La Brunette.
Suze.
Buffolin,
St.Joire.
9 0 D E L A N o r A L E Z E
affez fréquemment fur cette route, & les teints des gens de la campagne
font en général bazanés & décolorés, comme on les trouve
dans tous les pays fujets à ces infirmités. A Lans-le-Bourg au contraire»
fi le terrein eft ftérile à caufe de fa froidure & d'e fon élévation, au
moins n’y a-t-il point de gouëtres., & .tous les. haljitans paroiffent-ils.
fains & animés.
§. n g f . A une lieue de la Novaleze, on paiTe auprès du Fort dé h
Brunette, fitué de maniéré à interdire abfolument,, en. tems de guerre,
le pairage de la grande route ferrée dans, cet endroit contre le pied
de la-montagne. Cette montagpe » de même que le rocher fur lequel
eft confirait le F o r t , efi un fchifie micacé calcaire ; fes bancs peu
inclinés montent du côté de l’EiL
A un quart de lieue de la Brunette, on traverfe la petite viïïe de
Suze, bâtie dans une place où le fond de la vallée eft horizontal &
un peu moins ferré (*)► C’eft là. qu’eft la première pofte depuis la
Novaleze. On la fait dans une heure, en defcendant par un chemin
très-beau & prefque toujours à. l'ombre..
Au-deflous dé Suze, la vaHée s’élargit encore davantage ;• fon fond
eft horizontal par-tout où il n’eft pas chargé des débris des montagnes,
adjacentes;. & lorfque les torrens ont creufé dans ce fond, on voit
qu’il eft eonipofié de lits horizontaux, de fable & de cailloux roulés.
§, i z&6. Aune lieue de Suze, on traverfe le village de Buffolin, &
un quart de lieue plus loin, on lailTe à fa droite un vieux château que
la carte nomme St. Joire. Les raines de ce château, perché fur un
rocher élevé, prefque ifolé au milieu delà vallée & flanqué d’un nom-
(*) La moyenne entre une obfervation . cette ville une élévation de 22.2 toifes..
dchL P ic tx t & deux des miennes donne», r
a
A T U R 1 N. ChapiIX. 9i
bre de tours quarrées, préfentent un point de vue très-pîttorefque.
L e rocher fur lequel il eft confirait eft un fchifie mêlé de mica, de Schiftes
pierre calcaire & de quartz ; il donne du feii contre l’acier & fait effer-
vefcence avec les acides. Ses feuillets prefque verticaux, courent de l’Eft
à l’Oueft, en s’appuyant un peu du côté du Midi.
EuTRE ce château & la pofte de la Jaconniere, on paffe dans un Couches
endroit où le chemin eft coupé dans les terres & où l’on voit des coü-
ches d’une pierre calcaire jaunâtre à gros grains, qui n’eft point fchif-
teufe, mais qui renferme cependant quelques lames de mica & qui
repofe fur des couches d’un vrai fchifte micacé calcaire. Un peu plus
loin, on voit des éboulis d’une pierre calcaire tendre, jaunâtre & grenue
, mêlée aufli de mica jaunâtre.
§. 1287. Q u a n d on eft à une demi-lieuede la pofte de la Jaconniere, Beaux
à l’extrémité orientale du village de St. Antonin, on voit fur la droite
de la grande route, des rochers efcarpés d’unehatiteur médiocre,qui
ne font féparés du chemin que par une étroite prairie. Au premier coüp-
d’oeil, ces rochers paroiifent des granits en maife, gris, à grains médiocrement
gros de l’efpèce la plus commune des Alpes; mais quand on
les obferve avec foin, on voit que ce font des granits veinés. Leurs
veines font marquées par des feuillets de mica qui s’infléchiifent autour
des cryftaux de feldfpath blanc , qui forment le principal ingrédient de
cette pierre, mais qui reprenant confiamment la même direétion, la
placent néceffairement dans la claife des granits veinés.
L es feuillets de ce granit font perpendiculaires à l’horizon & dirigés
à peu-près de l’Eft à l’Oueft; & 011 ne voit aucune fiflùre, aucune
divifion de couches qui' leur foit parallèle. Cependant le rocher eft
divifé en tranches de différentes épaiffeürs , féparées par des fentes à peu-
près parallèles entr’elles, perpendiculaires à l’horizon, & qui étant diri-
M a