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rouiés' d;U-X §• 1 Zl9- 0 N voit encore entre Villarodin & Bramant, des pierres
▼ers. éparfes fur la route qui renferment des fchorls .& du fchiifè corné verd ;
on y trouve aulfi des ferpentines & des quartz femblables à ceux dont
je parlerai dans un moment. J’ai déjà obfervé que dans les vallées des
hautes Alpes , les cailloux épars & roulés que l’on rencontre, ne font
jamais éloignés du lieu de leur naiflance, & indiquent par conféquent,
à coup fur, le voilinage des montagne ou de filons du même genre.
Bramant. §. i 23°. Le village de Bramant eft fitué dans un fond affez étendu
& cultivé par places, mais qui préfente cependant un afpeét fort aride
& fort trille. M. de Luc a trouvé Ion élévation de 61a toifes.
Calcai* A demi lieue au-delà on voit fur la droite un grand rocher calcaire
res & gyp- ¿g couieur grife , qui paroît entouré & dominé par du gypfe blanc
dont il paroît fortir. Plus loin la montagne calcaire fort de derrière
celle de gypfe & la grande route vient paifer à fon pied. Les montagnes
fur la gauche font auiîi calcaires & très-élevées ; elles parodient
fe divifer fpontanément en grands rhomboïdes, mais on ne peut pas
juger de la lituation de leurs couches.
L o r s q u e je dis que ces montagnes font calcaires, j’entends que la
pierre calcaire entre dans leur comppfition, & en eil même la partie
dominante : car j’ai bien reconnu que les montagnes calcaires qui
bordent cette route jufqu’au pied du Mont-Cenis font, par intervalles
mélangées de mica.
Rochers §. 1230. A deux lieues de Bramant, au haut delà pente rapide qui
peftre conduit ^ Termignon , le chemin partage un roc ifolé d’une efpecede
petrofilex primitif, d’un blanc jaunâtre, dont la calibre écailleufe a
un éclat à peine fcintillant, dur au point qu’une pointe d’acier y laiife
fa trace fans le rayer , & qui donne beaucoup d’étincelles , quoique
la lime entame un peu fes angles : il eft très-translucide iur fes bords.
La flamme du chalumeau le fond, mais avec difficulté, en un verre
A L A N S - L E - B O U R G , Chap. V. y 3
blanc & bulleux , en élevant à fa furface des ampoulles vitreufes, parfaitement
tranfparentes & fans couleur.
C e rocher eft divifé par couches de fix lignes à deux pouces d’é-
pailTeur, & généralement parallèles entr’elles, mais cependant un peu
irrégulières. Chacune de ces couches eft recouverte d’un enduit, &
même par places d’une fubftance jaune de rouille. Cette fubftance fe
fond affez facilement en un émail noir, qui s’infiltre profondément entre
les fibres de la pointe de fappare.
C e rocher ne paroît point avoir été formé dans la place gu’il occupe
; & en voit dans les champs du voifmage d’autres blocs de la
même pierre, qui font évidçmment des fragmens détachés des montagnes
fupérieures. En effet, celles que 1 on voit à droite & a gauche
au-deffus de cette partie de la vallée, font évidemment de ce même
genre de pierre ; leurs couches paroiffent verticales & dirigées comme
la vallée elle-même , du Nord-Eft au Sud-Oueft.
§. 1231. De là on defeend une pente très-rapide , on traverfe l’Arc Termi-
& on paffe à Ttrmiguon , en quittant la vallée qu’on avoit fuivie juf- gnon-
qu’alors pour prendre celle de Lans-le-Bourg : celle-ci s’ouvre a droite ,
& fa direction eft à peu près de l’Eft à l’Oueft. Si l’on avoit fuivi la
même vallée on feroit aile en Tarentaife en paffant au pied de la montagne
de la Vanoife.
Au-dela de Termignon, on monte un chemin très-rapide, & on revient
paffer au-deffus de ce village, qui préfente de-là un afpeci fingu-
lier. Il eft bâti fur un terre-plein en demi cercle, entouré par l’Arc ;
& on le voit tellement fous fes pieds qu’on n’apperçoit que les toits
des piaffons, qui femblent applatis & appliqués contre terre.
A demi lieue de Termignon, le chemin traverfe un defile taille dans
une pierre calcaire, mélangée de mica3 Sc on voit à fa droite lArc