Ré fumé
ite cette
çx,çurfion.
&7é I S L E S D ’ H Y E R E S , Ciap. X X I I .
par-deflfous la mer. Les couches du rocher de cette isle font toujours
dirigées de TEft à i’Oueit.
Le vent qui s etoit effectivement renforcé, nous jetoît avec violence
Contre les côtes méridionales, efcarpées & inabordables de la prefqu’isle
de Giens ; deux fois nous fûmes obligés de revirer de bord & de prendre
le large, pour n’être pas brifés; contre ces/ rochers. J’eus; ainii ,
& plus que je ne l’aurois defiré, la facilité de les obferver en divers,
endroits. Ils me parurent en général de la même nature que ceux que
j’avois obfervé ailleurs & leurs couches dans la même iituation,
Nous abordâmes enfin au Sud-Eft du château de Giens, après a voit
été horriblement ballotés par les vagues; & delà je revins à Hyeres
fort tard & très en peine de l’inquiétude que je craignois d’avoir cau-
fée. En effet, le vent avoit paru à Hyeres, encore plus violent & plus
dangereux que je ne l’avois éprouvé,
§. 147 y, J’auroxs aimé à voir les-autres isïes., & à voit mieux celles
que je n’avois qu’entrevues. Je rapportai cependant de cette petite
excurfion, la fatisfadion de favoir que la prefqu’isle de Giens, l’isle de
Porquerolles, les petites isles intermédiaires font toutes de. fchiftes, on
micacés, ou argilleux, ou calcaires , tous primitifs ou/fur le paffage
des primitifs aux fecondaires, & dont les couches , à quelques excep«
fions près, ont toutes, la même direftion, de l’E f tk l’Q.ueft,
J ’e u s »uiH le plaifir de recueillir- dans cette excurfion, plüfieurs des
jolies plantes que M. Gérard à décrites dans fa Flore Provençale,
& dont f i l Dari.uc à donné, le catalogue dans le troiûeme volume
de fan ouvrage, page
* m o n t a g n e d e s o i s e a u x , chap. x xm . 277
C H A P I T R E X X I I I .
m o n t a g n e d e s o i s e a u x .
§. 14 7 6 . O n a pu voir en divers endroits de ces vo p g e s , l’empref-
fement avec lequel je recherche les occafions d’obferver des paffages,
où les lieux dans lefquels des rochers d’une nature différente font
appliqués ou fuperpofés les uns aux autres. Je crois que c’eft dans
ces paffages que l’on peut le mieux étudier les caufes des révolutions
par lefquelles la nature a ceffé de produire des montagnes d’un certain
genre, pour venir à en produire d’un genre différent. Je me
Bîotife
de cette
excurfion*
flattois d’avoir^ trouvé une de ces occafions dans une montagne
peu éloignée d’Hyeres. M. D a r l u c dit, tom. III, p. 242, que
la montagne de Cayiiuaivawie eft calcaire a lOueft & vitrefcibîe a
l’F.ft. Il devoit donc y avoir là un de ces paffages, & je defirois de
l’obferver. Malheureuiéirent qu'à Hyeres, où j’étois, on ne connoiffoit
point de montagnes de ce nom. Qn connoiffoit bien le village de
Garquairanne, qui eft à 2 ou ; lieues au Sud-Oueft dHyeres, mais,
comme ce village eft au fond d’un baflîn entouré de montagnes , on.
ne favoit point à. laquelle d’entr’elles- on avoit donné fon nom..
Je fus donc réduit aux conjeitures , & comme on voit d’Hyeres.
Une montagne qui paroît la plus élevée dans cette direction , & au
pied de laquelle on me dit qu’étoit fitué le village de Carquairanne ,
je réfolus d’y aller. Sa cime, un peu efearpée, me paroiffoit évidemment
calcaire. Je penfai donc que ce feroit à fon pied oriental que je trou-
verois les rocs vitrefcibles., & qu’enfuite en marchant a 1 Oueffi, je viert-
drois aux rocs calcaires que jé voyois. On ne favoit point a Hyeres le
nom de cette montagne, mais j’appris enfuite furie lieu, même quelle
Vappelfoit la montagne des Oifeaux.