C H A P I T R E XXV.
D E T O U L Ô N A M A R S E I L L E .
§. 1504. N o , s vîmesf M. P i c t e t & moi, en 1780, & je revis
enfuite avec un nouvel intérêt en 1787 , une partie de ce que le port
& l’arfenal de Toulon renferment d’intéreffant pour les voyageurs.
Ces objets ne font point du reifort de cet ouvrage.
Colline M a i s je dirai un mot du rocher fur lequel eft fitué le fort de la
'& fort de M algue. Ce fort eft conftruit fur une colline à l’Eftde Toulon. Cette
la Malgue. copjne etl entier compofée d’une argille fchifteufe, grife, tendre,
femblable à celle que j’ai obfervée à la Buffe & à la Bouquette, §§,
1217 & 1537. Les feuillets de ce fchifte font fouvent tortillés ou en
zigzag, quelquefois verticaux ; ils font mêlés de veines de quartz, &
même de feuillets plus ou moins épais de cette fobftance.
L e s fchiftes de l’isle de Porquerollesne différent pas elFentielle.
ment de çeux-ci, que je regarde auffi comme primitifs. Il paroit donc
que la même chaîne primitive continue au Midi le long de cette côte,
& qu’elle paffe par deffous les montagnes calcaires que l’on voit an
Nord de Toulon-
Couches §. ifoy. En allant de Toulon à Marfeille,on traverfe, à demi-lieue
fenTcon!" Toulon,une colline calcaire, dont les couches très-inclinées contraires.
rent du Sud Sud-Eft au Nord Nord-Oueft en fe relevant contre l’Eft-
La direêtion des plans de ces couches, coupe donc prefqu’à angles
droits, celle de la chaîne blanche & pelée que l’on voit au Nord de
Toulon,
A M A R S E I L L E , Chap. XXV. 30f
Toulon, & que j’ai décrite, §. 1491-> f°us Ie nom montagne de
Faron.
§ 1306. A une lieue de Toulon, on paife au village d’Ollioules , oitioule*»
I l au pied d’une montagne qui le défend des vents du Nord,
qui réfléchit fur fes jardins aflez de chaleur pour que les orangers
y puiffent croître en pleine terre. Cet endroit eft le dernier de cette
route où l’on voit ce bel arbriffeau paffer l’hiver en plein air ; car à
Marfeille, quoique dé bien peu plus au Nord , on ne le voit plus que
dans des vafes, qu’il faut tenir à l’abri pendant les froids.
En fortant d’Ollioules, on obferve des couches toujours calcaires,
qui montent au Nord Nord-Eft. A un quart de lieue d’Ollioules , on
entre dans un défilé étroit, tortueux & fauvage, entre des rochers
arides, taillés prefqu’à p ic , & de nature calcaire. Ce défile fe nomme
les Faulx d'Ollioules. 11 a dix ou douze minutes de longueur.
§ 1^07. C ’e s t auprès de l’entrée de ce défilé que font fituées deux
des montagnes volcaniques, découvertes par M. B e r a r d - Recherches
fur les volcans àeints par M. de F a u j a s , p. 436.
C e font celles dont M. B a r b a r o u x a donné, dans le Journal de
phyfiquc, les defcriptions que j’ai citées dans le chapitre précédent.
L’une à droite, en allant à Marfeille, ou à l’Eft, eft le volcan de la
Courtine, l’autre à l’O ueft, eft celui de Ste. Barbe. Enfin, lorf-
qu’on eft près de fortir du défilé, on découvre fur la droite, au Nord.,
ou au Nord-Eft, fur la cime d’un rocher, le château d’Evenos, §. iyo 2,
on diftingue même les bafaltes noirâtres qui leur fervent de bafe,
&on trouve le long du chemin, au-deffous de ce château, de même
que dans fes murs, des blocs & dés débris des laves que j’ai décrites.
On diftingue auffi au Nord d’Evenos quelques-uns de ces monticules
ou mamelons volcaniques,, femblable? à celui d’Evenos, &
dont j’ai auffi parlé. Q.q