Sa E X P E R I E N C E S F A l T E\S'
coeur pro- geloient de froid fur la cime vinrent fucceffîvement s’y réfugier; mais
duits par la 6 . f , S f l F S
rareté de au bout de peu de momens , trois d entr eux commencèrent a ie troul
’air, ver mai s & je me hâtai bien vite de les renvoyer, pendant qu’ils étoient
encore eh état de remonter notre échelle de ' neige. Lorfqn’ils : furent
au haut, je leur dis-' de defcendre juiqu’à-ce qu’ils ne fouffrilTent plus.
Ils fuivirent en defcendant la pente du glacier , qui les conduifit à la
Fraiiè, où s’étoit arrêté M- be L awa-non. Dès qu'ils furent lài, fis fe
fentirent foulagés, & attendirent tranquillement que nous enflions
achevé nos opérations, pour defcendre avec nous la montagne. Ce fut
indibutablement la rareté de l’air qui les difpofa à cette incommodité.
Il eft cependant poflible que la vue de l’horrible précipice que nous
avions immédiatement fous nos pieds ait contribué à augmenter l’effet
de cette difpoûtion; pour moi, je n'éprouvai pas le plus léger mal-aife.,
Evapo- §. 1274. -Je commençai don c p a r faire l'expérience du tems néce t
ration de fààe pqjjr l’évaporation d’une quantité, donnée ' d’éther & celle du
C ’ froid produit par l’évaporation de cette même i fubftance. J’ai confîs-
gné-ces expériences dans le Journal de Geneve de l’année 1788. ,
N°. 5 1 , & elles ont été réimprimées dans le Journal de phyfique y
T. X X X IV , p. 171. Je ne les répéterai donc pas ici, jê me contenterai
itfe -rappeller leurs, réfultats, c’eft que la rareté de l’air n’augmenta
pas l’évaporation de l’éther à beaucoup près, autant que-'celle
de l’eau, parce que l’éther. tend par lui-même beaucoup plus; fortement
que l’eau à fe convertir en vapeurs, élalliques , & qu’il eft ainfi
moins fenfible aux obftacles que ladenlité de L’air. oppofe à cette
eonverlion.
Ebullition §• la 7T- J E ne pus pas faire fur Roche-Michel l'expérience de l’ébul-
del’eau(urqition de l’eau, parce que le pied de ma lampe fe trouva, cafté; mais
ZST*. je Pavois faite la veille ; .c’eft.-. à - dire ,. le 2,7 feptembre , iur le Mont'.
Cenis à la Pofte. Il fallut 16 minutes pour faire bouillir l’eau ; fa chaleur
fut de 75 , 837; le thermomètre étant dans la même chambre à
+ , 10 , fJ & . dehors à + 7,, 4; l ’hygrometre dans la chambre- à 78,,
S U R R O C H E .M I C H E L , Chap. F 1 1 1 . 83.
& dehors à 9+; & le baromètre à 22 pouces, 3' lignes, La formule
de M. de Luc auroit donné 75 , 882 ; c’eft-à-dire , 47 millièmes
de degrés de plus que mon expérience. Sur le Mont-Blanc cette même
formule a donné o , 029 de moins que l’expérience.
Il n’eft pas poflible de fe flatter qu’on trouve une formule qui foit
mieux d’accord avec les obfervations ; les incertitudes inféparables
d’une expérience de ce genre fuffifent même pour expliquer ces petits
écarts. Je crois donc que l’on doit fe contenter de cette formule, &
qu’il eft inutile de la foumettre à de nouvelles épreuves.
§. 1276. Pendant que je faifois ces expériences, mon fils répétoît
quelques-unes de' celles que M. M o n g é s & Lamanon ont faites furie
Pic de Teneriffe. “ L’odeur & la force des liqueurs, difent ces
„ Meilleurs , nous parurent n’avoir prefque rien perdu à cette hauteur.
„ La liqueur fumante eft la feule qui eût perdu fenfiblement de fou
« énergie. „ L. c. p. 131.
Comme favo'is toujours. trouvé les odeurs & les.faveurs exactement
les mêmes fur les montagnes que dans la plaine, j’étois très - curieux
d’éprûuver la liqueur fumante qui feule , au rapport de ces favans
voyageurs , avoit perdu l'on énergie ; j’en portai donc pour cet effet,
fur Roche-Michel; mais nous lui trouvâmes là fûn odeur fuffocante,
tout aufli énergique & tout auflï déteftablë que dans la plaine. Mon
fils en mit dans un petit gobelet, pour mefurer fort évaporation, &.
pendant tout le tems qu’elle fut expofée à l’air, les environs furent
infeités de fon odeur , au point que ceux qui avoient eu mal au coeur
craignoient de s’en approcher. Il y en avoit dans ce petit gobelet ju t
qu’à 8 lignes au-deffus de fon fond , & dans l’efpaçe de,cinq quarts-,
d’heures il s’én évapora une ligne & demie.
L a même quantité mife en évaporation fur le Mont-Cenis, vis-à-
vis de la Pofte', pendant le même cfpace de tems, perdit une demi
ligne de moins..
t 2,
Liqueur
fumante cîe
Boyle.