Cailloux
roulés de
l’Ifcre.
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qui en général paflè rarement un pied, tandis que l’intérieur eft gris
ou blarithâtre. Ce n’eft point une terre qui paroilTe eiTentiellement
d’une nature différente ;' la partie rouge, de même que la grife, eil
un mélange de fable & de cailloux roulés ; ce n’eft point non plus,
un lit ou une couche diitincle qui indique une reprife ou un Changement
dans le dépôt des graviers qui couvrent ces plaines ; la même
couche, dans le vrai feus de ce terme, a fa partie fupérieure rou^e
&. fe partie inférieure grife.
I l paroît que cette couleur tient à du fer qui fe colore en s’oxidi-
fiant par le contact de l’air, & peut-être auffi par l’aclion de,quelqu’un
d.es produits delà végétation. Jït ce qui ffémontre que çe.'freffi
pas un dépôt de terre originairement rouge, c’eft que dans les endroits,
où l’on a enlevé la première furface, & où l’on .3 mi^ -à dëcQüvert
la partie grife, on voit celle-ci prendre à la longue la même couleur
rouge auprès de la furface, Cette çpuleur réljde dans dçs, parties fi
fines qu’elles s’attachent à là ffirfaçe dés cailloux*» .¿feignent d’une
maniéré durable le dehors de ceux qui f'e trouvent renfermés dans
l’épaiffeur de ces terres colorées. ’
On peut encore confirmer dans ces plaines, Jes. obfervatiotis que
j ’ai faites dans le Piémont, §, 1317, fur le ppu ¿’épaiffeiq: de la terre
végétale.
L a route de Lyon îaiffe à gauche 1a ville de ¿alence, bâtie dans
une fituatiçn .avantagepfe fur.lq.riyq efqarpée dq Rhône,.& on., voyage
enfuite dans une. plaine toute.couverte de cailloux de, divers genres,
& fur-tout dé ceux de l’Ifere , que l’on tpaverîe dans un bac à une
lieue de’ Valence.
§• I572- Je m’arrêterai quelques moments à décrire les cailloux
roulés,les plus remarquables de 'cétêe rmerë. .Commq.elle prend fa fourcq
dans ies hautes Alpes, & qu’elle reçoit le tribut des eaux de divers
C A I L L O U X D E V I S E R E , Chap, XXXIII. 3 83
torrents qui en viennent auffi , fes cailloux préfentent jufqu’à uii
certain point, une colleilion faite par la Nature de la lithologie de
cette partie du Dauphiné.
• i ° . L e plus caraétérifé de ces cailloux, eft une roche glanduleulè
h grains blancs. On a donné à cette ^ o roche le nom de variolite du
Prac, parce que le Drac, torrent qui fe jette dans l’Ifere un peu au-
deffous de Grenoble, en charrie une très-grande quantité.
Ces cailloux arrondis par le frottement, parôiffent au-dehors, les
uns d’un gris tirant fur le violet, les autres d’un gris verdâtre; d’autres
enfin d’un affez beau violet, qui tire/fur le rouge,avec des taches
le plus fouvent blanches, d’autres vertes, & quelques cavités produites
par la deftruction de la matière qui formoit ces taches.
J e parlerai d’abord de celles qui font d’un gris violet ou rougeâtre.
Leur furface extérieure paroît à l’oeil & au taft, affez unie fans être
précifément douce au toucher, mais vue de près ou à la loupe,
on reconnoit qu’elle eft inégale, & qu’elle a un afpeff terreux & fans
éclat. Au-dedans, la caffure montre d’abord que la pâte même de la
pierre eft une fubftance compofée; on y diftingue des parties lamel-
leufes à lames planes, blanches, brillantes, demi - tranfparentes, dif-
perfées fur un fond brun, dont la furface paroît ici un peu écailleufe,
là terreufe fans éclat, & par tout opaque. Ce fond brun eft demi-dur,
fe raye en gris , donne après le fouille l’odeur de l’argille, & fe fond
au chalumeau en un verre noirâtre fortement attirable à l’aimant,
tandis que la pierre crue ne l’eft pas. Ce même fond n’a aucune apparence
fchifteufe ni lamelleufe. C’eft donc certainement le même genre
de pierre, que d’après "W a l l e r iu s j’ai nommé pierre de corne. Mais
je crois auffi reconnoître cette pierre dans la wake de M. K a r s t e n ,
Hôpfner Magasin. T. ///, p- *31, & il dit lui-même, que ce qu’il