pierre calcaire crayeufe, .avec des rognons de filex, comme fur ]a
route des Platrieres ; j’en parlerai dans le chapitre fuivant.
O n defcend enfuite, & on vient paffer devant le château ruiné de
Puyricard que l’on laiife à droite. De-là on fuit encore pendant f d’heure
le chemin de Rogne, après quoi on quitte ce chemin pour prendre
une traverfe à droite ou à l’Eft. On fait enfuite un quart de lieue dans
cette traverfe, fans voir autre chofe que des rocs calcaires nuds &
pelés, fans aucune apparence volcanique ; mais alors, auprès d’un ham eau
nommé Brefl, je commençai à voir le long du chemin des fragments
épars de-pierres noires, compares, vraiment balàltiques.
D e l à , e n a lla n t a u c h â te a u , je p aifai a u p rè s d ’u n e m u ra ille féche
d a n s la q u e lle , o u tr e les p ie rre s c alca ires & les p é tro file x n a tu re ls à
ces c o llin e s , o n v o y o it des. lav es d e d iffé re n te s e fp e c e s , & d e s p o u d
in g u e s c o m p o fé s d ’u n m é la n g e d e la v e s , d e p ie rre s calcaires &
d e filex .
deClavé8ntS S- ï f s i . D ans l’avant-cour du château, on voit les couches des
près du laves qui fe montrent à la furface du terrein, & qui paroiffent avoir
ehâteau. coulé en venant du côté de l’Eft. Plus à l’Eft, vis-à-vis du château, on
avoit rompu la furface de ces laves, & pn les avoient foulevées &
renverfées, comme fi on avoit eu le deffein de les mettre fouS les
yeux de l’obfervateur. J’eus beaucoup de plaifir a les obferver, j’v
trouvai des accidents intéreffants, des laves à grandes cellules dont
l ’intérieur étoit rempli, & plus fouvent tapiffé par infiltration de fpath
calcaire cryftallifé en rayonnant vers le centre des cellules : des fragments
d’argille blanche enclavés dans la lave poreufe, & enfin quelques
nids,même de 4 pouces de diametre, d’une fubftance rouge, enclavés
auffi dans la lave poreufe, & qui. mérite d’étre décrite.
Sobilance
que renfer- §■ 1 f 22. C e t t e fubftance eft d’un rouge de brique vif, fendillée, peu
ment ces coherente, diifoluble en. partie & avec effervefcence dans les acides,
D E B E A V 1 1 E U , Chap. X X V I I . 5 1 7
Lorsqu'on l’examine avec foin, l’on reconnoit qu’elle réfulte du
mélange confus de cinq fubftances différentes.
i°. Du fpath calcaire confufément cryftallifé en grains qui ont juf- 1. Spath
ques à une ligne de diametre, teints en rouge plus ou moins foncé.ca,c:iire-
2°. U ne terre d’un rouge de brique vif, qui colore le fpath, réfifte 2. Terre
I aux acides, & fe fond au chalumeau en un émail noir, opaque &
I fortement attirable à l’aimant.
■
I 30. Des fragments d’une ligne au plus, d’une pierre que je confi- ; Rayondere
comme une efpece de rayonnante. Elle eft d’un verd de bou- nante fufi-
I teillexlair, & demi-tranfparente, fa caffure paroît unie & brillante fur
I la face des lames dont elle eft compofée, mais fcintillante & fibreufe 1 fur la tranche de ces lames. Elle raye le verre, mais elle eft allez
I fragile. Elle fe fond aifément, & fans fe bourfouffier, en un verre du
I même verd & de la même demi-tranfparence, parfemé de quelques
1 bulles peu nombreufes ; fur la pointe de fappare, ce verre coule & pénétre
I entre les fibres.
4°. De petites maffes d’une à deux lignes, anguleufes, d’un noir 4- Silex
foncé, translucide aux très-fins bords, à caffure brillante & conchoïde 11
I &qui ont ainfi les caractères d'une obfidienne ou d’un verre volcanique,
mais qui étant auffi réfraftaire que le quartz, prouvent que c’eft
une variété de filex, quoique plus brillant dans fa caffure que la pierre
I à feu ordinaire.
?. Mine
y”. De petits nids de la fubftance ferrugineufe, couleur de fouffre de fer couleur
de
que je décrirai au §. fouffte.
§. 1523. Au Midi du château, je retrouvai les bancs de lave à lamf ”’plai;V
■ furface du terrein, & je les fuivis à-peu-pres dans cette direction juf- fumé du
ques à une petite éminence, qui eft à yo ou 60 pas du chateau, &cratere.