emte "« ^ D e là , quand on va au Grimfel, il faut aller par terre
lacs. gagner les bords du lae de Brientz à Zoll-hads, où l’on fe rembarque.
L es lacs de Thun & de Brientz, font féparés par une plaine d’eu-
viron une lieue de longueur, peu élevée au-deffus de leur niveau, &
traverfée par l’Aar. Cette plaine a été évidemment produite par les
dépôts desrivieres, & en particulier par ceux de la Lutfchinen. An
milieu de cette plaine font les villages d’Unterfeen & d’interlaken-
Lorfqu’on va voir les glaciers du Grimdehwal, on ne paffepas plus
loin qu’Interlaken, & delà on tire à droite au Sud-Eft, au lieu de
tirer au Nord-Eft, comme on le fait quand on va au lac de Brientz.
Lac de § . 1670. . C e lac eft plus petit que celui dé Thun : fa longueur
Brientz. n’eft que de trois lieues fur une de largeur; fa direétion, que les
anciennes cartes font la même que celle du lac de Thun, la coupe
prefqu’à angles droits : d’après la carte de M. T r a l le s , elle eft du
Nord-Eft au Sud-Oueft. Les montagnes qui le bordent font pour la
plupart calcaires, & fûrement toutes fectmdaires. Elles ont leurs efcar-
pements arelevés contre le lac, & par conféquent les plans de leurs
couches fuivent la même direétion que le lac, & c’eft auffi la plus
générale de cette partie de nos Alpes. Ce lac eft un de ceux de la
Suiffe, dont l’aipeci eft le plus fauvage. Ses bords, excepté à fes
deux extrémités, font fi efcarpés, que les montagnes, en pente très-
rapide, ont leur pied dans le lac même. Mais ce qui en adoucit un
peu l’afpeél, c’eft que ces montagnes font en grande partie couvertes
de verdure, & même d’un mélange agréable de bois & de prairies.
J’allai, comme je l’ai dit, §. 1396, mefurer la profondeur dü lac, que
Je trouvai de 500 pieds, & la température de fon fond 3,8- Dans
l’endroit où je fis cette expérience, près de la calcadede Diesbach,
je rencontrai le rubus /llprnus, qui m’étonna , comme l’avoit fait le
rhododendron hirfutum , en croiflant fpontanément dans un lieu
auffi bas.
A G U T T A N N E N , Chap. I I. 4 g t
§. 15 7 1 . L e brouillard fec régna pendant le 6 & le 7 , au degré Etat du
d’intenfité, qui eft le quatrième de mon échelle, (1) & il y eut ceci ,ard
de remarquable le 7 , c’eft que la vapeur demeura la même pendant
tout le jour, tandis que le 6 & les jours précédents, elle avoit diminué
dans l’après-micfi, & étoit venue entre le 2e & le 3e degré, terme
auquel on la voit fréquemment fans s’en étonner. O r , dans cette
après-midi du 7 , il régnoit un vent du Sud-Oueft affez fort, & en
même tems l’hygrometre étoit plus à l’humide que les jours précédents,
ce qui femblgroit indiquer que cette vapeur eft jufqu’à un
certain point diffoluble dans l’air, à raifon de fa féchereffe.
§. 1572. A p r è s mon expérience fur le lac de Brientz, je couchai peBrientz
dans la mauvaife auberge de la petite ville de ce nom; & le lende- ® Meyrin.
main, 8 de juillet, je n’allai qu’à Mèyringen, quoiqu’il n’y ait pasgen'
deux heures & demie de route, mais j ’étois indifpofé, & la chaleur
infupportable. La route de Brientz à Meyringen eft dans une vallée
affez large, mais à fond plat, un peu marécageux, entre des montagnes
, la plupart calcaires & en couches horizontales.
Mais une de ces montagnes s’écarte de cette fituation d’une ^ y | |
maniéré bien remarquable. C’eft un roc ifolé dans le milieu de la en S.
vallée, à demi lieue de Brientz. Il préfente fes efcarpements au-deffus
du chemin : fes couches paroiffent d’abord feulement un peu tortueufes,
mais on voit bientôt qu’elles font repliées & eh zigzag, ou en S
redoublées, depuis le haut de la montagne en bas. En les examinant
avec foin, on reconnoît clairement que c’eft un froiftèment violent
(1) Cette échelle eft une divifion. imaginaire
, que j’emploie dans l’eftimation de
tous les phénomènes dont nous n’avons
aucune mefure réelle. Je fuppofe que le
plus haut degré du phénomène eft 10 , le
plus bas 1 , & je tâche de déterminer les
intermédiaires , ou par l’intenftté même de
la fenfation, ou en employant des Îecours
tirés de quelque circonftance du phénomène.
Cela me femble préfenter des idées
plus précifes que les qualifications vagues
de fo rt, foible, médiocre. Ainfi je mettrais
au 8e. degré, la vapeur que j ’ai décrite-
au §. 1655.