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fins, entremêlés de particules de quartz & de feidfpath. Ces parties
font fi petites, que fans le fecours du chalumeau, on auroit de la
peine à reconnoître leur nature.
O n paiTe enfuite un petit pont,fous lequel ces fchiftes font rem.
placés par des pierres calcaires bleuâtres, femblables à celles de Gênes,
& mélangées auffi de veines de lpath & de quartz.
L es couches de ces pierres calcaires font fituées précifément comm«
celles des fchiftes auxquelles elles fuccedent. On' revoit encore les
mêmes fchiftes micacés au fond d’un rUiffeau, à trois quarts de lieues
des premiers.
Autre a huit minutes de là , on paffefbus des rochers informes, d’une pierre,
qui réfulte d’un mélange confus de veines, dont les unes font de très-
petits grains de feidfpath prefqu’incohérens ; d’autres, de petites lames;
de mica argenté, & d’autres enfin de hornblende fibreufe verte.
I m m é d ia t e m e n t après viennent des talcs durcis, feuilletés, qui tombent
en décompofition ; puis des fchiftes argilleux & ferrugineux 3
puis des ferpentines vertes., traverfées par des veines de quartz.
Manctü- I c i, on pafle un rnilfeau qui, en éxcavant le rocher , a formé au
vre pour bord de la mer une petite anfe, couverte de fable ; nous vîmes là.
par un gros douze, hommes raffemblés pour favorifer [l’abord d’un petit bateau :
vent. un vent violent chaifoit contre le rivage les vagues qui s’y rompoient
àvct une fureur terrible; &- le bateau auroit été fûrement mis en
pièces, s’il; n’eût point eu de fecours. Six rameurs qui étoient dans ce
bateau, travailloient de toutes leurs forces à le tenir en équilibre ,
en dirigeant fa proue droit au rivage. Tout d’un coup la lame les jette
.en avant dans cetfè pofitidn, & en fe brifant fubmerge le bateàu ;
mais au mênié iiiftant, les hommes qui étoient à terre, faillirent une
a çorde.que les ranieürS avoient lancée , & fe mettent tous avec la plus
grande
A N I C E , Chap. X V 11. 161
grande vîteflè à tirer le bateau à terre. Les rameurs qui tenoient auffi
la corde fautent dans l’eau; & dès que leurs pieds peuvent atteindre
le fond, ils fe mettent deux à deux à tirer le bateau ; & ainii leurs
efforts réunis, fortent le bateau de la mer & le mettent àfec & en
fûreté fur le rivage. Cette manoeuvre intéreffante fe fit avec une promptitude
& une précifion vraiment admirables.
: Tous les rochers que l’on rencontre jufqu’à Arenzano, font de pierres
magnéfiennes; & fous une tour près de laquelle on paife avant d’arriver
au village, on trouve une pierre d’un verd pâle , qui eft compofée ^Pieuede
de grains blancs, plus petits que des grains de mil, enveloppés d’é-
cailles minces, iuifantes, que je crois d’une efpece de talc. La fufion & talc,
de ces grains blancs, prouve qu’ils font de feidfpath. Cette pierre, dif-
poféë par grands feuillets, plans & parallèles entr’eux, fouffre le cifeau.
On en fait ufage pour I’archite€lure. Après cette pierre les magnéfiennes
recommencent.
Nous mîmes deux heures & un quart dé Voltri à Arenzâno; nous Arenzano.
en avions mis trois de Gênes à Voltri ; prefque toute la cote depuis
ce dernier village eft fauvage & inculte : le chemin très-étroit pafle
fouvent comme une corniche fur des- rocs nuds, tres-eleves âu-deffus
de la mer. Le village même d’Arenzano eft bâti immédiatement au
bord de la mer, & a l’air allez miférable.
La mer ne roule ici’ que des'ferpentines arrondies, .variées par
les mêmes açcîdens que nous trouvons dans celles des bords de totd dela
notre lac. On y voit cependant auffi quelques galets calcaires, foit ™a” ;re*eur
compactes , foit fpathiques ; & enfin, mais rarement quelques cailloux
de quartz.
’ / Ci. , * J \ 'j r Aq t f .y ; y , y -G , p - s . ¡A I
. . .. ' ' g ' '■ | " " " " V ~ , D’Aren-
§• 1360. Le lendemain, pptre route-commença par côtoyer,-fa meir zano à
pendant quelques minutes ; les pierres roulées étoient toujours les Goccolleta.
mêmes.; mais je remarquai avec furpfife , t è que j’avois déja -ohfervé
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