à donner au raifin toute la coétion dont il eft fufceptible. Mais ce
procédé n’eft praticable que dans un fol compote comme celui-là de
débris incohérents, car dans des. terres compades, ces creux fe rem.
pliroîent d’eau, .& feroient ainii beaucoup de tort à la vigne..
Chapelle. V e r s le haut de ces vignobles, on trouve une chapelle qui fe-
nomme lHermitage, & qui a donné fon nom à ce coteau. Cette
chapelle eft bâtie fur un rocher de granit:, & l’on- a de-là une trèsbelle
vue. Mais fi l ’on veut jouir d’un des plus beaux points de vue
qui exiftent, il faut monter encore plus h autju fqu ’à une cime qui:
n’eft pas précifément la plus élevée de cette petite montagne,'' mais,
qui eft immédiatement au-deflous- & au Midi de. la- plus élevée., &
qui forme un angle faillant au-deflus du Rhône..
Du côté du Midi, l’oeil fuit: le cours du fleuveabfolument à perte
de vue, & fes replis tortueux,, au-travers des plaines fertiles qu’il
arrofe; préfente le plus magnifique fpedacle. Sa rive, gauche paroît:
toute en plaine; on y voit l’embouchure de l’Ifere, on fuit même
cette riviere par intervalles jufques auprès de Romans & la. vue du
côté de, fa fource n’eft; bornée que par I f chaîne des Alpes cou vertes -
de neige, que l’oeil fuit aufli. à une prodigteufe diftance. La. rive droite
du fleuve, bordée par les montagnes du Vivarais , préfente la ville de
Tournon , la charmante plaine de Mauves , les châteaux de Cruflol,
de Châteaubourg, & un nombre.d’autres villes &.villages. Au Nord,,
en fuit encore le Rhône à une très-grande diftance, & on le voit fe
replier à EEft; du côté de Vienne. Enfin à l’Oueft, ; le Vivarais & le
Lyonnais, paroiffent être un. immenfe entaffement de montagnes,.
Granit*. §. 1621. Je fuivis, en tirant au Nord,là crête dé cette colline, &
»¡©n! **tua*par -tout je vis fortir au jour les rochers de. granit; je crus même
les voir affez diftinétement difpofés par couches à-peu-près horizontales
, mais ' à la vérité un peu irrégulières & un peu -ôblitérées par
la déçompofition de la pierre. Les plans de ces couches me parurent
relevés contre l’Oueft, & dirigés, à-peu-près du Nord au- Sud..
C es granits, de même que ceux de fHçrmitage & la plupart de Leur d.-f,
ceux des environs de Tain, renferment tout à la, fois deux efpeces, w,ptlon'
ou au moins deux variétés d.e feldfpath, l’un en petits grains qui
n’exçédent pas deux lignes.de longueur, d’un blanc roux, opaque,
peu brillant, l’autre en cryftaux qui ont jufques à deux ponces, de
longueur, d’un blanc gris, un peu, translucides. $ aflez brillants. Eprou-
I vés au chalumeau, celui-ci paroît un peu plus réfraclaire , cependant
tous- deux fe fondent fans. îpeine en une fçorie blanche & bulleufe;
le quartz de ces, mêmes granits eft gris, un peu tranfparent, à caf-
fure inégale. Le nfica çft brillant, d’un noir qui tire un peu fur le
verd & très-fufible. Le feldfpath forme au moins les neuf dixièmes
I de la malle, le refte eft prefque tout, mica, car le quartz s’y trouve
en très-petite quantité. Je crois, que dans ces granits fi fe rencontre
aufli du fer qui teint d’une couleur, de rouille la furface de fes autres-
éléments, & qui, enos’dxidant, produit la défunion de ces éléments-
& la déçompofition, de la pierre..
On remarque' enfin dans ces granits, un fait qui n’effi pas- rare',,
mais que je ne craindrai pas de répéter à caufe de fon importance1
pour la théorie. C’eft qu’en caftant les cryftaux, foit grands , loit I petits & les grains de quartz; dont ces granits font compofés, 011 .
trouve dans leur, intérieur des lames du même mica qui remplit les
J interftïces de'. ces cryftaux & de ces grains. Cela prouve que ce mica
fe forinoit & fe dépofoit en même tems que fe; formoient ces cryfi
taux & ces grains de quartz. Et ce fait eft ici d’autant plus probant,
que la couleur particulière de ce mica prouve plus fortement que c’eft
le même qui fe trouve, & dans les cryftaux, & dans leurs interftices.
1 §; 162 2 . Après avoir parcouru là fommité de cette colline, je Etendue--
I dirigeai mes pas du côté de l’E ft, je vins dans des champs eleves , &
comme on n’y voyoit plus de rocs de granit, je fus curieux de voir
fi ce genre de pierre formoit encore la bafe de ces champs. Pour
cela je defcendis du côté du Nord dans de profonds ravins. & j’y