’418 RI VE DR OI T E DU RHONE, &c.
vins rejoindre la grande route,du Dauphiné , à demi-lieue au-deiTous
de St. Rambert.
Voyage §. 1619. L e voyage dont j’auroi's été le plus curieux d'ans, ce pays,
àfiôredmn^’ auro't de traverfer à une lieue ou deux a l’Oueft du Rhône, &
tes mon. parallèlement à fon cours,les montagnes- qui le bordent. Orna-vu dans.
tagnes. ce chapitre comment ces montagnes font finguliérement entremêlées,
de rochers calcaires & de rochers de: granit, ou; de fchiftes grani-
toïdes. En coupant ainfi ces rochers de-natures- différentes;, & engrenés,
les uns dans les. autres, on pourrait fe flatter d'obferver, quelquestran-.
fitions intéreflantes. On ne pourroit faire- ce- voyage- qui à. pied1 ou à
cheval, & je l’aurois fùrement deja exécuté, fi les troubles de la France:
ne l’avoient pas rendu dangereux-, & peut être même impraticable:
à un étranger ; car les gens de-ce pays, peu accoutumés à voir des,
voyageurs,. font extrêmement défiants. On a-vu- ce qui m arriva a Ghs--
teaubourg, & j ai vu d’autres traits du. même genre: dans-les deux
voyages que j’ai, faits fur. cette rive,.
D a n s celui dè 1783 , nous paffâmes le Rhône à Tournon , &,n(rcs
tentrâmes dans 1e. Dauphiné à Tain, oùnous avoit conduits; le chapitre
XXXIli
C H A P I T R E X X X V I .
E X C U R S I O N A U C O T E A U
D E V H E R M I T A G E.
§. t 620. C e coteau piquoit ma curiofité; non pas feulement par
le defir d’examiner le fol qui produit ce vin fi renommé, mais parce
qu’étant dans un pays granitique, je voulois obferver avec foin ces
granits, ailleurs que fur la grande route. Je deftinai donc une matinée
à cette promenade.
t . • j Vignobles
U ne petite plaine horizontale fépare la ville de Tain de ce coteau, de m ermiqui
eft fitué,' partie au Nord, partie à l’Eft d'e la ville ; cette plaine tage.
eft toute couverte de fable & des cailloux du Rhône. Le pied meme
du coteau eft en partie recouvert de ces cailloux. Mais la pente & le
haut des vignes, font en entier dans les débris de granit. En particulier
le petit coteau qui fe préfente au Couchant & au Midi, & ou
croît le meilleur vin, le véritable Hennitage, eft en entier des debns
de cette roche : on en voit même çà & là des rochers qui fortent de
terre. Mais ce granit eft tendre, & tombe en déçompofition.
C ’ e s t donc à tort que quelques cultivateurs, féduits par les vins
de Bourgogne & de Champagne , qui croiffent fur 'un fol calcaire, ont
prétendu que ce fol étoit le feul qui pût produire de bons vins. La
maniéré dont on cultive ces vignes eft affez remarquable. On
releve entre les feps la terre, ou les débris de granit qui en tiennent
lieu, aufli haut qu’on le peut. Chaque-fep fe trouve ainfi dans un
creux,, où la chaleur du foleil fe réfléchit & fe concentre, de manière
' - - - G g g a.