Au chalumeau la pâte eft très-réfraéiâire; elle fe fond cependant en
perdant fa couleur & en donnant le verre huileux des: pétrofilex ; les
grains colorés font aufïi très - réfraétaires ; bn parvient cependant à
les fondre en un verre parfaitement tranfparent & parfemé [de quel,
ques bulles.
Si l’on trouvoit cette pierre en grandes maffes , on pourrait en faire
de tres-beaux ouvrages, & fûrement elle ne vient pas de loin ; car on ne
rencontre fur , cette route que des cailloux détachés des montagnes
voifines.
pétrofiii!^* §• T449- L ’a u t r e pierre que je vais décrire faifoit partie d’un mur
eeuft. de clôture des environs de Fréjus, comme ce mur tomboit en ruine,
je n’eus aucune peine à l’en détacher. Elle paroît avoir été , finon taillée,
du moins caifée, de maniéré à former un parallelipede de s pouces
fur 4 & fur 3.
C ette pierre eft compofee de couches- parallèles , les unes vertes j
les autres d’un violet jaunâtre. Dans toutes ces couches font renfermés
des grains ronds de différentes groifeurs, depuis celle d’un grain de
mil jufqu’à celle d’un pois.
L a pâte verte eft d’un verd foncé, - tirant fur la merde d’oie : elle
eft prefque translucide , fon grain eft fin , un peu écailleux & un
peu brillant „elle, eft dure 3 l’acier en tire - des étincelles; elle fe
laiffe cependant entamer par la lime. Au chalumeau elle paraît très»
réfraftaire ; cependant les très-petits fragments blanchilfent fur leurs
bords, s’y fondent avec quelques bulles, mais le milieu paroît noir,
brillant, & g u n aipeét métallique. Cette pâte n’eft attirabïe à l’aimant
ni avant ni après avoir fouffert l’aétion du feu. Je la confidere comme
un pétrofilex ; mais fur la derniere limite qui fépare cette pierre du
filex au moins par rapport à la fufibilité..
^ L a pâte dont les couches alternent avec celle de la verte, font d’un
triolet clair, tirant un peu fur le jaune, un peu translucide fur les
bords, d’un grain fin■&brillant ; fa dureté eft à peu près la même que
celle de la pâte verte. Elle eft suffi réfraétaire, à peu près au même
degré; mais les parties qui ne fe fondent pas , ne prennent pas comme
dans celle-là, l’oeil noir & métallique; au contraire, elles y blanchif-
fent. Cette pâte forme une beaucoup plus grande partie de la pierre
que la verte; mais ce qu’il y a de remarquable, c’eft qu’au milieu des
couches de la pâte violette, on trouve qà & là des endroits où la verte
femble s’être moulée entre les grains ronds dont je vais parler.
CEs’g r a in s , v u s p a r d e h o r s , f o n t d ’u n g ris q u i tire fu r le v io le t, le u r
furface eft m am e lo n n é e & p e u b r illa n te ; e n -d e d a n s , le u r c alfu re
m o n tre q u e lq u e s p o in ts b rilla n ts .
C es grains font les uns homogènes, & compofés de filets qui tendent
de la circonférence au centre ; d’autres, font compofes de couches
concentriques avec des filamens qui ne vont que de la circonférence
jufqu’à l’extérieur du noyau ; & ce noyau, d’une couleur plus obfcurê ,
ne préfente aucun filament ; d’autres enfin, font vuides au milieu, &
on y voit briller des pointes de petits cryftaux. Leur dureté eft la
même que celle de la pâte. Toutes les parties de ces grains font plus
fufibles que la pâte qui les renferme & donnent auffi le verre blanc
& bulleux du pétrofilex.
C es grains portent donc l’empreinte de la cryftallifation & paroilfent
avoir été formés en même tems que la pate qui les lie.