par un autre, grès de couleur de lie de vin, compofé entièrement de
fable porphyrique.
§. 144^. En su it e , après avoir monté'la petite éminence qui fuc.
Cede à la grande defcente , je rencontrai de nouveau des fragments
épars de la pierre glanduleufe que je viens de dé crire , & je réfolus de
m’arrêter pour chercher .& obferver .avec foin les rochers d’où venoient
ces fragments-
Un peu après avoir pafTéla marqué qui indique le milieu du 63'.
mille, & par conféquent, environ à 62400 toifes d’Aix , le grand chemin
traverfe un petit vallon dirigé du Nord au Sud : l à , tout au bord
du chemin, dp côté du Nord-Oueft, je vis des malles de-pierre adhérentes
au fol ; .ces maCTes formaient une efpece de bourrelet élevé de
quelques pieds au-defliis du fph La figure de ce bourrelet éto'it une
portion de cercle, & comprenoit un peu moins du quart d’une circonférence.
Rien n’étoit plus .naturel que de confidérer ce bourrelet,
.comme le refte des bords d’un xratere ; l’intérieur d.e l’efpace qu’avoit
dû renfermer ce cratere, '& dans lequel paife un ¿ruiffeau, était rempli
d e ces roches glanduleufes, en malTes plps 041 moins grandes.
Enein , en fuivant la pente du ruîffeau, je trouvai dans le fond de
fon l it , une épaiffe couche, d’une pierré compafle & pefante, d’un
gris noirâtre, pointillé de blanc- Préoccupé d’idées volcaniques, je
.regardai cette pierre comme une laye folide , & il me paroilToit conforme
à ce que j’avois vu en Auvergne & en Italie, que les laves po-
îeufes fùiTent fuperpofées à des laves plus dures & plus compaftes.
M ais lorfqu’à tête repofée, j’ai examiné les échantillons que j’avois
rapportés de toutes ces pierres ; j ’ai reconnu premièrement que la
pierre poreufe , eft çonmie Je l ’ai dit , non une lave mais une roche
glanduleufe,
§. 1 4 4 6 . Q u a n t àla pierre compaéte, je vais la décrire , & on verra co^0^®
qu’elle n ’a p o in t n o n p lu s les c ara éte res d ’u n e lav e. mélangée
i.v} ..i , cPargiüe,de
S a furface extérieure eft brune, raboteufe ; elle a un afped ter- qf“
reux, fa caifure eft d’un gris noirâtre, inégale & d’un grain groflîer ; autre
elle brille par place d’un éclat fpathique & lamelleux ; dans d’autres pat ‘
endroits, on y voit de petits amas d’ochre brune, ferrugineufe, &
quelquefois cette ochre eft recouverte d’une lame très-mince & très-
brillante de fer qui a l’éclat métallique. Sa rayure eft mêlée, de blanc
qui vient du fpath, & de rougeâtre qui vient de l’ochre. Elle eft aifez
dure, mais fans donner cependant d’étincelles ; elle eft auffi aifez pé-
fante : fon odeur eft fortement terreufe. Dans l’acide nitreux, les parties
fpathiques fe diffolvent avec effervefcènce ; mais lorfque l’acide à |
extrait à froid toutes ces parties, on voit qu’il refte encore une grande
quantité de parties brillantes, lamelieufes, rhomboïdales, qui ont beaucoup
de reffemblance avec le fpath fluor, jaunâtres, prefque tranfpa-
rentes, l’oeil un peu gras, tendres, & qui fe f ondent au chalumeau en un
verre demi tranfparent, verdâtre, gras, luifant, & un peu bùlleux.
Ces caraéteres ne s’éloignent pas beaucoup de ceux du fpath fluor;
cependant lorfque j’ai comparé au chalumeau du fpath fluor avec les
cryftaux que renferme cette pierre , j’ai trouve quelques différences.
Ces cryftaux ne donnent point de lueur phofphoriqüe, ils font moins
fnfibles , & donne un verre plus compare & plus tranfparent. La pâte
non cryftallifée de cette pierre expofée au chalumeau, fe recouvre,fans
fe fondre, d’un verre noir ; elle eft enfuite attirable a l’aimant tandis,que
la pierre crue ne l’eft pas.
J’ai dit que cette pierre n’eft pas porreufe , cependant en obfervant
avec foin les échantillons que j’en ai rapportés , j’ai obfervé une.feule
cavité, un peu plus grande qu’un pois, & qui eft remplie de fer fpathique,
blanc, foluble, avec effervefcence , femblable en tout à celui
de la roche glanduleufe. Dans le refte de la pierre , les cryftaux de
fer fpathique font difperfés , •& pour ainfi dire .engrenés , dans la pâté
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