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neux, córameles ardoifes, les argilles.leg marnes, les grès, quelques
efpeces de fchiftes cornés & autres fetnblables, qui ne doivent point
leur forme à une cryftallifation régulière ; car les pierres de forme
parallélépipède qui font le produit de la cryftallifation, comme les fpath
calcaires, les feld-fpaths, n’ont point été taillées par des fiffures ; elles
doivent leur figure à la forme & à l’arrangement de leurs parties
élémentaires.
De St. §• I2I9- Dans mon dernier voyage en 1787, je ne fus point obligé
Michel au de faire ce détour par la Buffe; la grande route étoit parfaitement
,a réparée, & nous fîmes en trois quarts d'heure le chemin de St. Michel
au pont de la Denife, qui par la Buffe nous avoit pris une demi journée.
Les montagnes qui bordent la grande route font toujours des roches
feuilletées, mélangées de quarte, de Inica & de feld-fpath. Ces roches
alternent çà & là avec des ardoifes ; on en voit de très-belles avant
d’arriver au pont; leurs couches verticales font renfermées entre des
couches de roches feuilletées, dont la fituation eft la même. Ces couches
font dirigées comme celles du défilé de St. Michel, à peu-près du
Nord au Sud ; & elles coupent à angles droits la vallée qui court
encore ici de l’Eft à l’Oueft. Je ne répété pas, ce que j’ai dit ailleurs
de ces alternatives entre des roches confidérées comme primitives, &
des pierres fecondaires, comme les ardoifes.
Fonderie g, i 220. A deux lieues de St. Michel, on voit de l’autre côté de l’A rc,
deLaprat. Qu j-u r ‘M rive gauche, une fonderie de fer, dans un endroit nommé
Laprat. La mine eft auifi de fer fpathique; on la tire de la montagne
qui eftau-delfus de la fonderie, après l’avoir grillée, pour la fondre dan*
un grand fourneau à manche, comme à Argentine.
„ ,r S. 1221. Avant d’arriver à St. André, où eft la première pofte depuis
uneils h , , n .1 / • r v . 1 « remar* St. Michel, on a une longue & rapide montee, que je fis a pied, dans
quabie. n, on dernier voyage, pour obferver avec foin les roches ieuilletées dont
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toute cette montagne doit avoir été compofée. Ces roches font dures
& donnent du feu contre l’acier, quoique le mica y domine. Ce mica
eft brillant, d’un gris bleuâtre & donne fa couleur à la pierre qui renferme
du quarte & du feld-fpath , enveloppés par les lames du mica.
f Dans quelques endroits, les feuillets de cette roche font fi fins & ii
peu diftinds, qu’onadela peine à les appercevoir; & comme là, cette
roche ne paroît point feuilletée, on la prend au premier coup-d’oeil
pour un grès mêlé de mica. Je m’y trompai dans mon premier voyage;
je notai fur mon journal cette pierre comme un grès, quoique je
m’étonnalfe de trouver cette quantité de grès dans une chaîne des hautes
Alpes.
En effet, depuis St. Michel jufqu’à Modane, dans un efpace d’environ
4 lieues, 011 ne voit prefque pas d’autres pierres. Mais dans ce
dernier voyage, en l’examinant avec foin, j’ai reconnu le tiffu feuilleté
de la pierre dans les endroits où il étoit le plus marqué. J’ai vu clairement
par la forme allongée des grains de quarte & de feld-fpath
renfermés entre les feuilles de mica, que ces grains ne font point de
fable, mais des cryftaux plus ou moins réguliers, formés en même tems
que la pierre elle-même ; & en palfant de ceux dont la ftructure eft
bien décidée , à ceux où elle paroiffoit douteufe, j’ai reconnu que ces
pierres étoient bien toutes du même genre de roches feuilletées ou
■des gneifs.
S- 1222. De St. André on defeend à Modane, élevé de y83 toifes,
fuivant l’obfervation de M. P i c t e t , & de 543 fuivant celle de M. de
Luc. C’eft un bourg affez confidérable, à moitié chemin de la pofte de
fSt. André à celle de Villarodin.
Modane.
Un peu avant d’y arriver, on paffe à une fonderie de plomb qui fe
nomme Fourneaux. Nous nous y arrêtâmes quelques moments.