4|6 D E L Y O N - .
tueufes, dont le fond eft de prairies, & dont les montagnes font couvertes
de bois jufqu’à leurs cimes.
Pierres § . j 5 4 g . P r è s du pont de Maillac, on voit des couches tout-à-fait
resT” 6" modernes, compofées de cenchrites à petits grains, roogenfiein de
W e r n e r , mêlées de débris de coquilles, & en particulier d’huîtres de
différentes grandeurs.
Lac de §. 1 Sfo. Du pont de Maillac, on vient en un quart - d’heure à la
Nantua. pofte de St. Martin du Frêne. Entre cette pofte & le lae de Nantua,
le chemin paiTe au bord de grandes prairies parfaitement horizontales
, peu élevées au-deilus du niveau du lac , & qui fùrement en ont
fait autrefois partie. Ce qui confirme cette conjeélure, c’eft que dans
toutes les coupes du terrein, on voit qu’il eft eompofé de cailloux
arrondis, la plupart calcaires. On côtoie enfuite le tac de Nantua par
un chemin ferré entre ce lac & la montagne ; & bien qu’il foit bordé
par des montagnes un peu trop à pic, & dont les forêts noires pro-
duifent une réverbération qui le rembrunit un peu; cette partie de la
route eft cependant très-agréable. Les montagnes qui bordent ce lac
font toujours de nature calcaire, & ont leurs couches à peu-près
horizontales. L’obfervation de M. de Luc donne à Nantua 241 toifes
au-deffus de la mer.
Couches § . l é ^ í . A u n bon quart de lieue de Nantua,on voit à fa droite
remarqua une petite montagne calcaire, ifolée, de forme conique, compofée de
couches , qui d’un côté font verticales, & de l’autre font arquées,
en enveloppant cette montagne comme les couches d’un oignon.
Cette flexion paroît s’être faite avec violence, les couches font eu
divers endroits féparées par de grandes aevaifes.
P lu s loin, à une lieue & demie de Nantua, un peu après le commencement
du lac de Sylant, on voit à fa gauche une montagne élevée,
dont les couches paroilfent retrouifées fur elles-mêmes, & en forme
A G E N E V E , Chap. X L. 4 7 7
de limaçon ; l’efpace à gauche, que l’on peut fuppofer avoir été occupé
par ces couches avant leur retrouifement, eft entiérèînent vuide ; mais
cette montagne exigerait un examen plus approfondi.
§. iS f î. Le lac de Sylant, encore pluséttoît quecelui de Nantua, ua
eft bordé de montagnes en pente rapide, couvertes de forêts de fapins ; iffaat*
il paroît noir, fauvagé , & fait penfer aux eaux du Styx. Mais auprès
de l’extrémité de ce lac, 011 voit à gauche, dans un enfoncement
de la montagne, une cafcade qui tombe du milieu d’uii ceintre de
beaux rochers, couronnés par des arbres, &; dont les affifes horizontales
font féparées par des bancs de verdure. La cafcade a creuféà
fon pied un baflin rempli d’une eau parfaitement limpide, dont le
fond eft de cailloux blancs. Près delà eft une petite maifon avec une
prairie & de beaux arbres qui donnent l’idée d’une retraite tout-à-fait
romantique. Du lac de Sylant à La Voûte, ou St. Germain [de Joux,
on côtoie un joli ruilfeau qui defcend de ce lac.
O n monte enfuite pour aller à Châtillon, un chemin en pente De
rapide, fur une corniche qui n’eft pas trop large, & l’on côtoie à fa Voùt®
droite des couches dont les fituations & les formes font très-variées ; ciufe
ici, inclinées; là, verticales, quelques-unes cunéiformes.
De Châtillon, élevé , fuivant M. de L uc , de 254 toiiès au-deifus
de la mer, l’on defcend au pont de Bellegarde, d’où l’on remonte à
Vanchy , en laiifant à fa droite la Perte du Rhône, que j’ai décrite
avec tous fes alentours dans le chapitre X V I I , du premier volumede
cet ouvrage.
J’ai auffi décrit dans le chapitre du Jura, les environs du Fort de
de l’Eclufe & la montagne du VFouache, qui eft fituée vis-à-vis de
ce fort.