Mine de §. 1524. A. S ur la g ente méridionale de cette petite colline, où
non ^ dé-5 l’on fuppofe qu’a été le cratere de l’ancien volcan, je trouvai de petits
crite. amas d’une fubftance prefque pulvérulente, translucide, d’un beau
jaune de! foufre, & qui reiTemble fi fort au foufre, que l'on trouve
iublimé dans les crevalTes dn yéfuve & de la lolfatarre, que fon
incombuftibilité put feule me perfuader que ce ne fût pas la même
fubftance.
C e t t e poudre, à la loupe, paroît mélangée de grains tranfparents
blancs, ou de grains demi-tranfparents, d’un jaune, citrin ou fulfa.
reux ; ni les uns ni les autres ne paroiffent affecter de forme régulière.
Les grains blancs font de fpath calcaire, diffolubles dans l’efprit
de nitre ; les jaunes parodient un minéral ferrugineux d’une efpece
particulière; car, quoiqu’ils n’agiflent point fur l’aiguille aimantée quand
ils font caïds, cependant lorfqu’ils ont été expofés à la flamme du
chalumeau, ils font attirés avec tant de force qu’ils s’élancent contre
le bareau aimanté à plus d’une ligne de diftance; ce degré de chaleur
leur ôte leur tranfparence & les couvre d’un émail noir «fe brillant.
C omme cette fubftance eft allez tendre, je penfai que ce feroit
peut-être un fe l, je le mis en décoétion dans l’eau diftillée ; mais elle
ne parut point s’y difloudre, & cette eau éprouvée enfuite avec le
pruflïte ne donne aucun indice de fer. Elle eft auffi indiffoluble dans
l ’acide nitreux, tandis que le fer ipathique s’y diftout avec effervefcence.
J’a i retrouvé cette même fubftance dans les c.ellules d’une lave du
même volcan, où elle eft mêlée avec du fpath calcaire. Ce fpath
blanc demi-tranfparent, cryftallifé en rhomboïdes applatis, fe décom-
* pofe en partie, & laifle en arriéré cette efpece de fable de couleur
citrine, dont quelques-unes des cellules de la lave paroiffeiit remplies.
Je fis difloudre dans l’acide nitreux une de ces glandes fpathiques
qui rempliffoit une des petites cellules de la lave, Une petite quantité
de ces grains jaunes demeura nondiffoute, & le pruffite verfé fur
la
la diffolution, la colora fortement en bleu. Ce feroit donc là une
efpece particulière de fer fpathique. ■
§. 142y. Après avoir obfervé les alentours de la colline, où l’on Ftag_
a cru qu’étoit un des crateres du volcan de Beaulieu, je m’acheminai gpùrd«
du côté du village de Cabane. Je vis fur cette route des champs abfo-noirSi
lument couverts de débris de bafaltes, au point den être noirs; jen
trouvai même des fragments, où l’on voyoit des indices de formes
régulières, l’un entr’autres étoit une portion de prifine triangulaire
re flan g le l’autre montrait des couches concentriques, & ce n’étoit
point de ces boules formées par la décompofition des laves, dont
parle M. de J oinv il le dans fon Mémoire, fous le N°. 10. Celle-ci
eft une pierre noire, compade, dure, nullement décompofée, parfaitement
femblable aux boules, vraiment bafaltiques de 1 Auvergne
& dn Vivarais. Dans tous ces fragments, les furfaces qui ont
été expofëes aux injures de l’air, font d’un brun qui tire fur le
• gris, leur afpeét eft terreux & fans aucun éclat. Les enflures ou fêlures
qui n’ont pas été expofées au contact immédiat de l’air, font couvertes
d’une efpece d’effforefcence jaunâtre qui reffemble a un lichen,
mais c’eft une fubftance vraiment minérale, qui, vue à la loupe,,
paroît brillante & tranfparente, mais fans forme régulière vifible. Elle
ne fait point d’effervefcence avec les acides, «fe au chalumeau ellefe
fond au premier coup de feu, eh un verre jaune dore, traniparent
& un peu bulleux-
L a caffure fraîche des bafaltes, eft d’un noir foncé qui tire fur le
bleu, écailleufe & brillante par places quand on la voit au foleil.
Elle fe raye en gris, & exhale après le foufre une odeur argilleufe.
C e t t e pierre eft pefante, la flamme du chalumeau la fond aifement
en un verre noir «fe brillant. Elle agit fortement fur l’aiguille
aimantée, fu r- to u t le s m o rceaux qu i on t une forme régulière.
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