f ° . En f in , une pierre plus effervefcente, mais non dlffoluble en
entier dans les a cides, & encore fufible au chalumeau.
T o u t e s ces couches courent de l’Eft Nord-Eft à l’Oueft Sud,
Oueft, en montant au Sud , ou du côté de la mer, fous un angle da
37 degrés.
Nous arrivâmes de nuit à Spiotorno, après | d’heure de defcente,’
depuis le haut de la montagne, & a | depuis Savone. C’eft un village
fort miférable, fitué au bord de la mer, où nous fûmes aifez mal pour
la nouriture & pour le logement. ( i )
§. 1367. L e lendemain, 12oitobre, après quelques pas au bord de
la mer, nous commençâmes à monter par un chemin déteftable, une
montagne affez élevée ; elle eft compofée d’un lchifte micacé, dont
les feuillets font extrêmement tortillés, §c renferment de larges lentilles,
&des veines d’un quartz qui a l’air de la calcédoine. Cesfchiftes,
de même que ceux que nous avipns obfervé la veille, §, 1266, prennent
quelquefois, une apparence terreufe,
Au bout de trois quarts d’heure de marche, nous arrivâmes au haut
de la montagne, qui fépare deux vallées riches & bien cultivées ; dont
l’une defcend à Spiotorno, & l’autre à Noli; mais les cimes des montagnes
font également nues & ftériles.
( l ) Je defcendis par hafard dans la cui-
fin e, où je vis un fujet de tableau dans le
genre de Teniers ; c’étoit notre vieille &
hideufe hôtefîe,, q u i e n cheveux épars ,
à la clarté d’une petite lampe, avec des
mains noires & décharnées, paitriiToit fur
pn billot des débris de viande hachée, qui
devoient faire tout notre foupé: auifi,en.
partant, répétâmes - no.us de bon coeur,
le proverbe connu dans le pays : Spiotor-
rio, maipiunoii vitprno. Au refte , je y ois
fur les cartes , Spotorno ; mais comme dans
le pays tout le monde dit Spiatornç, je
l’éçria comme on le prononce.
On
A N I C E , Chap. X f l I. i<$<)
O n defcend pendant quelques minutes, puis on monte une autre
montagne calcaire grife : les couches inférieures de cette montagne re-
pofetit fur des bancs micacés rougeâtres, que je prenois de loin pour
des fchiftes micacés ; mais qui examinés de près, fe trouvoient aufli
être des pierres calcaires qui prennent à l’air cette couleur, mais dont
l'intérieur eft femblable aux couches qui leur font fuperpofées.
Apr è s a v o ir m o n té p e n d a n t 15 m in u te s , n o u s arriv âm e s à la cim e
calcaire d e c e tte p e tite m o n ta g n e ; c e tte cim e , ro n g é e p a r les in ju re s de
l’air, p ré fe n te d e p e tits c re n e a u x e n tre lefq u e ls o n palfe.
P e n d a n t trois quarts d’heure on voyage toujours fur des fommités
calcaires & ftériles; mais alors on trouve le rocher coupé par une
arrête faillante de roche feuilletée très-mince , compofée de grains de1
quartz, enveloppée de feuillets d’un lchifte argilleux gris & luifant ;
cette arrête court de l’Eft Sud-Eft à l’Ôueft Nôrd-Oueft: elle n’a que
quelques pas de largeur, & au-delà, les calcaires recommencent. ( 1 )
D e là nous defeendîmes à Final par un chemin rapide , pavé prefque
par-tout de dalles calcaires gliiPantes ; mais cette pente , de même que
les hauteurs du voifmage font entièrement couvertes des plus beaux
oliviers.
C e t t e montagne préfente des alternatives continuelles de pierres
calcaires bleuâtres , -en couches allez épaitfes , & de fchiftes compofés
( 1 ) En traverfant ces rocs je> leur trouvai
fi bien les apparences d’une pierre calcaire’,
que je n’en eus .aucun doute ; mais
en examinant enfuite avec foin • l’échan..
tilion qu.e j'en, ai rapporté*.j’ai reconnu
que la terre calcaire n’entre qu’en'partie
dans leur çampofidon * & qu’ils ne font
qu’une foible effervefcence avec les acides,
parce que les parties calcaires font enveloppées
par des couches’ extrêmement fines
d’bn fchifte-argjlleux, dont la couleur eft
de ce geis(bleuâtre, fi commun dans les
pierres calcaires.
Y