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chalumeau, fcfondiiTentfuperficiellementen formant de petites bulles,'
qui fe crevent avec éclat, caractère propre à la claife des pierres dont
la magnéfie fait la bafe, & que M. P ic t e t a bien obfervé dans les fin-
gulicrs cryftaux qu’il a trouvés fur le glacier des bois. Journal de
phyjtque, décembre 1787.
Stéatites §• 133?- J’y trouvai enfin une pierre d’un gris verd obfcur, quiavoit
demi dures toutes les apparences d’une de ces ferpentines demi dures, qui font fi
& fufibles. r , , , , ^ , communes lur les bords de notre lac, feulement fon gram etoit plus
grolfier, & fa furface extérieure rude au toucher. Elle en différait
auffi en ce qu’elle donnoit beaucoup de feu contre l ’acier, & fe fondoit
très - aifément au chalumeau en un verre noirâtre qui s’affaiffoit
fur le tube.
De Novi § . 1334. D e Novi à Ottagio il y a deux poftes, que nous fîmes
Collines'0 ^ans 1 heures J. Sur cette route tortueufe, on paffe entre des col-
tertiaires. fines compofées de débris. Quelques-unes d’entr’elles préfentent des
couches extrêmement régulières. Près de Gavi, par exemple, on voit des
bancs de grès, dont les couches parfaitement parallèles entr’elles, montent
du côté du Sud fous un angle de 20 à 30 degrés; ces grès font
ici très-tendres & feuilletés ; là durs & compactes. Dans quelques endroits
ils font remplacés par des bancs de galets, dont la fituation eft
précifément la même. On voit aüffi dans quelques endroits ces graviers
agglutinés en forme de poudingues.
O n jouit fur cette route de quelques points de vue charmans que
préfente la vallée arrofée par le Lémo, au bord duquel eft le village de
Gavi, dominé par la fortereffe du même nom : ces collines cultivées,
entrecoupées par des bois, & enrichies de villages & de châteaux
pittorefques, varient à chaque inftant les afpeéts de la route ; & cette
variété des pays montueux contrafte très-agréablement avec la monotonie
des plaines que l’on vient de quitter.
A G E N E S , Chap. X I F. 15 ?
(É 1336. En fortant d’O ttagio,on voit que le fond du fol eft d’ar-
tloife ; mais comme nous étions arrivés de nuit dans ce village , je
n’ofe affurer que ce genre de pierre foit le premier dont on trouve des
rochers en place après' les collines compofées de débris.
L a route d’Otêtagio à Gnes, continue de fuivrele cours du Lemo,
& va par une pente douce & continue au fommet du col ou pafTage
connu fous le nom de la Bouquctte. Cette route coupe jufqu’à angles
droits des bancs inclinés; d’abord de fchiftes argilleux gris, puis
d’une pierre calcaire d’un gris obfcur , fchifteufe & imparfaitement
<rrenue ; puis d’ardoifes noires & luifantes .mêlées de rognons de fpath
& de quartz ; enfuite les calcaires recommencent, puis une efpece
mixte verdâtre, & enfin les ardoifes. Cette pierre mixte, que l’on trouve
à une lieue d’Ottagio , eft très-difficile à déterminer. Elle eft d’un
gris verdâtre, elle approche de la ftêatite durcie ; elle a comme elle
un tiffu irrégulièrement fchifteux ; elle eft tendre, translucide aux
bords , mais elle eft plus feche, moins brillante & plus fufible. On
ne peut y diftinguer aucun mélange, fi ce n’eft quelques points pyri-
teux, Ses bancs inclinés en montant au Sud-Eft, courent du Nord-
Eft au Sud-Oueft; tandis que ceux de fchifle argilleux que nous avions
rencontrés demi-heure auparavant courent du Nord Nord-Oueft au
Sud Sud-Eft.
Q u a n t aux pierres calcaires que l’on trouve fur cette route, aucune
d’elles n’eft pure ; leurs feuillets minces font toujours féparés par une
efpece de vernis qui eft, tantôt de la nature de l’argillé, tantôt de
celle de l'ardoife. Ce mélange n’empêche pas la pierre de faire effer-
vefcence avec les acides , mais il l’empêche de fe calciner au chalumeau
, parce que les parties étrangères fe fondent & s’infinuent entre
les parties calcaires ; d’un autre côté, ces dernieres s’oppofent à ce que
le verre ne coule ; il réfulte delà que les petits éclats de cette pierre,
expofés à la flamme , prennent un oeil vitreux, mais fans changer
abfolument de forme.
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