Esu-de-
rie de Gentiane.
quintaux de cryftal, & dont une feule piece pefoit 8 quintaux. Je vis
trois de ces grottes ; l’une de 18 pieds, tant de largeur que de profondeur,
dans un granit veiné à gros grains, à la furface duquel, on voit
encore les bafes des cryftaux qu’on en a détachés. La fécondé eft un
peu au-deifous de la première, & un peu moins grande : on y voit
un beau filon de quartz de a à 3 pieds d’épaifleur , qui fe releve
contre le Nord-Eft. Le même roc préfente des filons moins épais, &
diverfement inclinés. Je vis enfin une troifieme gallerie' de 60 à 8®
pieds de profondeur, mais qui n offroit rien de plus remarquable.
On fait que les filons de quartz, le fon crqux que rendent les
rochers quand on les frappe, & les fources que l’on en voit fuinter,
font les indices, d’après lefquels on fait des excavations pour aller
à la recherche 4e çes grottes, ou de ces fours tapiffés de cryftaux.
L ’accès de ces grottes préfente quelques difficultés ,& même quelqu’ef-
pece de danger; mon guide cependant, ne jugea pas néceffaire de
me lier avec une corde, comme firent ceux qui conduifirent M.
Storr, âlpen Reife, T. I I , p. 25.
D el'a 1 je defcendis an pied du glacier, je tarrerfai en fuite à gyé,
avec aifez d’ennui, trois branches de l’Aar & je revins à l’Holpi'ce,
Cette courfe & mes obfervations, me tinrent environ 6 heures.
§. 1699. En paflfant auprès des chalets qui font au pied du glacier
, je fis fabriquer une efpece d’eau-de-vie avec des racines de
gentiane. On coupe ces racines par tranches, on les fait fermenter,
& on les diftille enfuite Ikns aucune addition ;. je goûtai cette
liqueur, elle eft très-lpiritueufe & d’un goût agréable, quoique d’une
amertume vive & au gout & a l’odorat. On l’eftime beaucoup dans
le pays comme tonique & comme fébrifuge. Au refte ce font les
racines de la gentianea purpinea, dont on fe fert’ là pour cet ufage.
Mais dans d’autres montagnes, ce font les racines de la lutea,
D U L A U T E R A A R , Ckap. I F . 469
§. 1699. A v an t de perdre de vue le glacier du Lauteraar, je dois S ie e gl*.
rapporter que M. G ru ne r affiire-, T, I , p. 4 , qu’il confte par des
ailes que la vallée de Lauteraar étoit anciennement fertile, & fe nouvell».
nommoit alors Blumlis-Jilp. On peut croire cela) de la vallée qui eft
entre le Grimfel & le pied -du glacier. Peut-être même le glacier
Lauteraar a-t-il fait quelques progrès ; mais que la totalité de ce glacier,
dans lequel fe verfent nécelfairement les neiges des hautes fommités
qui l’entourent, ait jamais pu fe débarraifer de ces neiges d’aifez bonne
heure pour produire de beaux pâturages, c’eft ce que je ne faurois
croire