en aucune maniéré, non plus que l’acide du fucre, phénomènebien
rare, & qui prouve que ces eaux ne contiennent aucun fel à bafe
terreufe. Mais la folution de terre pefante dans l’acide marin, ou le
muriate de baryte, la trouble un peu; ce qui indique la préfence de
l ’acide vitriolique; & comme d’un autre côté, cette eau ne change
nullement les couleurs végétales, & qu’ainfi l’acide ne paroiffoit point
être libre, il eft vraifembfable qu’il y eft combiné avec un alkali,
& qu’amfi- c’elt du fel de glauber ou du fulfate de foude que ces
eaux contiennent. Enfin la diiïbiution d’argent dans l ’acide nitreux,
la trouble fur le champ, & après une demi-heure de repos, la liqueur
fe fépare en deux parties; celle de defius, qui forme les J du verre,
eft grife & opaque, tandis que celle du fond paroîtd’un rouge tranf-
parent.- Il fuit delà que; oes; eaux contiennent dufoufre, mais plutôt
fous la forme de vapeur,, que diffous par un alkali ou par une
terre, puifque l’acide nitreux libre n’y occafionne ni précipité, ni
changement de couleur.
En la favourant avec, attention, j’y reconnus un goût légèrement
fulfureux, & mon domeftique, qui n’étoit point prévenu, le reconnut
également.
lC eft donc vraifemblable, que cette eau, vraiment thermale, doit,
comme les autres', fa chaleur à qüelqu’amas de pyrites qui fe réchauffent
en fe decompofant lentement dans le fein de ces montagnes. Les tremblements
de terre, fi fréquents dans le canton d’Uri, fur les frontières
duquel' ces fources font lituées, rendent plus probable encore l’existence
de ce foyer.
Si cette fource étoit dans un endroit d’un accès plus facile, jene doute
pas que fon exemption parfaite de toute matière terreufe, jointe à la
préfence d’une petite quantité de fel de glauber & de foufre, ne la
rèndilfent très-utile contre les obftrüétions & différentes autres maladies.
Peut-être même fes eaux mériteroient-elles d’être transportées
autant que celles de Pfeffers-, dont la pureté, fait le feul mérite.
D U R H O N E , Chap. V i l . 48f
La fource que je fournis à ces épreuves & la plus confidérable,
eft celle qui eft fituée, derrière deux petits monticules, auprès defquels
font les cabanes des bergers. Les autres font un peu moins chaudes :
fans doute qu’en fe divifant, elles confervent moins bien leur chaleur;
mais la grande, je l’ai conftamment trouvée à 14 5 de Réaumur , gui
répondent à <?f, ou du moins à 64,. 7 de Farenheitn , non à
5f , comme le dit M. C o x e ,
Ces fources fe réunifient avant de fe mêler avec l’eau du glacier i
alors elles forment un ruiffeau capable,de faire tourner un moulin, Se
ce qui les diftingue même de loin des autres fources qui viennent des
glaciers & des neiges fondues, c’eft qu’on voit dans leur courant,
une quantité - de belles conferves, conferva rivularis, tandis que les
eaux des neiges font abfolument ftériles.
§. 1721. D ans mon voyage de 1770, que j’eus le plaifir de fairè Haufdu
avec Milord P a l m e r s t o n , connu par fon goût pour les lettres & glacier du
pour les-beaux arts, nous gravîmes enfemble,par la rive droite du
glacier, la montagne de laquelle il defeend. On voit de près, en
montant, les belles pyramides de glace dont fa pente eft hériffée ; mais
quand on eft parvenu <1 fon plateau , on voit la glace , former là
une plaine doucement inclinée qui n’eft coupée que par quelques
crevaffes, On a delà un très-beau point de vue fur les montagnes
de la Fourche & des environs.
D a n s mon voyage-de 177y , je traverfai le paffage de la Fourche1,
& je vins par-là au St. Gothard. Mais dans celui de 1783, je revins
coucher à Obergeftlen, pour pafl'er le lendemain la haute montagne
du Griès.
§. 1,722. Avant de terminer ce chapitre, je dois configner ici £e g ia^
Une obfervation qu’a faite M. B e s so n , fur le glacier du Rh ôn e ,du Rhône
3 rétro*
& qui m’avoit échappé. J’ai fouvent parlé des cailloux & des rochers eracjé.