But de
cette ex.
dnfion.
Route
do ISour-
jo in à
Vienne,
"Hll" 11W I W — — — MBBBBBBSBUÆriaUaj,
C H A P I T R E X X X V I I I . .
E X C U R S I O N D A N S L E S G R A N I T S \
A L ' E S T D E V I E N N E .
§. 1^29. J e fis, au printems de ipS6, avec mon fils aîné, un petit:
voyage minéralogique dans la France méridionale. Nous entrâmes en
France par le Pont Beauvoifin; de-là nous vînmes à Bourgoin ,.dont:
les environs font calcaires, & comme je favois que Vienne eft dans
les granits, j’efpérais qu’en traverfantde Bourgoin.à Vienne je verrois;
la jonition de ces deux genres,. Je n’atteignis pas le. but que je
m’étois propofé, En général, il eit rare, que l’on puillè voir ces jonctions,
dans les pays de plaines & de balles montagnes ; prefque tou.
jours ces rochers font plus.tendres vers leurs limites; l’air & l’eau
les décompofent,. les corrodent, & les vuides nés de cette deftrucîicn
fe comblent de terre, de débris, & cachent ainfi les. jonctions. Je.
vis en revanche, auprès de Vienne, des chofes allez intérelfantes pour
m’engager à retourner, fur les lieux, & à les obferver avec un nouveau
foin. C’elti ce qui fait, le iujet, de ce chapitre,.
§ 1630. L e s derniers rochers calcaires que nous vîmes en allant
de Bourgoin. à Vienne , font à une lieue & un quart de Bourgo
in, fur la route de Lyon, que l’on fuit à-peu-près jufques-là.
Ge font des carrières d’une pierre coquillere jaunâtre,, de laquelle
font bâties la plupart des maifons.de Bourgoin,
L es coquilles s’y trouvent prefque toutes brifées en fragments, quj
^excédent guerre la, groffeur d’un grain, de fable : on en trouve.
D E V I E N N E , Chap. XXXV l I Î . 42?
pourtant quelques débris un peu moins petits, & où l’on peut recon-
aoître que la plupart de ces coquilles font de la claffe des bivalves.
Les couches de cette pierre font minces & horizontales.
D e-lX jufques à une demi-lieue de Vienne ; c’eft-à-dire, dans l’efpace
de 4 à f lieues, nous ne vîmes plus aucun rocher. On pafle cependant
une montagne alfez élevée, mais couverte d’argille & de cailloux
roulés. On traverfe par de mauvais chemins quelques villages alTez
miiérables. St. Bonnet, Notre-Dame de Létra, le péage de Notre-
Dame.
§, igj i . L e s premiers rochers que noüs rencontrâmes, à demi-
lieue à l'Eft de Vienne, font d’un beau granit dur. On y remarque
de grands cryftaux de feldfpath gris, & d’autres petits de feldfpath
rougeâtre : le quartz eft gris, & le mica d’un brun qui tire iur le
noir. Sous ce rocher, on en voit un autre dont les grains font beaucoup
plus petits. Ces rochers font ifolés, mais en approchant de
Vienne ils deviennent continus : un d’eutr’eux, fitué au-deflus du chemin
me parut très-remarquable.
■§. 16} 2. I l renferme un rognon de forme à-peu-près ovale de 1* r0g^r0ann'*dt
pieds de longueur fur 6 de hauteur. Ce rognon eft en entier d’un gneirs dam
fchifte micacé, mêlé de feldfpath, ou de gneifs, d’un gris n o i r â t r e , un gramt.
à feuillets droits & très-fins. Les couches de ce rognon, parfaitement
dittinctes, régulières & parallèles entr’elles, courent de l’Eft à l’Oueft
en fe relevant un peu contre le Sud, & font coupées par des fentes
parallèles entr’elles. Le rocher qui renferme ce rognon de gneifs
n’eft nullement feuilleté, c’elt un granit, en maife parfaitement caraC-
térile, & à grains alfez gros.
C e rognon a-t-il été formé hors du granit, tranfporté enfüite dans
la place où fe trouvoit le granit, & renfermé dans fon intérieur paf
la formation fucceffive de ce granit; ou bien s’eft-il formé fimulta»
H h h »