Vis aga-
thifécs.
fecondaires, Hornjlein de Werner. Ces petrofilex font difpofe’s fur des
lignes parallèles entr’elles & aux couches de la pierre. Il y en a de
très-grands, d’un pied & plus de diametre, fur cinq à fix pouces d’é-
paiifeur : car leur forme eit généralement comprimée, à bords arrondis
, avec une écorce grife dont l’afpect eft terreux. Quelques-uns de
ces noyaux fontcompofés de couches concentriques ; les unes brunes,
les autres grifes. Les brunes font d’une pierre translucide d’un brun de
café foncé, d’une caffure qui approche de la eonchoïde, prefque
lifle ,& très-peu écailleuie. Les grifes font prefqu’opaques & ont une
caffure très-écailleufe à greffes écailles. Les unes & les autres donnent
beaucoup de feu contre l’acier ; mais les brunes font plus dures &
réfiftent à la lime, au lieu que les grifes fe laiffent entamer; cependant
les unes & les autres fe fondent, quoiqu’avec quelque peine, en une
fcorie blanche & bulleufe. Trempées dans l’acide nitreux , les unes & les
autres donnent beaucoup de petites bulles, mais les grifes plus que
les brunes ; après une longue digeftion dans cet acide, les couches
grifes fe trouvent blanchies jufques à la profondeur d’une demi ligne;
là , leur caffure eft plus terreufe, & elles font plus tendres, mais cependant
toujours fufibles au chalumeau. Les couches brunes font
inoins altérées, mais elles le font cependant un peu ; ces deux variétés
méritent bien le nom de petrqfillex feaondaire , mais dans un.état de
paffage à la filicicalce, §. 1524.
§. IÇ47- En approchant de Vauclufe, ces gros noeuds difparoiffent,
mais on voit à fleur de terre des couches minces de filex, dans le&
quelles j’ai trouvé de jolies hélicites ou vis agathifées.
Si je dis agathifées, c’eft pour me fervir de l’expreffion reçue pat
les amateurs des fofliles, car cette fubftance n’eft point une véritable
agathe; c’eft-à-dire, une calcédoine : elle a bien la demi-tranfparence
& la dureté de la calcédoine, mais elle n’en a ni la caffure fcintillante
ni l’infufibilité ; fa caffure eft un peu écailleufe, & fes petits éclats fe
fondent au chalumeau en un verre bulleux.
A V A U C L U S E , Chap. XXX.
Q u e l q u e s - u n e s d e c e s p e t i t e s v i c e s o n t l e u r t e f t o u l e u r c o q u i l l e
b l a n c h e & e n c o r e c a l c a i r e , t a n d i s q u e l ’ i n t é r i e u r e f t r e m p l i d e p e t r o f
i l e x e x a c t e m e n t m o u l é d a n s f a c a v i t é , m a i s i l y e n a a u i f i d o n t l e t e f t
m êm e e f t d e v e n u p e t r o f i l e x .
Au refte , on fait que ce n’eft pas là une tranfmutation, mais feulement
une tranfpofition. La terre calcaire ne fe change pas en filex ,
-niais elle eft fucceflivement entraînée & remplacée par des parties
jiliceufes.
On trouve auifi de petites hélicites avec leurs coquilles blanches &
guides, renfermées dans la pierre calcaire compacte & grife de ces
rochers.
: §. i f 48. Q u a n d on eft arrivé au village de Vauclufe, il faut, pouf Source
aller à la fource, paffer la Sorgue fur un pont trop étroit pour les voitu- de Vauclu-
res. Il y a un quart de lieue de chemin par un fentier étroit, fur des fe‘
rocailles brifées, un peu fatigantes pour les pieds délicats des Dames,
mais elles peuvent trouver au village des ânes très-doux qui leur facilitent
cette petite courfe. En allant, on côtoyé la Sorgue, ou l’eau de la
fource, qui roule & fe brife en écume fur des rochers couverts de moufle.
] D’autres; fources fortent du roc de deffous le fentier & viennent en
bouillonnant joindre leurs eaux à celle de la Sorgue,
L a fource eft au fond d’une vaffie & profonde caverne , au pied d’un
rocher élevé & taillé à pic, qui fait partie d’une enceinte en demi-cercle
de rochers auifi efcarpés. Les ruines de l’ancien château, fitué fur la
cime d’un roc-en pain de fuere ; d’autres rochers auifi ifolés, taillés
comme de hautes tours, & par derrière une autre enceinte de rochers
caverneux, forment un enfemble infiniment fauvage & pittorefque.
D a n s l e m o m e n t o ù n o u s v îm e s l a f o u r c e , e l l e é t o i t m é d i o c r e m e n t
h a u t e ; e l l e s ’é c h a p p o i t d u f o n d d e f o n r é f e r v o i i p a r d e s o u v e r t u r e s