Caufe
générale
de cette
¿tuation.
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E n continuant de marcher vers Albie, on côtoyé ces mêmes couches
toujours verticales, dont les plans courent toujours dans la meme direction
du Nord au Sud, ou plus exaftement à 10 degrés du Sud par
Eft. Lorfqu’on arrive au bord du Chéran, qui a creufé fon lit très-
profondément dans ces mêmes gres, on vo it, au travers des eaux tranquilles
& tranfparentes de ce ruilfeau, ces memes couches traverfer fon
lit & reparaître fur ia rive oppofée, en confervant la régularité la plus
parfaite. Ces couches font a découvert dans une hauteur verticale d environ
170 pieds.
Elles continuent ainfi toujours verticales dans un elpace d environ
a00 toifes en ligne droite; après quoi elles s’inclinent graduellement
en defeendant du côté de l’Gueft. Auprès du pont fur lequel on paffe
le Chéran, avant d’entrer à Albie, leur inclinaifon eft de y 2 degrés. On
voit là une chofe très-remarquable- Sur la gauche du chemin, tout
près du pont, on a été obligé de couper la bafe de ces couches pour
donner au chemin une largeur -convenable ; & comme il y avait lieu
de craindre que la partie fuperieure de ces couches tronquees ne vint
à gliffer & ne comblât ou même n’emportât le chemin, on a fiché de
place en place dans le corps du rocher des pieux de bois qui traver-
fent plufieurs couches, les fient entr’elles & les empêchent de gliffer.
Après avoir paffé le pont, on monte par un Chemin très-rapide le
village d’Albie, & vers le haut de la montée on rencontre des couches
du même grès, inclinées dans le même fens que les precedentes,
mais qui approchent beaucoup plus de la fituation horizontale.
§. n é d . D e s couches verticales dans une colline de cet ordre m’ont
paru un phénomène fi rare & fi Intéreffant pour la théorie de nos
montagnes primitives, où cette pofition eft au contraire fi fréquente,
que je n’ai pas voulu,me contenter-de la connoiffance fuperficielle que
j ’eu avois acquife enfaifant rapidement cette route. Je retournai à Albie
jsu 1784; je parcourus ces couches dans toute leur étendue., & je me
A I X. Cbap. 1 1. r
convainquis que cette fituation.ne. pouvoit point être l’effet d’un fim-
ple affaiifementj mais qu’i l. falloit fuppofer un.refoulement en fens
contraires, qui a brifé & redreffé des couches originairement horizontales.
C’eft c.e que je prouverai'Torique je. traiterai de la théorie delà
Terre.,
§. 1167. D’Albie on vient en deux Heures a Aix*. Eh faifantcette route,
Quafur fa gauche ou à l’Eft;, une chaîne de montagnes calcaires, qui gneSqui *
prend fa naiffance près d’Annecy, &. que je . regarde comme la dey- bordent _
nière ligne- de cette partie de la chaîne des Alpes. Ses couches paroif-ce r° -
fent en général efearpées contre le couchant ou contre lé dehors de
la chaîne,; mais elles font tourmentées en divers endroits ; .ici affaiffées,,
là fléchies, en dîfférens fens...
A fa droite, ou à l’Oùeft, on a une montagne qui'eft’aulîî calcaire.^-
dont les couches defeendent auffi .à l’Eft, en préfentant lies efcàrpemens
au lac duBourget, qui eft fitué derrière elle, & qu’elle cache pendant
une partie de la route. Mais auprès d’Aix cette montagne finit & on
apperçoit en quelques endroits le lac qui n’eft qu’à trois quarts de
lieues au couchant de la ville,.
§.1168. La petite, ville d’Aix en Savoye eft'.renomméé parfes eaux A!xeft
thermales, qui dans la belle, faifon y attirent beaucoup d’étrangers. §aVoye.
Ces fources font au nombre de deux ; elles ont été analÿféés avec lé ‘
plus grand foin par M. le D. Bonvqisin de l’Académie des Sciences.de
Turin,..
Lune i qui fe nomme ea« dé fouffe■ ou eau : fulphùreufé a donné fur Eau
u h volume du poids-de- 28 livres,.
Alkafi'minéral'vitriôlé ou-fél dé Gtâuber: ............ 9 grains;
Magnéfie vitriolée ou fel cathartique; • ., ■ 19
Chaux vitriolée ou Sélénite. ... .....• .. ... U;
Sel marin à.baze magnefienne, . . . . . . . . 44