defcendan't S' I443' AprÎS un quarfc-d’heure de defcente, on découvre toute Tj
de la mon. valIée de Eréjus, avec fdn golfe, la vallée de St. Raphël dans une
tasne- jolie fituation ; la mer couverte de bateaux , plufieurs promontoires
jufqua celui de St. Tropez, le bourg de Roquebrune, la chaîne des
■montagnes primitives qui pafle à Vidauban, & qui eft féparée de celles,
ci par la vallée de l ’Argent ,& à l’Oueft & au Nord-Oueft les chaînes
calcaires.
■Cet afped eft très-agréable & très-varié ; on voit cependant avec
¿peine la quantité de terres incultes que préfente toute la maife demon-
Tagnes & de-vallées que l’on découvre à droite & à gauche du chemin.
Ce ne font pas même des bois, mais des bruyères, parfemées de quel-
ques arbriifeaux & de quelques pins rabougris qui pouvrent ces .yaftes
folitudes, vrais repaires de brigands & de bêtes fauyages.
En defcendant cette montagne, on revoit quelquefois les porphyres
dont elles eft compofee; niais ces porphyres font fouvent mafqùés,
tantôt par des gres , tantôt par des poudingues greffiers, çompofés
de débris de porphyre. On y voit auffi des couches de fpath calcaire
opaque & coloré par le fer. Toutes ces couches defecndent âU Sud-
,Oueft en fuivant -la pente de la montagne.
*iamiuChe f I444' Au ba? de h grande defceiAe & avant une petite pontée
leufe. ' ftui lui Accédé, je remarquai que le roc fur lequel palTe le grand chemin,
eft compofé d’une pierre parfemée de trous plus ou moins grands;
les uns vuides, les .autres pleins de fpath calcaire cryffallifé. Je pris
d abord cette pierre pour une lave, mais après l’avoir examinée avec
plus de foin, j ai redifié ce premier apperçu, & je la regarde comme
pue roche glanduleuse, ou manddjlein des Allemands,
C e t t e p ie rre e ft a u -d e h o rs d ’u n b r u n n o i r , & a u n e a p p a re n c e ter-
rteufe. S a c a lib re e ft d ’u n e c o u le u r p lu s c la ire & u n p e u m o in s ter-
Jeu fe , elle n ’a c e p e n d a n t a u p u n é c la t , fi ce n ’eft c e lu i q u e lu i d o n n e n t
quelques particules clair femées qui paroiflent de mica. Sa rayure eft
d’un gris blanchâtre, fon odeur fortement terreufe , fa dureté eft médiocre,
elle ne donne que rarement des étincelles contre l’acier.
Au. c h a lu m e a u , elle eft « fiez ré fra d a ire -, elle fe c o u v re c e p e n d a n t d ’u n
verre n o ir , & l ’o n p e u t e n fo rm e r u n g lo b u le é g a l à o , 4 5 , q u i rép
o n d -au d e g ré 126 d u th e rm o m è tre d e- W e d g e w o o d . Ce- g lo b u le
ne p a ro ît p o in t h o m o g e n e . ■
C e t t e , pierre n’agit. point fur l’aiguille- aimantée avant d’avoir été
calcinée,,mais les parties qui ont fubil’adion de là flamme font attî-
réespar l’aimant. Cette pierre eft donc évidemment une argille-endur--
ciepar le fer, ,& mêlée- de.quelques parties de-mica &-de quartz.-
Qcant a. fes.cavités, elles font inégales^ elles ont depuis demi ligné ’
jufqifà un pouce de diametre. Les petites font rondes, les grandes font
des ovales alongés , dont les grands diamètres fonfà peu près parallèles
entr’eux, & à la diredion des couches de la pier-re-Oncn voit au-dehors
de vuides j d’autres qui font remplis de fpath, ou en tout ou en partie.
Ce fpath eft du fpath. calcaire-mêlé de fer, connu- fous le- nom de/rx
fpathique ; à l’air & dans les cavités les plus proches de la furface , il
fe décompofe & il-n’en-refte--qu’une- pouffiere- brune-, noirâtre, qui
crue, n’eft pas attirable à- l’aimant, mais qui lé devient par la calcination;
dans l’intérieur, les grains de fpath font blancs, brillants &rem-
pliffent exadement les . cavités ; mais ils. n’ont par leur ftrudure intérieure
aucun -rapport aveexes cavités ; ils nefont ni-compôfés découches
concentriques -à la courbure dé la -cavité; ni-’ dé rayons qui- tendent
à.fon centre. On dirait que d’un grand morceau de fpath rhom-
boïdal, on a féparé- une petite pjece-de maniéré à-remplir exadement
là cavité qui la renferme.
En avançant vers Eréjus , on-trouve pendant quelques tems ces
roches glanduleufes, cachées par des couches horizontales de grès
argillèux que j’ai décrit plus haut §. 1442 > -lefquelles font recouvertes