Petites
isles,
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A 12 minutes de là nous doublâmes le cap de Scampebarjou, corn.
pofé de pierres calcaires compaftes, bleuâtres, en couches minces
coupées, par des veines de fpath blanc. Huit minutes plus loin, nous
doublâmes la pointe du Fignet, çompofée de rocs de la même nature
dont les couches font relevées à l’Oueft.
De là nous revînmes au Levant, pour fuivre les côtes de la prêt
qu’isle, & je fis aborder au fond du Fignet, pour oblèrver de près la
qualité de la pierre.
Il y a là un petit port crenfê par la nature-, entre des rochers qui
font féparés par un vuide de deux à trois toifes. Les rochers au Levant
font d’un fchifte argilleux noir ou ard'oife compafte, non effervefcente-,
gerfée en divers endroits par la décompofition des pyrites qu’elle renferme.
Les couches de ce fchifte font tourmentées & mêlées de quartz.
L es rochers à PO.ueft font d’une pierre calcaire grenue, d’un gris
bleuâtre , d’un grain médiocrement greffier & affez brillant, avec des
veines de fpath blanc, mélangé de quartz. Ces veines font inégalement
épàiffes, mais toutes parallèles aux couches de la pierre; celles-
ci fiant tourmentées, comme celles, du fchifte argilleux..
C e t t e pierre Calcaire contient de l’argille, mais beaucoup moins
que la plupart de celles de la côte de Gênes ; car, celles-ci confervent
leur forme dans l’eau forte, au lieu que celles de Giens.s’y diffouten
entier, à la réferve d’un petit fédiment noirâtre..
§. 147;. D e l à , nous mîmes à la voile, nous paflames devant leS
isles du Grand bibaud & du Petit Long ou ¡lier , dont les côtes éfcar-
pées paroiffent compofées de fchiftes femblables à ceux que je viens;
de décrire. • ,
Tsîe cte §. 1474- Au bout d’une petite demi-heure de navigation, nous
rolles.6" vînmes aborder à l’isle de Farquerollss, au-deffous du Fort du Grand
Lttngoujiier.
D ' H Y E R E S , Chap. X X I I . *75;
Je montai au fort, que je trouvai bâti fur des fchiftes argilleux
femblables à des ardoifes ; les uns gris, les autres noirs, tendres,
mêlés de rognons & de feuillets de quartz. Leurs couches font verticales
& courent du Nord Nord-Oueft au Sud Sud-Eft.
Je fis enfuite le tour du fort, en fuivant les finuofités de la côte,'
dont la direftion générale eft au Sud-Eft. Je trouvai là des roches d’une
fchifteufes, dont les feuillets bien parallèles entr’eux, n’ont pas plus
d’un quart de ligne d’épaiffeur. Ces feuillets font alternativement blancs ble.
& gris, ce qui donne à cette pierre, vue fur la tranche', l’oeil d’une étoffe
rayée très - fine. L a partie grife eft un mica très-brillant, difpofé par
couches dont, la furface eft fillonnée de ftries très-fines, parallèles en-
tr’elles, & dont la direftion eft la même dans toutes les couches. La
partie blanche eft un quartz arenacé très-fin.
Je fuivis ainfi pendant près de trois quart-d’heures le bord efcarpé
& dentelé de la mer, en montant de cime en cime, & je vis par-tout
des fchiftes , qui fouvent tomboient en décompofition. Leurs couches
font, ou verticales , ou très-inclinées en montant au Midi-, & la direction
de leurs plans eft conftamment de l’Eft à l’Oueft. Ceux du Fort
font les feuls d’une certaine étendue que j’aie vu différemment dirigés.
Je voulois aller plus loin, mais le patron de la barque me rappella,
en m’avertiffant que le vent alloit changer, & que fi nous ne partions
pas fur-le-champ , nous ne pouvions pas retourner à Giens.
Je me rembarquai donc, nous paflames à l’Eft de l’isle du Grand
Ribaud, tout près de la Tour-Fondue , où eft ,à ce que m’aflurerent les Source
pêcheurs, une fource d’eau douce. Ce fait eft bien remarquable dans remarqua.
une isle auffi petite , ou plutôt fur un écueil aride & inhabité; il faut
aéçeflàirement que cette fource vienne de la terre-ferme , en paffant
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