D E S t . J E A N
couper auffi de belles couches de la nieme pierre qui montent contre
la pente du torrent.
üèbris En approchant de Lanebourg ou Lans-le-bourg, on retrouve en-
aglutincs. eore des rocs calcaires micacés, & enfuite le chemin coupe une colline
entièrement compofée de débris angulaires, foiblement agglutinés
entr’eux , & difpofés par couches horizontales. V is -à -v is de cet
endroit, de l’autre côté de l’Arc, on voit des gypfes blancs. Aurefte,
je n’ai point noté toutes les montagnes de ce genre de pierre que l’on
rencontre fur cette route , elles y font trop fréquemment répétées.
Q u an d on eft près de Lans-le-bourg, fi l’on fe retourne du côté du
couchant, on voit la haute montagne de la Vanoife, d’011 defcend un
glacier jufqu’au tiers de fa hauteur. Cette montagne paroît en entier
compofée de pierres calcaires ou pures ou micacées,
Lans-le- §. 1232. L a n s - le -b o u rg eft un grand village prefqu’endérement
Bourg. habité par des porteurs ou des muletiers, dont le paiTage du Mont-
Cenis fait la principale occupation. Il eft vraifemblable que fon nom
originaire étoit Lans 8c que comme il y avoit un autre village du même
nom, plus à l’Ëft dans la même vallée, on a nomme pour les diftin-
guer, l’un Lans-le-bourg, & l’autre Lans-le-VillarS ; mais on prononce
ordinairement Lanebourg. La moyenne entre deux obfervations de
M. P ic t e t , & quatre des miennes, donne à ce village 712, toifès
1 au-deffus de la mer. ( 1 )
Prix des §. L es porteurs font taxés à trois livres de Piémont par tête
porteurs & pour pafl-er toute la montagne ; c’e ft-à-d ire, de Lans-le-bourg à la
lets. mU’ Novalefe ; il ne peut y avoir de conteftation ’que fur te nombre. Une
perfonne de taille moyenne, homme ou femme eft obligée d en prendre
( 1 ) M. de Luc ne compte que 692 ployé fa font) ~, .& .nioi cell.e de M.
toifes, mais cette différence vient unique- Trembley.
ment de ce que dans le calcul il a em-
A L A N S - L E - B O U R G , Chap. V. cy
fix. ‘ mais pour peu qu’on puiife dire que la taille du voyageur eft au-
deffus de la moyenne , ils veulent venir au nombre de huit & même
de dix.. '
Un mulet, pour paffer du bagage ou une perfonne qui ne voyage
pas en pofte, eft taxé à trois livres pour aller de Lanebourg à la Nova-
lefe , & réciproquement fans qu’on foit obligé de payer le mulletier qui
le conduit.
M a is le paifage des voitures n’eft point taxé, & l’on commence
toujours par faire aux voyageurs des demandes exhorbitantes. Heu-
reufement que ceux qui les pafient font trop nombreux pour s’entendre
; il n’y a qu’à ne point fe preffer de conclure, & on les voit
venir fucceflivement faire des offres aux rabais les uns des autres. Je
rencontrai dans mon dernier voyage une grande berline angloife, pour
le paffage de laquelle on avoit demandé dix louis , & qui paffa pour
trois & demi ; le prix moyen pour une voiture à deux roues, non
compris les malles & le bagage eft d’un louis ou de vingt livres de
Piémont.
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a t a /
L or sq u e j’y paffai pour la première fois en 1772, on étoit oblige
de démonter entièrement les voitures, & de charger les brancards fur
des mulets ; mais dans 'mon dernier voyage en 1787, les‘ chemins
étoient en fi bon état, que l’on paffoit tout le train , même des plus
grandes voitures, fans le démonter; avec des chevaux ,-dans les endroits
où le chemin n’eft pas trop rapide, & à force de bras dans les
autres. Le corps de la voiture eft porté comme une litiere entre deux
mulets.,
L o r s q u ’i l s’élève des conteftations, les voyageurs doivent s’adreffer
au Directeur du paffage ; M. R iv e t qui occupoit ce pofte en 1787, a
pour les voyageurs toutes les attentions & tous les égards qu’ils peuvent
raifonuablement demander.