E X C U R S I O N A V A°U C L US E.
d’Avignon
à l’Lle.
Variolites
de la Durance.
Calcaire
à gros
grains.
§. 1544. C e fut en 1776, que j ’allai vifiter cette célébré fontaine;
dans un voyage de plaifir & d’étude, que je fis avec ma famille au
travers des volcans de - l’Auvergne & d’une partie de la France
méridionale.
En faifant cette route, on traverfe à l’Eft d’Avignon une' plaine
en pente prefqu’infenfible, dont la partie la plus baffe & la plusvoi-
fine du Rhône eft belle & fertile,- mais qui en s’éloignant devient
ftérile & pierreufe.
E n t r e les cailloux roulés, je trouvai plufieurs variolites fembla-
bles à celles d e là Durance; mais quelques-unes, altérées par laflion
de l ’air & de l ’eau, avoient leur furface terreufe, même jufqu’à une
certaine profondeur, & comme rouillée. (V o y e z fur la décompofition
des variolites, le Mémoire de M- D o r t h è s . Journal de Phyfique T.
X X V I I I , p. 4éo. )
A une lieue d’Avign on , on laide à fa droite des carrières d’une
pierre calcaire blanche fort tendre, compofée de g ra in s , les uns
arrondis, les autres o b lo n g s , d’autres irréguliers, d’une à deux lignes
de diametre, à couches concentriques, & réunis par une efpece de
tu f poreux.
A un quart de lieue de ces carrières, on traverfe un beau & grand
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village nommé Morieres. Là le terrein s’élève infenfiblement, & bientôt
on arrive au pied d’une colline, fur laquelle il faut monter par un
chemin rapide, rempli de cailloux roules. Cette colline eft couverte
de vignes & d’oliviers. On defcend enfuite à Chàteauneuf, & la route
jufqu’à l’Isle., qui eft de deux lieues , paffe fur des fables argilleux
qui la rendent très-fatigante.
L es environs de la petite ville de l'Isle , réellement fituée dans une
jsle que forme la Sorgue, & environnée' des bras bordés d’arbres de
cette jolie riviere, ont été juftement célébrés.
§. 15-45. D e l’Isle à Vauclufe, on compte deux petites lieues. On De l’Isle
| traverfe d’abord une plaine couverte de prairies, puis des champs * Yauc ufe<
I fertiles plantés de mûriers, puis des vignes & des oliviers, qui croif-
fent fur des débris calcaires. Mais dans quelques endroits ces débris
font fi abondants, que les terres ne font ni ne peuvent être culti-
I vées. On paffe enfuite fur des rochers couverts de ces mêmes débris.
Un quart-d’heure avant d’arriver au village de Vauclufe, On entre
I dans un vallon tortueux, qui arrofé par les eaux vives & claires de
I la Sorgue, eft extrêmement agréable.
Il L es premiers rochers que préfente ce vallon, font compofes de ^ Caches
couches minces d’une pierre calcaire à gros grains, qui alternent avec “esede grès
des couches de grès plus minces encore. Les grains ou parties difcer- & de cal-
nables de la pierre calcaire, font compofés de feuillets planes, liffes, caire’
! & de forme rhomboïdale.°Ceux du grès, lies entr’eux par un gluten
calcaire, font compofés de parties, les unes anguleufes, les autres
arrondies de' quartz blanc tranfparent, & de ftéatites jaunâtres ou
verdâtres demi-tranfparentes.
n. Petrofiles
§. i f46. On t r o u v e enfuite des rochers de pierre calcaire compacte, à couches
dans lefquels on voit des veines & de beaux noyaux de petrofilex