. Dans quelques endroits, cette
pierre réiifte aux injures de l’air ; dans d’autres, elle fe détruit & s’arrondit
fur place. Tout le pays qu’elle couvre & qui paroît avoir ici
près de trois quarts de lieue de diametre eft horriblement trifte &
defert. Les fommités même des montagnes, lituéès plus loin de la
mer , écorchées en quelques endroits par les eaux, prennent auffi des
afpeéts extrêmement fauvages.
Vareggio. M a is on eft tout-à - coup tiré de cette mélancolique folitude , par
l’aipeét d’un golfe charmant, au fond duquel eft le bourg de Vareggio
, entouré de jardins, d’orangers, d’oliviers, &c. Le granit que je
viens de décrire dure jufqu’au bas de la defcente qui conduit à ce
village.
De Va- §• H É ? ^ un quart de lieue au-delà de Vareggio, on com-
reggio à mence à monter une colline, dont le b a s , dès le niveau de la mer,
Albiïola. eft un grès tendre, entremêlé de couches d’un poudingue compofé
de galets, de pierres calcaires, de quartz & de ferpentines. Le haut
de la' colline, qui eft couvert d’oliviers, la defcente de cette même
colline, & un profond ravin que l’ondefcend enfuite, font toujours de
ces mêmes grès & poudingues.
A N I C E , Chap. X V I I . 165
A Cella, Qui eft à une lieue de Vareggio, les mêmes pierres régnent
toujours, de même que fur une colline que l’on traveriè enfuite; .&
i ici les grès ordinairement gris, font fréquemment coupés par des veines
! rouges qui font quelquefois abruptement interrompues.
E n f i n , à une demi-lieue de Cella, après être defcendu dans le lit Schiftes
d'un ravin , j'obfervai en le remontant des feuillets verticaux d’un fous jes
fchifte micacé qui me parut mélangé de ftéatite , ou plutôt de jade |
par il donnoit de vives étincelles contre l’acier. Ces bancs courent du
Nord au Sud, & font recouverts par les grès & les poudingues qui
s’étendent encore plus loin.
A une lieue de Cella , on paffe à Albizola, village fitué dans un Albizoîa.
golfe, & dont les environs bien cultivés, font décorés de beaux jardins
& de plufieurs palais. L à , & fur le penchant des collines qui
entourent le baffin , la végétation eft d’une vigueur remarquable ; les
vignes, les mûriers , les oliviers, les figuiers , les haies de grenadiers,
font d’une grandeur & d’une force extraordinaires ; leurs feuilles plus
vertes & plus grandes que par-tout ailleurs : 011 comprend fans peine,
comment on a choifi ce lieu-là pour des maifons de plaifance.
§. 1364. En fortant de ce village on traverfe un ruiffeau, dont le D’AIbi.
lit occupe un grand efpace ; les cailloux qu’il roule font des ferpentines, say0„e*
des granits que j’ai décrit plus haut, & d’autres pierres des montagnes
voifines, mais non point des granits femblables à ceux des Alpes.
En montant la colline au pied de laquelle paffe ce ruiffeau, ou voit Schiftes
les tranches des couches verticales d’un fchifte micacé & quartzeux ; de m!ca
quartz,
elles courent du Nord Nord-Eft, au Sud Sud-Oueft.
Au fommet de la colline eft un couvent de Millionnaires, ibus lequel
paffent ces mêmes fchiftes ; mai* ic i, ils ne font plus verticaux. Plu,S
loin, ils fe divifent en fragmens polyhedres.