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Ruiffeau , 209> ^ demi-lieue de St. Jean, on paiTe l’Arc fur un pont de pierre.
forme à On voit dans des vignes de l’autre côté du pont, un ruiffeau qui dépofe
lu i-même tuf caicaire. Sans doute que les élémens de cette pierre étoient tenus
un canal * •. .
élevé. en diiTolution dans cette eau par de l’air nxç, que dégagé le mouvement
de l’eau, Çe phénomène n’eftpas rare ; mais ce qu’il préfente ici
de curieux, c’eft que ce dépôt forme un canal naturel plus que demi-
circulaire , & même prefque fermé dans le haut du ruiffeau. Ce canal
eft dans quelques endroits élevé de plus de deux pieds au-deffus du
loi; & il y a lieu de croire que fa hauteur s’augmentera continuellement.
Confiné- Ces concrétions font difpofées par couches confufément cryftallifées,
générales & préfentant un exemple des couches dont je parlois §. n<?f, qui fe
fur la for- forment par cryftalliiation dans des eaux courantes. Les cryftaux àuroient
cou'hesdeS lin e fo n n e P lu s régulière, fi le mouvement des eaux étoit moins rapide.
Ces dépôts cryftallifés fe préfentent fous une forme ftratifiée, à raif'on
des variations que fubiffent les eaux dans lefquelles ils fe forment. S’il
s’y mêle par intervalles des parties colorantes, on voit dans leur dépôt
des alternatives de couleur; & s’il s’y mêle auffi par intervalles une
quantité un peu confidérable d’une matière qui ne fe diffolve pas dans
l’eau & qui ne foit pas fufceptible de cryftallifarion ou d’adhérence, les
couches font féparées, & n'ont entr’elles aucune liaifon.
Joli poirt §. 1210. Après avoir paffé ce ruiifeau, on monte une pente affez
de vue. rapide, du haut de laquelle, en fe retournant, on a un affez joli point
de vue fur la ville & la vallée de St. Jean.
Bientôt après, 011 paffe à St. Julien. Ce village eft entouré de vignes
plantées dans des débris, au pied de la montagne. On a été obligé de
déblayer les plus gros de ces débris pour trouver au-deffous un
peu de terre où la vigne pût croître. Ces débris ftériles font amoncelés
eu lignes tortueufes tout autour des places cultivées, & forment ainfï
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fur le fond verd des vignobles, une efpece de broderie dont l’afpect
[eft très-fingulier. Les débris de cette montagne font tous de pierre cal-
[çaire & de grès durs non etfervefcens.
| Un peu au-delà de St. Julien, on voit à fa gauche d’affez hautes
Imontagnes, compofées de couches alternatives de pierre calcaire, d’ar-
Idoife & de grès. Ces couches font pour la plupart prefque verticales;
fon en voit auffi qui, en fe recourbant vers le haut, forment des arcs
de cercle concentriques d’environ 90 degrés.
§. 1211.Un petit quart-d’heure avant d’arriver à St. Michel, où eft
[la première pofte depuis St. Jean, 011 paffe par un défilé très-étroit,
ferré entre l’Arc &la montagne. La riviere s’eft frayé là un paffage, qui
¿.coupe prefque perpendiculairement à leurs plans, des couches calcai-
[res, inclinées de 60 degrés & plus , & qui font réellement admirables
par leur étendue & leur régularité. J ’ai obfervé avec foin celles que
[.côtoie la grande route.
Les premiers rochers dont s’approche cette ' route , font d’une
! pierre calcaire compacte , noire, inclinée de qy à 50 degrés en defcen-
fdant à l’Eft.
Les rochers qui fuivent font plus inclinés environ de 5 y degrés; ils
.font auffi d’une pierre calcaire compaéte, mais dont la couleur eft
bleuâtre. On trouve enfuite une interruption, produite fans doute par
[-la décompofition d’une pierre fchifteufe tendre, noirâtre, dont on voit
«encore des reftes fur le dos des rocs bleuâtres que je viens de décrire.
Au-delà de cette interruption, on paffe au pied du rocher qui forme
•la partie la plus, étroite du défilé. Ce rocher eft compofé d’une maffe
de couches calcaires compaétes, noires, contiguës, toutes inclinées de
(j 5 8 a 60 degrés, mais qui ne font pas toutes de la même nature. Celles
km milieu, dont fenfemble a environ 50 pieds d’épaiffeur, font minces
p c parfemées de noeuds de pétrofilex noir. Celles qui les recouvrent
Belles
couches
très-inclfnées.