Svenof.
on voit à fa droite, entre le chemin & ces collines, des couches verticales
d’une pierre marneufe, qui différé de celle que M. Werner à
décrite fous le nom de Verhärteter Mergel, Ferfnch, p. 72.
S a furface eft d’un gris blanchâtre & terreux. Elle fe caffe en fragments
irréguliers, dont les angles font tranchants & un peu translucides
fur leurs bords. Sa caffure eft d’un gris bleuâtre, prefque mat
parfemée cependant de quelques petites parties brillantes, comparte '
nullement écailleufe, ni fibreufe, ni fchifteufe. Elle eft très - fragile’
dune pefanteur médiocre, un peu plus qu’a demi dure, donnant quelques
étincelles contre l’acier: elle-fe raye en gris blanchâtre, &humec-
tee par le fouille, elle a l’odeur argilleufe. Elle fait une vive & forte'
effervefcence avec l’eau forte , cependant elle y conferve fa forme ; mais
le réfidu eft friable, & fe réfoud entre les doigts en. une poudre grife
impalpable.
Au chalumeau, les éclats très-fins de cette pierre acquièrent un peu
de tranfparence & fe verniffent en partie, mais ne fe fondent pas.
M on guide donnoit à cette pierre le nom de pierre d u fo k il, parce
qu’elle s’éclate & fe divife à l ’air.
D e l’autre côté du chemin, à gauche ou à l’Effi, on voit des couches
d’une pierre tout-à-fait tendre & argilleufe, qui fe décompofent
entièrement à l’air, mais qui fout verticales comme les précédentes.
§. iy 01. D a n s ce même chemin, à cinq minutes au Nord du château
d’Evenos, on paffe fur dès boules, bafaltiques, compofées de couches
concentriques, d’un pied à 18 pouces de diamètre. Je préfume qu’èlles
font de la même nature que les rochers bafaltiques qui couronnent
ces collines ; mais malheureufement je n’en fuis pas affuré, n’en ayaut
pas détaché d’échantillon.
E T VOLCANS É T E I N T S , Chap. XXIV. jo i
J’a r r i v a i ail château, après avoir fuivi pendant une heure & demie
la chaîne calcaire, fur un des mamelons de laquelle il eft fitué; j’ob-
fervai avec un fingulter plaifir la pierre bafaltoïde fur laquelle repofe
l a partie feptentrionale de ce château- Sa nature eft abfolument la même
que j’ai obfervée & décrite au §. .1498 ; même tiffu fchifteux , mêmes
parties conftituantes, mêmes cryftaux ferrugineux; elles font auffi divines
par des fentes à peu près verticales, mais il leur manque auffi la
régularité des formesnéceffaires pour mériter vraiment le nom de
bafaltiques.
Du château, je defcendis au grand chemin de Marfeille, auffi vite qu’il
me fut poffible, dans la crainte de trouver les portes de Toulon fermées
, & aiufi je vins dans une heure à Ollioules, où je fus heureux de
trouver mon cabriolet, car àpied, je n’aurois certainement pas pus entrer.
Je ramaffai au-deffous d’Evenos, diverfes pierres poreufes, que je vais
décrire.
§. 1502. L e fond ou la pâte de ces pierres eft d’un violet foncé, Pierre*
leur caffure préfente un grain fin & terreux, prefque fans éclat. En
l’obfervant attentivement, on reconnoît que ce fond n’eft pas homogène
, on y diftingue des parties noires & d’autres rougeâtres, entremêlées
, en forme de vermicelles ou de finuoiités arrondies & parfe-
mées de quelques points brillants. Les trous ou cellules, fe rencontrent
plus fréquemment dans la partie rougeâtre ; cette partie contient auffi
moins de points brillants, & fon grain eft plus greffier & plus inégal;
l’une & l’autre fe fondent avec quelque peine; c’eft-à-dire, du n o
au 120 degré, en un verre compaéle & noirâtre ; mais la partie rouge
eft la plus fufible, & donne le verre le moins opaque.
L es cellules de ces pierres font généralement ou rondes, ou de for-,
mes tortueufes, dont les contours font arrondis ; les unes, & c eft le
plus grand nombre, lont vuides, & leur furface intérieure eft tantôt