C I I A P I T R E X V I
D E G Ê N E S A P O R T O - F T N O.
Première expérience fur la température de la mer».
Jàitrodtie. §, 1544. D ’a p r è s lés informations: que Te mauvais tems nous avoit
on' bien laiffé le loilir de. prendre., il nous parut certain que l’endroit où:
la mer étoit la plus profonde,.. fe trouvoit. vis-à-vis du Cap dé Porto-
Fino ,. à l’Eft Sud-Eit. de. la ville-
Sortie du En eonféquence, nous partîmes pour-y aller lé 7 octobre ,. fur um
1 *'ort’ petit bateau, de l’efpèce qu’on nomme à Gênes guzzo. En fortant du
port,, nous admirâmes la beauté du coup-d’oeil que préfente la.ville de-
Gènes,. bâtie en amphithéâtre au-deffus de. ce baffin..
RocscaU g. 1 j4f. Voguant enfurte- à PEff de là ville , nous prîmes plàifir à:
verfement obferver les, extrémités' des rochers calcaires qui lui fervent de bafe. La¡
inclinés, plus grande variété règne dans la fituation de leurs couches. Qn les
voit d’abord inclinées, puis-verticales, puis encore inclinées, puis horizontales.
Les plus remarquables font celles qui, font fituées près des
carrières ou cave di. Carignano; elles font horizontales, & paroiffent:
repofer immédiatement fur d’autres qui font verticales;. Un peu plus,
loin, on en voit qui font; courbées en fens contraire,.comme des arcs,
qui fe^touchent par leurs convexités. Enfin, ce qu’il y a de plus important
à obferver, c’eft que les plans dé toutes ces couches, quelle que
foit leur inclinaifon, courent: tous dans la direction du Nord au Sud,,
ou à très-pgu près..Ces grandes différence? dans les inclinaifons,.réunies
à, l'identité de la direffion de ces plans , ne. font-ils pas de bien
T E M P É R A T U R E D É LA MER. Chap. x n . r4$
f o r t s indices du refoulement, que je regarde comme la caufe du ted'ref-
lèment des co u ch e s , horizontales dans leur origine ? V o y e z le paragraphe
n 66.
g. 1446. Nous marchions d’aborcf par ifn vent de Nord très-gaiilârd
qui frappant prefqu’à angles- droits nos voiles latines, placées fuivant
k longueur du bateau, fembloit devoir le renvérfer, mais, le faifoit
marcher àU’Eft avec autant de fureté que dé vîteife.
. Malheureufement ce vent fauta à L’Eft 8c hoùs devint direétemenÜ
contraire. Nos bateliers ne crurent pas qu’il fût poflïble de doubler le
Cap, & d’ailleurs la.mer étoit trop agitée pour, nos expériences.
E n attendant un» moment plus calme , nous allâmes aborder dans
une anfe, à- l’Oueft & à l’abri de la montagne- de Porto-Fino ; nous
y arrivâmes en trois quarts d’heure de route depuis Gênes. Je me con-
folai de ce contre-tems, dans l’efpérance d’obferver cette montagne, dont
pavois, entendu parier àGênes,, comme d’une chofe très-extraordinaire.
§. 1947; En effet, iF n’eft pas commun»de voir un rocher aùfïï élevé
& auffi étendu, entièrement compote-de cailloux roulés & arrondis,
qui ont depuis trois lignes jufqu’à 5 pieds de diametre; Les cailloux
font prcfque tous calcaires les plus gros font ordinairement compofés
de couches planes,. fortement unies entr’elles. J’en, trouvai ,- quoique
aveç, beaucoup de peine,. un ou! deux de quartz, quelques-uns de fer-
pentine, mais ni granits, ni-porphyres, nirochesmicacées quartzeüfes
ees cailloux font liés entr’eux par- une pâte , compofée de fable & d ’ar--
gille ferrugineufe, & cette pâte efl ellè-même liée- par un gluten calcaire;
auffi fe forme-t-il dans les crevaffes des veines de fpath calcaire ;
nous en vîntes qui avoient jufqu’à deux pieds d’épaifïèur. Ce fpath efh
blanc, mais les cailloux & les grès qui. le Hent font à peu-près. tous-
d’im gris obfcur prefque noir.
Relâche'
fous la
montagne
de Borto-
Fino.
Defcrip^
ti.on de
cette mon*
tagne.