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Ce genre de cryftallifation a lieu dans des matières de divers genres
je l’ai obfervé dans les globules de différentes efpeces de variolites.
Mais on voit fur-tout cette ftrufture très-diftinéte dans ces fingu.
liens g ra n its d e Corfe, qu’a décrit M. B e s s o n , Journal de Phyfiquj
1789. T. II. p. 121.
Je poffede moi-même de très-beaux morceaux de ces granits, qui
m’ont été donnés par M. le Chevalier de S i o n v i l l e , qui, le premier
en a fait la découverte; je l’avois fait dellîner & graver, je me pro.
pofois d’en donner la defcription, lorfque je me vis prévenu par M.
B e s s o n . Cependant comme j’avois fait graver en même tems d’autres
pierres fingulieres, que M. de S i o n v i l l e avoit aufli découvertes, je ne
renonce pas à l’idée de les publier un jour.
Vue de la §. 1480. Nous ne mîmes que 2; minutes, du col au haut de la
deTof-"6 montagne,.elle n’a donc qu’une petite heure de montée en tout, &
féaux, par conféquent environ 2co toifes au-deffus de la mer. Cependant la
vue dont on jouit de fa cime eft réellement magnifique : du côté de la
nier à droite, Toulon, fa rade & des côtes encore plus éloignées
fourmillant de bâtiments de toutes grandeurs & de toute efpece ; à
gauche, la rade de Hyeres, fesisles, fon étang. Du côté de la terre,
la riche vallée de Cuers & des trois Souliers, la plus fertile contrée
de la Provence, la ville d’Hyeres en amphithéâtre au pied d’une colline
, couronnée par un rocher pittorefque, fes beaux jardins, fes faillies
: ce bel enfemble préfentait le fpeftacle du plus grand appareil &
de la-plus grande force maritime de la Méditerranée, & en même
tems du canton le plus fertile, fous le climat le plus beau & le plus
doux de la terre; il rappellent ainfi les pouvoirs réunis de la Nature
& de l’homme, & les idées de la puiffance & du bonheur, dont cet
être feroit fufceptible, s’il favoit jouir de fes biens. Pour lenaturalifte,
cette fituation eft aufli intéreffante. On voit la chaîne des collines
primitives d'Hyepes paffer au Nord de cette montagne, & marcher de
l’Eft à l’Oueft, direftion d’autant plus remarquable, que c’eft la direction
générale des couches dans les isles d’Hyeres.
Or , c’eft un fait affez général dans les Alpes, & qu’il y a du plaifir
à vérifier dans leur dernier rameau, que les couches marchent pref-
que toujours fuivant la direftion générale des chaînes ou des ramifications
des chaînes dont elles font partie.
I l eft aufli curieux de voir cette même chaîne primitive renfermee
entre deux chaînes calcaires. Savoir, au Midi, la montagne des Oifeaux,
& fes attenantes ; & au Nord, la chaîne qui paffe au Nord de Soulier
& de Toulon. Ces entrelacements de montagnes primitives entre les
fecondaires, de même que ceux des fecondaires entre les primitives,
que nous avons fi fouvent obfervés dans les Alpes, prouvent encore
que les Géologues ont eu bien raifon de rejetter, ou de n’admettre
qu’avec beaucoup de réferve cette ancienne divifion de notre globe
en bandes, fableufe, calcaire, fchifteufe & vitrefcible.
§. 1481. Nous avions là fous nos pieds, au Sud-Oueft, le village^Defcente
de Carquairanne, & nous voyions à l’Oueft de ce village une mon- tagae>
tagne que j’ai fu enfuite être celle dont parloit M. D a r l u c , & qui
avoit été le premier but de cette courfe; j’avouerai même que quand
j ’ai relu l’endroit où M. D a r l u c en parle, j’ai vu que j’aurois dû
comprendre que cette montagne étoit fituée entre ce village & Toulon.
Comme je l’ignorois encore, je m’obftinois à chercher dans la
montagne des Oifeaux le contaft que je defirois de voir entre les calcaires
& les primitives. J’efpérai de trouver ce contaft au pied de
cette montagne, dans une faillie qu’elle forme au Nord-Oueft du cote
de la chaîne primitive, dont j’ai parlé dans le §. précédent.
Je defcendis donc obliquement du côté du Nord-Oueft par un joli
bois de pins, & je vins paffer à la baftide de M. B e r n a r d , fituee
dans un vallon d’oliviers & entoure© de collines, calcaires.N
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