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pierre ou du bloc qui les renferment. J’y vis auffi des roches de
corne ou des hornblendes fchifteufes de différentes qualités ; & fouyent
les fragments de cette pierre étoient recouverts d’une ochre jaune,
produite par l’oxidation du fer que cette pierre renferme. Plufteurs
de ces grands blocs étoient tapiffés de cryftaux de roche formés
dans les crevaffes, qui avoient déterminé la réparation de la pierre.
Ces criitaux étoient fréquemment accompagnés de terre verte veloutée
ou de chlorite.
ByflbHte. §. 1696. Enfin, ce que je. trouvai de plus curieux pour la lithologie
, c’étoient des pierres couvertes de poils ou de foies très-bril-
lantes, droites, libres, fembla'oles à celles que j’ai décrites, §. 890-
Mais celles du Lauteraar, font d’un brun ifabelle,au lieu d’être d’un
verd olive comme celles du Mont-Blanc. Celles du Lauteraar, font
auffi moins longues; elles n’ont que deux ou trois lignes, tandis
que celles du Mont-Blanc, en ont jufques à 7 ou 8- En revanche,
celles du Lauteraar font beaucoup plus denfes; elles forment une
efpece de velours extrêmement ferré, dont tous les poils font parallèles
entr’eux, & perpendiculaires à la furface de la pierre fur laquelle
' ils paroiffent croître. A un fort microfcope ces poils paroiffent parfaitement
traniparents & colorés en brun; les plus gros paroiffent
cannelés & ftriés-fuivant leur longueur; mais je crois que cela vient
de ce qu’ils font compofés de pluiîeurs autres, car les fimples ne pré-
fentent aucune cannelure. Ceux-ci ont au plus une 40.1*. de ligne
de diametre. Je n’ai point pu diftinguer leur forme : j’ai feulement
vu que chacun d’eux eft tronqué net à fon extrémité par un plan
perpendiculaire à fon axe. On n’y diftingue aucune efpece d’articulation,
ils font tous parfaitement droits, liffeS & fans interruption
d’une extrémité à l’autre. Au chalumeau, ils fe fondent aifément,,
mais fans le bourfouffler, en un émail d’un brun noirâtre, luifant,
& fortement attirable par l’aiguille aimantée. Cette production, que
je trouvai pour la première fois en 1777, & que je montrai dans
mon cabinet à pluiîeurs naturaliftes, n’étoit alors connue d’aucun
D U L A U T E R A A R , Chap. 1 V. 467
amateur, & n’avoit été ni nommée ni décrite ; depuis lors, on en
a trouvé dans les montagnes du Dauphiné, d’où elle s’eft répandue
dans les cabinets.
M on fils a écrit fur ce foffile, qu’il a nommé byffolite, un mémoire
qu’il a lu à la Société des Naturaliftes Genevois, en 1792. Il en
¿onne l’analyfe qu’il a faite fur 22 grains de la variété brune du
Dauphiné, quantité trop petite fans doute, mais qui eft la plus
grande qu’il ait pu fe procurer. D’après cette analyfe cent grains
auroient donné,
Argille M . 43,19
S i l i c e 34*7 3
C a l c e ............................... 9»oi
Oxide de fer . . * .. ; . A .....................
Somme . . . . . . . . . . 106,23
Ces 6 grains, \ de plus viennent de l’oxigene qui s’eft uni au fe r ,
& de quelques portions d’eau & de foude, que l’on n’a pas pu
féparer des terres.
L ’a b s en c e totale de magnéfie, prouve que ce foffile n’eft point
ime amianthe, mais qu’il forme un genre diftind dans la claffe
argillo-filiceufe.
§. 1697. J’a v a n ç a i ainfl fur le glacier du Lauteraar, encfuivantla Grottes
chaîne des montagnes qui le borde au Nord, jufques au point o ù dt-°“ a
il s’infléchit auffi du côté du Nord pour aller au pied du Schrec- grandes
korn rejoindre les glaciers du Grindelwald, Comme les nuages qui e
Couvraient les cimes, ne me laiffoient aucune efpérance de les obfer-
ver, je n’allai pas plus avant, mais je traverfai obliquement le glacier
pour gagner le pied du Zincken - Stock qui borde au Alidi fon
entrée.
LX, je vifitai les grottes d’où l’on a tiré, à ce que dit Gruner , mille
N n n a