C H A P I T R E X X X I X .
D E V I E N N E A L Y O N .
Derniers §. 1642. E n fortant de Vienne, on fuit un ttès-beau quai fur
rochers en - j Rhône, dans une fituation charmante,
tre Vienne ’
& Lyon. .
L a colline, à droite, dont on voit la coupe, préfente des cailloux
roulés, mais ces cailloux repofent vraifemblablement fur le granit,
du moins voit-on celui-ci reparaître au jour à dix minutes de Vienne.
On monte enfuite une haute colline, dont la plus grande partie eft
compofée du même genre de roche primitive : mais vers le haut de
cette colline, on retrouve les galets, & dès-lors jufques à Lyon;
l’on ne voit plus de rochers qui aient été formés fur la place qu’ils
occupent.
• Cailloux §. 1643. O n voyage pendant quelque tems fur le plateau ondoyant
routes. „ uj couronne ]a colline. Ce plateau eft couvert de cailloux roulés,
¡Sable, gra- x x
yùi. prefque tous quartzeux.
St. Sim- D e ce plateau l’on defcend dans un vallon, puis on monte une
phoriên. colline de fable que l’on redefcend pour venir à la pofte de St. Sim-
'"^featien d’Ozon. On paffe enfuite une haute colline, dont la coupe,
quoique profonde, ne montre que fable & gravier. On traverfe encore
deux collines femblables, & la derniere, par laquelle on defcend dans
la plaine de L yo n , préfente dans fa coupe des amas immenfes de
fable, de gravier & de cailloux ; ici, libres, là , unis en forme de pou-
dingues greffiers. En faifant cette defcente, on a une vue charmante
fur les environs de Lyon, fur les bords du Rhône, relevés par des
collines
A L Y O N , Chap. X X X I X .
collines en amphithéâtre qui font décorées par une foule de jolies
maifons de campagne. La pofte de St. Fond, la derniere avant d’arriver
à Lyon, eft fituée dans la plaine, qui continue fans interruption juf-
ques à la ville. On fait ainfi en 4 ou f heures la route de Vienne
à Lyon.
§. 1644. L a ville de Lyon, intérelfantepour tous les voyageurs,
par fa grandeur, par fes fabriques, par fes édifices, pouvoit auffitéreffantes.
intérelfer un minéralogifte parties collections qu’elle renfermoit, & par
les favans poffeffeurs de ces colleétions. M. delà T o u r e t t e fecretaire
de l’Académie, M. le C am u s , M. I m b e r t C o l o m é , & M. de B o u r n o n .
Le célébré M. J a r s , avoit fa colleilion aux mines de Ste. Bel, où il
demeurait, à 6 lieues à l’Oueft de Lyon.
L a nature y préfente auffi des obfervations très-importantes à faire Granits
fur les granits & fur lès roches feuilletées. On ne voit de très - beaux de Lyon'
rochers dans la ville même, & fur-tout au bord de la Saône. J’ai
configné dans le premier volume de ces voyages, chap. XII, quelques
faits relatifs à la théorie, que ces granits m’ont préfentés. Le bas
de la ville eft élevé de 8® à 8 f toifes au-deffiis de la mer. ,
L es amateurs de beaux points de vue doivent fe faire conduire à
Fourvieres, pareille qui paraît hors de la ville, mais qui eft pourtant
renfermée dans fes murs. C’eft une des plus belles iituatkms que je
connoilfe. On a fous fes pieds la ville de Lyon, la Saône, le Rhône,
leur confluent, les belles & riches plaines qui l’entourent,terminées
d’abord par des collines, puis par les Alpes, qui s’élèvent en amphithéâtre
jufques à la cime du Mont-Blanc ; & cette cime , vue de profil ,
préfente de-là un afpeft tout différent de celui fous lequel on la
voit de Geneve & de Chamouni.
I i i