Explications
des
venti
froids fou«
terrains.
¿18 TE MP È R A T U R E A D E G R A N D E S
dans la mafle des eaux de la mer une fermentation lente & continuelle
, qui eft pour elle- une fource particulière de chaleur, & l’on ne
m anquerait pas de confidérations qui viendraient à l’appui de cette
fuppofition. Ce n’eft que par des expériences nouvelles & bien faites,
dans des pays éloignés de la mer & des mines que l’on décidera péremptoirem
ent cette queffion. Je donnerai à la.fin de ce chapitre une idée,
& même un eflfai de ces expériences-
E n attendant, je crois pouvoir affirmer qu’îF n’y a aucun principe
généralem ent reconnu qui puifle rendre une raifon fatisfaifante du froid,
de nos lacs.
§. 1414- M ais quant au froid des caves, je croîs que l’on peut l’expliquer
p arles faits & par les principes avoués de tous les phyficiens..
I l faut fuppofer que l’air quf vient refroidir ces caves , é’toit renfermé
dans des cavités fouterraines qui ne fontpas aflez profondes pour
être inacceflibles à la chaleur de l’été & au- froid de fh iv e r, mais qui
le font cependant aiïëz, pour que de l’été à l’h iv e r, leur température
ne varie que de quelques degrés. Il faut fuppofer enfuite qu’après que
cet air à été un peu condênfé par le froid- de l’hiv er, & que'la chaleur
de l’été commence à le dilater & à le- faire fortir , il eft de nouveau
refroidi par l’évaporation , en paflantou p a r des erevafles dont les parois
font m ouillées, ou par les interftices d’un- cailloutage humide.
L ’existence de ces réfervoirs d’air acceflïbles au froid de l’hiver &
à la chaleur de l’été-, n’eft point une hypothefe ; c’eft une conféquence
immédiate du fait qu’atteftent unanimément les poffèfleurs de ces caves
■froides; c’eft que l’air en fort en été, avec d’autant plus de force que
la chaleur eft plus grande, & y rentre en hiver, en raifon de l’inten-
fité du froid.
L a force réfrigérante de l’évaporation n’eft pas non plus probléma-
+lque ; cependant j’ai cru devoir confirmer & mefurer fon efficace par
une épreuve analogue à l’application que j en fais à ce phénomène.
T’ai pris un tube de verre d’un pouce de diametre, je l’ai rempli de
frao-mens de pierre mouillée, & j’ai fait palier par ce tube le vent d un
gros foufflet comprimé avec force- L’air en fortant du foufflet avant d a-
voir pafle par le tube étoit à 18 degrés, & le paflage par le tube le faifoit
defcendreà ï ) . En employant un ballon à deux becs, à moitié rempli de
petits cailloux humides, & par lequel je faifois pafler l’air, j’ai obtenu
le même réfultat; c’eft-à-dire, un refroidiflèment de j degrés-; mais
lorfque je dirigeois le vent de ce même foufflet contre la boule dun
thermomètre, enveloppée d’un linge mouillé, je le faifois defcendre
de 4 degrés; j’ai enfuite perfeêtionné l’art de refroidir un thermomètre
par l’évaporation de l’eau. On peut le voir dans les notices des expériences
que j’ai faites avec mon fils, fur le Col du Géant. Journal de
l ’hyfique, mars 1789, page 161.
Je renfermois la boule d’un thermomètre dans'une éponge mouillée,
que je faifois tourner à l’air avec beaucoup de vîtefle ; j’ai obtenu
ainfi dans des circonftances favorables un refroidiflèment de 9 degrés;
mais dans ces cas comme dans celui du vent dirigé contre la boule
enveloppée d’un linge, c’eft un air toujours nouveau, toujours également
avide d’humidité qui frappe le thermomètre, & qui produit ainfi
continuellement une évaporation nouvelle ; au lieu que dans le cas de
l’air qui parcourt les crev ailes, ou les interftices d un cailloutage nu-
mide, cet air fe fature & devient ainfi incapable de produire une évaporation
nouvelle : o r , du moment où il eft faturé, il ne gagne plus
de fraîcheur, & même au contraire, comme les corps qu’il traverfe
font plus chauds, il perd en partie la fraîcheur qu’il a gagnee; & il
la perdrait même entièrement s’il prolongeoit fa courfe au-delà dun
certain terme.
Je crois donc que l’évaporation ne fuffiroit pas pour expliquer un
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