Hiftoire
d ’un clou
prouvé
dans une
pierre.
232' D E N I C E
ianté à Niee l ’h'ver de 1776. L à, il obferva régulièrement le thermomètre
à l’air & à l’ombre, au lever du foleil, à fon coucher & à midi,
depuis le 2 décembre 177? , jufqü’au 23 mars 1776; il rapporte ces
obfervations dans fon voyage , pages a y i , 261. J. G. Sulzers Tagebeb
einer von Berlin nach den mittäglichen Ländern vpn Europa gethanm
Reiß, Leipfiek, 1780 , g°-
J’ai été curieux de calculer les moyennes de ces obfervations faites
à.l’ombre, pour qu’on puifle les comparer avec des obfervations cor*
refpondantes dans .d’autres pays.
Le matin.
A midi.
Le foir.
Therm, de Facen. Therm, de Reaumur.
44 » H
5J V 97-
4 9 , 06,
1 , 48.
10 , 6y, mm
m
§. 1427. L es montagnes des environs de Nice font toutes calcaires;
lès collines font ou calcaires ou de cailloux roulés. On prétend avoir
obfervé ,' dans une pierre détachée de ces montages , un phénomène
géologique affèz 'remarquable pour que je doive en rendre compte.
P r è s de l’entrée du port de Villefranche, à une lieue àTEft de Nice,
on a entaflfé dans la mer pour rompre l’effort des vagues de grands
blocs de pierres tirées des montagnes vdifines. Des dails fe font nichés
dans ces pierres qui font de nature calcaire. On dit qu’il y a 17 ou 18
ans, qu’en rompant un de ces blocs pour en tirer ces coquillages ,
O n trouva dans l’intérieur de la pierre, un clou de cuivre bien caracté-
yifé, à têtequarrée, comme ceux qu’employoient les anciens, & avec
fa pointe un peu recourbée- Al. le S u e u r , eonful de France à Nice,
amateur très - inftruit d’Hiftoiré-Naturelle , m’attefta en 1787 la
vérité de ce fait. Le clou eft perdu , on n’a pas non plus confervé la
pierre dans laquelle il a été trouvé ; niais des témoins dignes de fo i,
affirment cette découverte, Si le clou avoit été trouvé dans une fents
de
de la pierre il n’y auroit rien eu là d’étrange ; fi même on l’avoit
trouvé dans une infiltration, ou dans quelque efpéce de concrétion
qui fe fût forpiée dans une crevaffe , ou dans un vuide de la pierre,
cela ne changerait rien non plus aux idées reçues fur les époques relatives
de la formation des montagnes & des ouvrages de l’art. De
même fi l’on avoit pu fe tromper & prendre pour un clou une pyrite
qui auroit eu la forme d’un clou , où que. cefoit qu’on l’eût trouvçe ,
on n’auroit pu un tirer aucune induction nouvelle. Mais un vrai clou
de cuivre , malléable, portant l’empreinte du marteau oulestraces.de
la lime, trouvé dans l’intérieur d’un bloc parfaitement fainde la montagne
de Villefranche , & tel qu’il foit certain que ce clou y a été renfermé
dans le tems même de la formation de cette montagne-, prouverait
un fait bien important, e’efi que, les hommes ont exifté fur la
terre, .& y ont cultivé les arts dans une époque antérieure à.celle que
nous leur attribuons communément.
Au reffie, M. Sulzer, que j’ai déjà cité , rapporte le même fait dans
fon voyage, page 184 , mais d’une maniéré fort différente. Il dit que
le clou ayoit été trouvé dans une couche d’argille, interpofée entre
deux pierres dans une carrière, & que ce clou avoit laiffé fon empreinte
dans l’une des pierres ; l’hiftoire faite ainii, n a rien de merveilleux
; il n’y a que l’empreinte laiffée par ce clou dans la pierre qui
ait quelque cflofe de remarquable ; niais ceft une de ces çircbnftànces
qu’il eft facile de mal voir, ou d’exagérer : cependant M. le Sueur affii-
roit que M- SùLzer. avoit été mal informé , & quê-fa tradition étoit
la bonne. En attendant qu’on ait fur ce fait les détails qui feuls pourraient
lé rendre concluant ; jè ne crois pas qu’il puiiïè renverfer les
idées reçues & en autorifer de nouvelles.
M. le Su eu r nfaiTura encore qu’il s’étoit convaincu d après des indices
certains, que dans les environs de Nice, la nièr avoit plufieurs
fois changé de hauteur, en s’élevant au-deffus de Ion niveau aâuel
& en fe rabaiftànt enfuite. Les détails bien circonftancies de ces indices
G g