Les poiiTons imprimés fur ces pierres paroilTent couchés fur le côté
dans la fituation qu’ils auroient s’ils étoient morts fur la place qu’ils occu.
pent. Les empreintes font applaties, c’eft-à-dire , qu’on n’y voit point
de concavité ou de vuide qui indique la place qu’occupoient les chairs
du poiflon ; mais toutes les vertebres & les arrêtes de la queue & des
nageoires font très-profondément imprimées dans la pierre, & même
prefque toujours entièrement confervées. Les vertebres & les arrêtes
, ont leur furface noirâtre , mais l’intérieur eft translucide & d’une couleur
foncée de fuccin. Elles fe diifolvent avec une très-lente effervefcence,
mais entièrement dans l’acide nitreux. Expofées au chalumeau, elles
commencent par fe noircir en exhalant l’odeur de ïa corne brûlée,
puis elles blanchiflent ; lorfqu’elle font devenues parfaitement blanches,
elles montrent leurs fibres longitudinales, que leur tranfparence em-
pèchoit de voir, & les parties les plus ifolées de ces fibres fe vitrifient
quoiqujavec peine, en une fcorie très-blanche & un peu bulleufe.
Q u a n t aux efpeces de poiiTons, M. D a r l u c d i t , tome I , p . 49,
qu’on y trouve des ma.hrma.cs, dont les analogues ne vivent point
dans les mers de la Provence, des mulets barbus, des grandes dorades,
des loups, des merlans.
M f c §. 1532. Mais j’y ai vu auflî, & j’en ai même rapporté une empreinte,
les de pal-* flue Ie cro*s ^tre d’une feuille de palmier.
jniers.
Ce font des rayons divergents dont le centre manque auiïï bien que
l’extrémité oppofée. Ces rayons ont dix pouces dans leur plus grande
longueur ; on ne peut pas juger de celle qu’ils auroient eue du côté
où ils divergent; mais du côté du pédoncule, ou de celui où ils tendent
à fè réunir, ils paroît qu’ils auroient eu encore trois pouces de
plus.
L es côtés ou les nervures de^ la feuille ont environ une ligne de
largeur dans la partie où elles font les plus convergentes, & environ
le triple dans celle.où elles divergent le plus. Outre ces nervures, oit
diftingue des ftries longitudinales très-fines & tres-ferrées | mais on ne
peut en voir aueune tranfverfale.
L es carriers croient que c’étoit la queue de quelque grand poiifon;
mais je ne faurois admettre cette opinion, parce qu’on n’y voit aucune
trace de vertebres, comme on en voit dans les queues de poiflon
même beaucoup moins grande« , .& parce que ces nervures fopt beaucoup
moins faillantes que les nervures d’une grande queue. Enfin, la
couleur de cette empreinte eft d’un brun noirâtre au lieu détre dun
brun doré, comme celle des poiflons.
Immédia tement au-deflbus du fchifte où font ces empreintes, on
trouve le gypfe, & au-deffous du gypfe la pierre froide que j’ai décrite
plus haut.
En continuant de creufer au-deflbus de la pierre froide, on retrouve
encore l’argille noire renfermant des c’ryftaux de félémte, puis de nouveau
le gypfe. M. D a r lu c dit, qu’en creufant plus bas, on trouve
encore de nouvelles couches de gypfe, mais les empreintes de poiflon
ne fe répètent point ; les mineurs le difent, comme M. D a r l u c , on
n’en voit qu’au-defliis de la première couche de pierre à plâtre.
§. i ï ’ 2 A. Cette pierre n’eft point de plâtre pur, elle eft compofée
de couches minces & alternes , les unes d’un gris mat & blanchâtre,
qui font de la pierre calcaire crayeufe que j’ai décrite plus haut ; les
autres d’un gris brun, qui font du gypfe , lamelleux & aflez brillant.
L’épaîflèur de ces couches varie depuis un quart de ligne jufqu a ?
ou 4 lignes. Elles font fouvent irrégulières, quelquefois ondees &
même recourbées comme celles des albatres.
$ M 3 '. Comme fai obfervéavec foin la carrière d’Oemngen , au-
près du lac de Confiance, & que cette carrière renferme aufli des ern-
T t i
Gypfe
mêté de
craye.
Carrière
d’OEni0*,
gen.