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du Porto-
Fino à
Gênes.
Nervi,
fes pro duc
tions & fon
commerce.
Montagne
de
Nervi.
154 P 0 R T 0 - F 1 N O.
température de la mer , à,fa fnrface, étoit 16 , g, celle de l’air
3. On verra au Chap. X IX une expérience femblable faite à]une pro-
fondeur beaucoup plus grande.
§. 1352. L e balancement de notre petit bateau étoit fi fatiguant,
qu’après avoir abordé à Nervi, nous préférâmes de revenir à pied. Je
dirai un mot de cet endroit, où nous étions‘ venus [nous promener
quelques jours auparavant.
Nervi eft un gros bourg très-commerçant, fitué au bord de la mer,
à deux lieues au levant de la ville de Gênes. Ce bourg eft à l’entrée
d’-un vallon flanqué de deux petites montagnes ; l’une au levant, l’autre
au couchant, & fermé par une troifieme montagne qui eft très-élevée;
ainfi les rayons du foleil fe concentrent dans cette place , & elle fe
trouve parfaitement prétérvée des vents du Nord : auffi elle produit
jufqu’à une hauteur confidérable les plus beaux oliviers; & dans le bas
elle eft couverte d’orangers, de citronniers, de cédras, de jafinins
d’Arabie & de caffies. Les fleurs & les fruits de ces arbres font d’un
très-grand rapport ; & on a, outre cela , de vaftes pépinières, dont les
jeunes plans s’exportent dans toute l’Europe.
Ce bourg eft extrêmement riche ; tous fes habitans font ou cultivateurs
de jardins, ou commerçans, ou mariniers. Nous y fûmes reçus,
M. P ic t e t & moi, avec la plus grande politefie , par MM. lesfreres
M a s sa , qui font à Genève un commerce confidérable.
§.1353. Nous gravîmes la montagne qui eft derrierè Nervi jufqu a
la chapelle de St. Martin. ( 1 ) Cette montagne eft de pierre calcaire
compade ; nous ne pûmes cependant y trouver aucun veftige de
pétrification, quoique nous en Allions la recherche à deflein & avec
'(. 1 ) Cette chapelle qui n’eft point armée de conducteur, a été frappée de la foudre
le 3$ juillet 1794.
T EM P É R A T U R E D E L A MER , Chap. X V I . 135
l’attention la plus fontenue. M. S p a i .l a n z a n i dit auffi qu’il n’a pu trouver
aucun veftige de pétrification dans les rochers de la Riviera cLi Levante.
Soc. Ital.-tom. 1 , p. 863.
C e l a tend à prouver que cette montagne, de même que toutes celles
que j’ai obfervées dans le pourtour de la ville de Gêne s ,fo n t, finon
primitives, du moins d’une formation très-ancienne.
L es couches de celles qui entourent la vallée de Nervi, font allez
régulières & parallèles entr’elles dans.le bas de la montagne ; mais on
les voit arquées en S & repliées en zig-zag dans la partie fupérieure
de cette même montagne;
§. 1334- L es jardins qui régnent prefque fans intèrruption de Nervi
à Gênes, rendent le terrein fi précieux, qu’il eft prefque par-tout renfermé
par des murs. Ces murs & le pavé qui couvrent le chemin ,
cachent le fol au minéralogifte ; on voit cependant par places le rocher
qui fert de bafe à quelques-uns de ces murs ; c’eft en quelques endroits
delà pierre calcaire argilleufe, avec des veines de Fpath ou de quartz;
ailleurs, par exemple auprès de St. Martin d’Albero , c’eft une breche
alfez femblable à celle de Porto-Fino. On y voit des fragmens prefque
tous arrondis de pierre calcaire blanche & pure, degrés, de quartz
blanc, quelques petites ferpentines. Il eft bien vraifemblable que cette
breche tient à celle de Porto-Fino, & que les pierres qui la compofent
ont été chariées par le même courant ; & comme ces pierres font beaucoup
plus petites ici qu’à Porto-Fino , cela confirme ce que je conjedu-
rois §. 1230 , que le courant qui les a chariées venoit du côté de l’Eft.
V a
Route de
Nervi à
Gênes.