i jo TEMP. A DE GRANDES PROFOND. Chap. XVllL
pour trouver leur place dans ce voyage ; je diraifeulement, que la profondeur
de 29 pieds même dans une maifehe terre compaéte, n’eft point
fuffifante'pour ne pas reifentir l’iniluence des faifons. J’y ai obfervé une
variation de 1 , 2. Dans le cours de ces trois ans, le terme le plus élevé
du thermomètre du fond a été 8, 95 , & le plus bas 7 , 75. Mais il faut
lix mois pour la,pénétration de cette influence; car chaque année
le maximum de chaleur n’arrive au fond qu’aux environs dp folftice
d’hiver, & celui de froid aux environs du folftice d’été. Si donc Bon ne
confidéroit que le thermomètre du fond, on pourrait croire que la cha,
leur & le froid du dehors produifent des effets contraires en-dedans -
mais la marche des thermomètres intermédiaires démontre, que ce iîngu.
lier contrafte eft l ’effet de la lenteur avec laquelle fe fait la communication
du dehors au-dedans. Il fuit de là néceffairement qu’il exifte une
profondeur plus grande, où l’on trouverait l’inverfe de l’inverfe; c’eft-à,
dire, la direéle ; où les maximum de chaud & de froid arriveraient dans les
faifons correfpondantes ; & ainfi en s’approfondiilànt on trouverait des
alternatives de direéles & d’inverfes, avec des variations toujours plus
petites, jufqu’à la profondeur op l’influence deviendrait abfolument nulle.
D E N I C E A F R É J V S. , Çkap. XlX. 2.31
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C H A P I T R E X I X .
D E N I C E A F R É J U S.
I M2r J ’a i dit que le 17- oftobre au matin , nous relevâmes, M.
Pic te t & moi, les thermomètres que nous avions pofés la veille dans
la mer vis-à-vis de Nice ; preffés par le tems à caufe des onze jours
que la pluie nous avoit fait perdre à Gênes, nous repartîmes furie
champ & nous vînmes coucher à Antibes. Nous fîmes en pofte, &
iouvent en courant la nuit, le refte de notre voyage jufqu’à Geneve.
Je n’aurais donc point completté mes obfervations géologiques fur
cette route, fi je ne l’àvois faite que cette fois; mais comme j’en avois
vu affez pour y prendre beaucoup d’intérêt, je retournai à Nice au
printems de 1787.. J’obfervai avec foin, en allant & en revenant, les
montagnes qui bordent la route , & je fis même quelques excurfions
fur des montagnes plus éloignées. Je puis donc donner fur cette partie
de la Provence des notices dont j ’ofe garantir Texaditude.
§. 1426. On connoît la iîtuatîon de la ville de Nice, au fond d’un
golfe ouvert au Midi, & ferme au Nord & a l’Queft.
De hautes montagnes la défendent des vents du Nord : des collines
plus baffes entourent de plus près le petit baffîn qui renferme la ville
& fes jardins, y concentrent les rayons du foleil & y font régner un
printems perpétuel. Auifi les perfonnes délicates, qui craignent les
rigueurs de l’hiver préférent-elles avec raifon ce fejour a celui de toutes
les villes fituées fur cette côte eu deçà des grandes Alpes.
Le célébré littérateur de Berlin , M . S u l z e r , paffa par raifon de
Introduition,
Nicei